- Compagnies de Jéhu
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Les compagnies de Jéhu étaient formées par des royalistes.
Les compagnies de Jéhu ou de Jésus se constituent dans la région de Lyon en 1795 et pourchassent les Jacobins compromis dans la Terreur. On estime à plusieurs centaines leurs victimes. Le 4 mai 1795, 99 « terroristes » sont massacrés dans les prisons de la ville par des envahisseurs « furieux » mais dûment encadrés. Les jours suivants, la violence se banalise, et les meurtres se poursuivent, avec moins d’ampleur, sous la forme de bastonnades mortelles, d’égorgements à domicile ou sur la voie publique, de noyades. Des journalistes encouragent quotidiennement au meurtre des « terroristes », qualifiés de « buveurs de sang », et une « liste générale » de 90 pages imprimée à Lausanne, désignant les victimes, circule ouvertement.
Cette phase de « Terreur blanche », peut-être inspirée par les émigrés royalistes, dure de janvier à juin 1795 et cesse après l’envoi de nouveaux représentants en mission par la Convention, le remplacement des autorités municipales complices de ces actions, le désarmement de la garde nationale, le retour de l’armée (qui n’intervient pas) aux Brotteaux et l’arrestation des émigrés et des compagnons de Jéhu, déférés devant le tribunal criminel d’Isère.
Voici l’origine de l’appellation « Compagnons de Jéhu » expliquée par G. Lenotre :
« Quelqu’un évidemment ferré sur l’Ancien Testament les compara aux compagnons de Jéhu, dont l’histoire se mêle à celle de Jézabel immortalisée par Racine. Jéhu, dixième roi d’Israël, molesté par ladite Jézabel, la fit jeter par la fenêtre et donna l’ordre d’exterminer tous ses enfants, tous ceux aussi de ses sujets qui avaient adoré Baal dont elle avait instauré le culte dans son royaume. L’assimilation avec les thermidoriens lyonnais était ingénieuse, mais trop savante ; le mot répété fut mal compris : Jéhu, bien oublié, ne rappelait rien au vulgaire qui entendit Jésus ; l’appellation de Compagnie de Jésus qui, comme l’a remarqué Louis Blanc, « ne s’explique pas », fut donc adoptée par corruption dans le langage populaire. » (G. Lenotre, cité par André Castelot dans Présence de l’histoire, 1969, p. 205.)
L'expression "compagnons de Jehu" n'aurait pas de base historique, d'après l'historien de la contre-révolution, Jacques Godechot (PUF, 1984, p. 269-70).
Ouvrages littéraires concernant les Compagnons de Jéhu
Alexandre Dumas conta l’histoire de ces contre-révolutionnaires dans son roman Les Compagnons de Jéhu dont le héros fut Charles de Sainte-Hermine.
Catégorie :- Armée contre-révolutionnaire
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