Conspiration de Bicêtre

Conspiration de Bicêtre

Pendant la Révolution française, le nombre des détenus n'a cessé d'augmenter dans les prisons de Paris. Martial Joseph Armand Herman, l'instigateur du "Complot des prisons" s'en était même inquiété auprès de Fouquier-Tinville la Conciergerie ne peut accueillir que 400 détenus et ils sont 600 entassés[1]. Il trouvèrent un moyen de désengorger les prisons en inventant le "Complot des prisons".

Ce sont quarante-deux victimes qui viennent de la Prison de Bicêtre. Martial Joseph Armand Herman, ministre de la Justice, a en effet inventé une nouvelle manière d'augmenter le rythme des condamnations. Ce fut la "Conspiration des prisons". On introduisit des "moutons" à la solde du Tribunal révolutionnaire, chargés d'espionner et de dénoncer les "conspirateurs". Le choix des espions, presque tous précédemment condamnés comme voleurs ou assassins a sans doute été prémédité : on espère étouffer l'intérêt que pourraient exciter ceux qui viendront après, et il en viendra ; On répand que les prisonniers s'agitent.

Sommaire

Mise en place de la conspiration

Les nommés François-Norbert Lucas et Pierre Balin sont des compagnons serruriers, tous deux condamnés l'un à dix ans, l'autre à dix-huit ans de fers pour vol. Ils avaient préparé leur évasion. Ils avaient reçu du dehors dans un pain une lime avec laquelle ils avaient commencé à scier les barreaux d'une fenêtre donnant sur le mur de ronde. Ils eurent l'imprudence d'annoncer tout haut que le lendemain ils seraient libres et de proposer à un denommé Valagnos[2], ouvrier peintre, de s'enfuir avec eux Valagnos était un espion ; il les fit causer et leur opposer qu'une fois parvenus dans les chemins de ronde ils auraient à tromper la surveillance des factionnaires. Valagnos fit son rapport. Dupaumier, administrateur de police pratiqua une perquisition dans le cachot de François-Norbert Lucas et de Pierre Balin ; il y découvrit une lime et une échelle, des morceaux de lisières de draps réunis et tordus. Sur ce projet d'évasion, Dupaumier et Valagnos, son second, échafaudèrent un romanesque complot qui tendait (texte de la prison) - qu'à forcer les postes de prisons à s'emparer des citoyens composant la force armée qui gardait la prison de Bicêtre, à se rendre à la Convention pour égorger les représentants du peuple membres des Comités. Tous les détenus qu'il a plu à Valagnos de dénoncer ont été jugés par le Tribunal révolutunnaire et condamnés à mort[3].

Jugement des "conspirateurs"

Le jugement des "conspirateurs" fut fait en bloc dans la salle dite de la Liberté (grand'chambre), il était au nombre de 35, ils furent accusés "de conspiration contre la République avec le dessein de renverser le pouvoir au profit de menées révolutionnaires" On y adjoindra 5 prévenus, condamnés dans la salle dite de l'Égalité : Sébastien Filoux (prêtre), un instituteur, Jacques Lamarche (jardinier), Jules-Henry Bulhem (clerc de 18 ans), Eugénie Minette (couturière) condamnée pour n'avoir pas voulu donner son livre de prières.

Liste des noms des condamnés

Principales victimes et exécutions de la Révolution[4] :

Pierre Balin (serruier) ; Nicolas Belleguelle (courrier de dépêches; Jean-Paul Grand (tisseur de gazes); Joseph Leroy (buffletier) ; François Dupont (marchand forain) ; Jacques-Hyppolyte Curon (domestique) ; Étienne Bridier (ex-valet de chambre) ; Constant Bourquien (abbé) ; Nicolas Janiot (fondeur); Paul Berson (dit Sans-Souci, cordonnier) ; Louis Laforge (boutonnier) ; Étienne Prevost (patissier) ; Pierre Chevalier (marchand de chevaux) ; Jacques Valention (porteur d'eau) ; Pierre-Joseph Masse (menuisier) ; Lucien-Joseph Richet (tanneur) ; Pierre-Louis-Chéri Bonne (menuisier) ; Georges Offroy (ex-secrétaire de la Section des Invalides ; Casimir-Prosper Neveux (charron) ; François-Xavier Delattre (cordonnier) ; Jean Ladrey (menuisier) ; Frédéric Paulet (marchand forain) ; Charles Quitre (tapissier) ; Jacques-Gabriel Arpillot (ouvrier en soie) ; Nicolas Poirier (cordonnier) ; Louis Legrand (domestique) ; Ernest Berton (marchand de vin) ; Grégoire Tournier (brocanteur) ; Jean-Baptiste Delvaux (chiffonier) ; François-Norbert Lucas (serrurier) ; Pierre Dumont (boulanger) ; André Salef (fabricant de cordes à violon) ; Benjamin-Louis Mauclair (libraire) ; Alexandre Bénard (sculpteur en marbre) ; Lucien Veyssier (marchand de chevaux) ; Maurice Guyard (menuisier) ; Charles-Robert Staplère (jardinier). Ont été exécuté avec eux : Sébastien Filoux (curé de Mortemart (Haute-Vienne) ; Louis-Charles Horion (musicien) ; Jacques Lamarche (jardinier) ; Jules-Henry Bulhem (Clerc) ; Charles Rabourbin (vicaire) ; Eugénie Minette (couturière).

Toutes ces victimes furent inhumées au Cimetière de Picpus le 26 juin 1794.

Notes et références

  1. (fr)Brève histoire des prisons de Paris sur www.criminocorpus.cnrs.fr. Consulté le 2 septembre 2010.
  2. (fr)HISTOIRE DE BICÉTRE 141 sur www.archive.org. Consulté le 2 septembre 2010.
  3. (fr)histoire de bicétre 142 sur www.archive.org. Consulté le 2 septembre 2010.
  4. (fr)Principales victimes et exécutions de la Révolution sur www.e-chronologie.org. Consulté le 2 septembre 2010.

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Conspiration de Bicêtre de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужно решить контрольную?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Conspiration De Bicêtre — Conspiration de Bicêtre, le 28 prairial an II (16 juin 1794). Le nombre des détenus n a cessé d augmenter dans les prisons de Paris. Martial Joseph Armand Herman, l instigateur du Complot des prisons s en était même inquiété auprès de Fouquier… …   Wikipédia en Français

  • Conspiration de Bicetre — Conspiration de Bicêtre Conspiration de Bicêtre, le 28 prairial an II (16 juin 1794). Le nombre des détenus n a cessé d augmenter dans les prisons de Paris. Martial Joseph Armand Herman, l instigateur du Complot des prisons s en était même… …   Wikipédia en Français

  • Conspiration de bicêtre — Conspiration de Bicêtre, le 28 prairial an II (16 juin 1794). Le nombre des détenus n a cessé d augmenter dans les prisons de Paris. Martial Joseph Armand Herman, l instigateur du Complot des prisons s en était même inquiété auprès de Fouquier… …   Wikipédia en Français

  • Conspiration Des Prisons — La prison de la Conciergerie. Les Conspirations des prisons désignent un procédé mis en place sous la Terreur, inauguré après le procès des dantonistes dans son principe, puis mis en place de manière systématique après le vote de la loi du 22… …   Wikipédia en Français

  • Conspiration des prisons — La prison de la Conciergerie. Les Conspirations des prisons sont un procédé mis en place sous la Terreur, inauguré après le procès des dantonistes dans son principe, puis mis en place de manière systématique après le vote de la loi du 22 prairial …   Wikipédia en Français

  • Bicetre — Bicêtre Sommaire 1 Histoire 2 Bicêtre dans la littérature 3 Notes et références de l article 4 Voir aussi …   Wikipédia en Français

  • Bicêtre — 48°48′34.26″N 2°21′18.41″E / 48.8095167, 2.3551139 Bicêtre est un ancien domaine français situé sur l actuelle commune d …   Wikipédia en Français

  • Guillotine — La guillotine est une machine de conception française, inspirée d’anciens modèles de machines à décollation, et qui fut utilisée en France pour l’application officielle de la peine de mort par décapitation, puis dans certains cantons de Suisse,… …   Wikipédia en Français

  • Bienheureux martyrs — Massacres de septembre Vision romantique du massacre des Carmes, gravure du XIXe siècle d’Armand Fouquier, Causes célèbres de tous les peuples, 1862 Les massacres de septembre sont une suite d’exécutions sommaires qui se sont déroulées du 2… …   Wikipédia en Français

  • Georges Cadoudal — Georges Cadoudal, peinture de Paul Amable Coutan, 1827. Surnom Général Georges Gédéon Naissance …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”