- Abbaye de Grüssau
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Abbaye de Grüssau
L'église de l'abbaye de Grüssau
Présentation Nom local Opactwo Cysterskie w Krzeszowie Culte Catholicisme Type Abbaye Rattaché à Ordre cistercien Début de la construction 1242 Style(s) dominant(s) Architecture baroque Géographie Pays Pologne Région Basse-Silésie Ville Krzeszów Coordonnées Géolocalisation sur la carte : Pologne
modifier L’abbaye de Grüssau est une abbaye fondée par les Bénédictins en 1242 en Basse-Silésie et passée à la branche bénédictine des cisterciens de 1289 à 1810, date à laquelle le royaume de Prusse, suivant les lois napoléoniennes, la sécularise et disperse les moines. Les bénédictins reviennent en 1919 jusqu'en 1946, époque à laquelle la population majoritairement allemande est expulsée de Silésie, selon les accords de Potsdam et remplacée par des Polonais de l'Est. Les moines sont alors repliés à Bad Wimpfen dans le Bade-Wurtemberg dans leur nouvelle abbaye de Grüssau-Wimpfen. Celle-ci bien qu'appartenant à la congrégation de Beuron, faute de vocation, s'est transformée en 2006 en maison de repos, le dernier moine étant parti dans une autre maison bénédictine.
Grüssau en Basse-Silésie se nomme désormais Krzeszów.
Sommaire
Histoire
De 1242 à 1810
L'abbaye de Grüssau est fondée par Anne de Bohême, veuve du duc Henri II le Pieux, le 8 mai 1242. Le duc Bolko Ier de Schweidnitz la donne à la branche des Cisterciens en 1289 qui la reconstruisent en 1292. L'abbaye est alors propriétaire de quatorze villages et de la ville de Liebau. La colonisation allemande de villages alentour se poursuit alors rapidement. Six autres villages sont fondés près de Schömberg en 1343. Au XIVe siècle, elle est propriétaire de quarante villages du duché de Schweidnitz-Jauer qui allait entrer quelques décennies plus tard, sous la couronne de Bohême, au sein du Saint-Empire romain germanique.
L'abbaye est gravement endommagée par les Hussites au XVe siècle et des moines sont tués entre 1426 et 1427. L'église et l'abbaye sont reconstruites en 1454. Les Cisterciens s'opposent ensuite fermement à la Réforme protestante et parviennent à préserver l'abbaye, mais elle est partiellement détruite pendant la Guerre de Trente Ans (1618-1648). Elle devient un centre de la Contre-Réforme catholique, appuyée par la monarchie Habsbourg, de la région des Monts des Géants et est restaurée.
L'abbaye est sous l'influence du mystique Angelus Silesius (1624-1677) (l'Ange silésien) et connaît un certain essor au XVIIe siècle. L'abbé Bernhard Rosa (1624-1696) l'agrandit et l'embellit. Sa bibliothèque est fameuse et son rayonnement intellectuel et spirituel important. L'abbé Innocent Fritsch reconstruit l'église abbatiale, consacrée à l'Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie, dans un somptueux style baroque entre 1728 et 1735. Il fait appel à l'architecte Joseph Anton Jensch et les fresques et peintures sont l'œuvre de Ferdinand Maximilian Prokoff, puis de ses successeurs.
Lorsque la Prusse prend possession de la Basse-Silésie en 1742, une période de décadence commence pour les moines. Une partie de ses biens est sécularisée.
L'abbaye est définitivement sécularisée et ses biens donnés à la couronne de Prusse en 1810 sous l'influence des lois napoléoniennes, dont la Prusse, alors alliée obligée de la France, s'était inspirée. Sa bibliothèque est vendue et transportée à Breslau. Les moines sont dispersés. Dans les registres de l'abbaye, les notices biographiques (les livres des profès) de quarante abbés et plus de quatre cents moines permettent de constater que la majorité d'entre eux venaient de Basse-Silésie, certains de Bohême et une minorité de Haute-Silésie, où l'Ordre cistercien possédait l'abbaye de Rauden et l'abbaye d'Himmelwitz.
L'église ND de l'Assomption devient église paroissiale.
Après 1919
Lorsque les bénédictins allemands de l'abbaye d'Emmaüs sont expulsés de Prague en 1919, à cause de l'indépendance du pays, ils achètent une partie du bâtiment et trouvent refuge à l'abbaye de Grüssau. L'abbé Albert Schmitt en fait à nouveau un lieu intellectuel de renom. Cependant les temps sont difficiles pour la chrétienté dans une Allemagne en proie aux tentations païennes du nazisme. Le régime interroge certains de ses moines, puis ordonne que la plupart d'entre eux quitte les lieux début 1940, certains sont appelés sous les armes, et les locaux sont finalement vidés en septembre 1940. L'abbaye devient alors un centre de réfugiés pour les populations d'origine allemande fuyant la Bucovine. À partir d'octobre 1941, elle devient un centre de transit pour des Juifs destinés au camp de Theresienstadt, puis en 1943 et 1944 un centre de transit pour les déportés lorrains et alsaciens et ensuite pour les réfugiés allemands de Hongrie. Les moines reviennent à l'hiver 1945, pour tenter de sauver les murs, mais en tant qu'Allemands, ils sont définitivement expulsés le 12 mai 1946 par le gouvernement polonais, ainsi que le reste de la population majoritaire de souche germano-silésienne. Quatorze moines ont été tués pendant la guerre.
Des bénédictins polonais expulsés de Lwow attribuée à l'Ukraine viennent les remplacer en 1947. Les archives et les objets de valeur sont nationalisés et transportés à Wroclaw, l'ancienne Breslau.
Galerie
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Le maître-autel
Liens externes
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