Compagnie des Indes occidentales (française)

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Compagnie des Indes Occidentales (française)

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La Compagnie des Indes Occidentales Françaises, qui remplace la Compagnie des cent-associés, a été créée en 1664 par Colbert pour commercer avec l'outre-mer. Le capital était de six millions de livres et le siège était fixé au Havre.

C'est par son territoire, l'une des plus conséquentes Compagnies européennes fondées au XVIIe siècle mais l'une de celles qui auront le moins de succès financier.

Ce commerce se fait surtout avec les colonies fondées à l'Ouest : Nouvelle-France ou encore Saint-Domingue. La compagnie reçoit, pour quarante ans, la propriété des possessions françaises des côtes atlantiques de l'Afrique et de l'Amérique, et le monopole du commerce avec l'Amérique. Elle est censée peupler le Canada, en utilisant les profits de l'économie sucrière qui débute en Guadeloupe.

Sommaire

Un monopole général qui pénalise le sucre antillais

Les plantations de tabac sont très développées dans les autres colonies françaises. La compagnie récupère le monopole de la traite des Noirs du Sénégal qui appartenait depuis 1658 à la Compagnie du Cap-Vert et du Sénégal. Mais elle en profite peu et se diversifie, pour trouver d'autres produits tropicaux. En 1666 la Compagnie Française des Indes Occidentales créa par exemple deux comptoirs au Dahomey l'actuel Bénin, à Savi et Ouidah.

La compagnie se heurte aux intérêts des colons français des Antilles, qui se livrent à la contrebande avec les Hollandais. Son monopole commercial aboutit à des prix de revente du sucre prohibitifs par rapport aux concurrents hollandais.

Les planteurs de sucre s'en plaignent, et lui reprochent aussi e ne pas livrer des esclaves, alors que l'île de la Jamaïque commence à en importer massivement vers 1670.

Une politique africaine qui cherche à ménager les rivaux hollandais

La compagnie importe beaucoup moins de noirs qu'espéré par les colons des Antilles, car les hollandais ont alors le monopole de l'achat d'esclaves sur les côtes d'Afrique pour le compte des espagnols, l'asiento.

Colbert préfère ménager les hollandais, qu'il cherche à faire venir en France pour créer des manufactures, comme à Abbeville avec la création l'année suivante, en 1665, de la Manufacture royale des Rames, par de riches tapissiers hollandais, la famille Van Robais, et qui comptera à son apogée 2.500 salariés. Colbert limite donc les visées françaises sur les côtes d'Afrique, afin de ne pas faire trop monter le prix des esclaves, et ne pas se fâcher avec les redoutables négociants hollandais.

La dissolution en 1674 ouvre la voie du développement sucrier de la Martinique

La guerre de Hollande, qui éclate en 1672 change la donne et désorganise le fonctionnement de la compagnie, qui est dissoute en décembre 1674 par l'édit de Saint-Germain en Laye, après avoir accusé un passif de cinq millions de livres. Dès 1666, le Roi avait offert la liberté de commerce aux particuliers de France. Le 21 juillet 1670, il avait ouvert l'accès des îles à "tous les négociants du royaume", mais il faut un peu de temps pour que la flotte française soit à la hauteur de celle des hollandais.

Le roi reprend en 1674 l'administration directe des colonies. Il fonde la Compagnie du Sénégal, lui demande une politique esclavagiste plus agressive et supprime le monopole: à partir de cette date, les négriers des grands ports français ont eux aussi le droit de pratiquer la traite. C'est le début de l'essor des irlandais de Nantes, grands négociants du commerce triangulaire, pour la plupart des immigrés jacobites alliés de Louis XIV et de son cousin Jacques II d'Angleterre.

La dissolution de la Compagnie des Indes Occidentales et la création de la Compagnie du Sénégal la même année mène la Martinique à développer la culture sucrière. La production des deux îles françaises passe de 5.800 à 8.700 tonnes de sucres entre 1674 et 1682, soit un bond de 50%. Au cours de ces sept ans, on passe de 2.400 à 10.600 esclaves noirs à la Martinique où s'installent de nombreuses familles nobles françaises et irlandaises, dont une partie vient de la Barbade.

La dissolution coïncide avec un durcissement contre les esclaves

C'est en 1673 que sont rendue les premières décisions tendant à rattacher les enfants métis au statut d'esclave de leur mère et en 1680 qu'est rendu un arrêt du conseil des planteurs de la Guadeloupe stipulant que tous les enfants de négresses seront nés esclaves. En 1680, on recense 314 mulâtres en Martinique, 170 en Guadeloupe et seulement 350 à la Barbade, où la population d'esclaves est pourtant huit fois plus nombreuses mais où ont été votées dans les années 1660 des lois très sévères en la matière, qui seront aux sources du code noir.

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