- Abbaye notre-dame de tamié
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Abbaye Notre-Dame de Tamié
L'abbaye Notre Dame de Tamié accueille une communauté cistercienne de vingt-neuf moines.
L'abbaye de Tamié est renommée pour sa liturgie mais seule l'église se visite. Elle se situe dans le massif des Bauges à 900 m d’altitude, à flanc de montagne, dans le voisinage du col de Tamié, sur le territoire de la commune de Plancherine, près d'Albertville en Savoie.
Ce ne fut pas la seule implantation cistercienne en Savoie.
Les moines produisent leur célèbre fromage de Tamié qu'ils vendent dans la boutique du monastère et dans de nombreux magasins de la région.
L'abbaye dispose de 27 chambres pour des retraites spirituelles sous le sceau du silence. Un autre espace est dévolu aux routards et marginaux.
Sommaire
Histoire
Du XIIe au XIIIe siècle
C’est Pierre de Tarentaise (-,+1172), archevêque de Moûtiers-Tarentaise (1141), qui eut l’initiative de cette fondation. De fait, le comte Amédée III de Savoie lui avait demandé de chercher un lieu paisible pour y installer un foyer monastique. Pierre se mit à la recherche d'un emplacement favorable, ce qui l'amena à demander en 1132 aux seigneurs de Chevron de lui céder le vallon de Tamié pour y implanter un monastère[1]. Les moines arrivèrent le 16 février 1133 de l’Abbaye de Bonnevaux en Dauphiné, ils appartenaient à la règle de Saint-Benoît. Pierre en restera l'abbé pendant 10 ans jusqu'à sa nomination comme archevêque.
Les moines commencèrent à construire les bâtiments et à mettre en valeur les friches des alentours. Au début, la route de Milan à Genève ne passait pas par le col de Tamié, mais la construction de l'abbaye et la sécurité qu'elle apporta vont désormais inciter les voyageurs à emprunter le nouveau chemin du col de Tamié.
Le comte de Savoie et les seigneurs des environs vont doter l'abbaye de nombreux domaines agricoles, appelés « granges », ainsi que des alpages dans les Bauges, en Tarentaise, autour du lac d'Annecy et dans le Haut-Grésivaudan. Chaque « grange » abrite une dizaine de convers bûcherons, meuniers ou vignerons qui cultivent la terre et élèvent des chèvres et des vaches. Les moines essartent et défrichent courageusement les alpages d'altitude, couverts d'aulnes verts et de rhododendrons, pour leurs troupeaux en été.
Du XIVe au XVIIe siècle
Très riche, l'abbaye de Tamié suscite de nombreuses convoitises. De fait elle va connaître de nombreuses vicissitudes. Plusieurs incendies ravagent les bâtiments. Au XIVe siècle, commence une longue période de décadence. Les nombreuses guerres entre la Savoie et le Dauphiné ne sont pas sans conséquences pour l'abbaye qui est située à la limite des trois évêchés, ceux de la Tarentaise, de Grenoble et de Genève. Près du col de Tamié, un rocher, la « Pierre des trois évêques », marquait naguère la limites des trois évêchés.
Les problèmes s'aggravent avec le Grand Schisme d'Occident (1378-1418) qui divise la chrétienté. Les abbés deviennent « commandataires » et sont désignés par le souverain. Ils se servent dans les richesses de la communauté et dilapident les biens.
À la fin du XVIe siècle, l'abbaye est en ruine. En 1606, François de Sales, évêque de Genève, écrit dans une lettre adressée au pape : « Il est surprenant de voir à quel point la discipline régulière est partout ruinée dans les abbayes et prieurés de ce diocèse ».
Les bâtiments actuels datent du XVIIe siècle; en 1677, avec l'installation d'un groupe de moines venu de l'Abbaye de La Trappe en Normandie, s'instaure un renouveau de l'abbaye de Tamié. De nouveaux bâtiments sont édifiés.
Au XVIIIe siècle
Au XVIIIe siècle, les moines installent des hauts-fourneaux et des forges et se lancent dans la fabrication de plaques de cheminées. Les feux sont alimentés avec le charbon de bois tiré des forêts du massif des Bauges. Le minerai est acheminé du gisement des Hurtières dans la vallée de la Maurienne.
À l'automne 1792, les biens du clergé sont déclarés « biens nationaux » et les autorités font établir l'inventaire complet des richesses de l'abbaye. En avril 1793, craignant un retour des troupes sardes, les Français installent dans l'abbaye un détachement de soldats pour contrôler le col de Tamié. L'abbé Gabet juge alors préférable pour la communauté de s'en aller et les religieux s'enfuient en pleine nuit. Lorsque le conventionnel Albitte décrète la démolition des clochers de Savoie, les autorités envoient des charpentiers depuis Faverges pour abattre celui de l'abbaye.
Après la fin de la révolution française, il est constaté que l'intérieur de l'abbaye est dévasté et qu'un grand nombre de livres de sa riche bibliothèque sont perdus à jamais brulés ou volés.
XIXe siècle
À partir de 1827, l'abbaye est restaurée par l'ingénieur sarde de la cour de Turin Ernesto Melano. Le clocher est reconstruit mais sans la flèche.
En octobre 1861, l'abbaye est à nouveau occupée par des moines trappistes.
En 1880, en vertu des décrets contre les congrégations, les moines sont à nouveau chassés, mais se réinstallent dès 1881. Une nouvelle flèche est installée sur le clocher reconstruit à la restauration, mais la congrégation connaît d'importantes difficultés financières. C'est l'installation d'une fromagerie qui va sauver la communauté.
XXe siècle
Ce fut à l' abbaye de Tamié que fut fondée la manécanterie des Petits chanteurs à la croix de bois.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'abbaye est un point de passage et un refuge pour les résistants et les personnes traqués par la milice et les allemands.
Production du fromage
Chaque jour les moines produisent près de 400 kg de fromage fort apprécié, le tamié, qu'ils vendent dans la boutique du monastère et dans de nombreux magasins de la région ce qui constitue la principale ressource économique de la communauté.
Le lait est aussi acheté aux éleveurs de la vallée ce qui contribue au maintien de l'agriculture de montagne.
Depuis 2003, les 3 à 4 000 litres de petit-lait quotidien sont utilisés pour produire du méthane, grâce à une électrolyse provoquant une « dégradation des chaînes carbonées » et des bactéries qui consomment le sucre et produisent du biogaz, ce qui correspond à 80 litres de fuel par jour, utilisé pour la production d'eau chaude[2].
Liens externes
Notes et références
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