- Comités Communistes Pour L'autogestion
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Comités communistes pour l'autogestion
Les comités communistes pour l'autogestion (CCA ) sont une ancienne organisation d'extrême gauche française qui exista de 1977 à 1982.Sommaire
Origine
Les CCA sont nés de la rencontre de militants, souvent étudiants, à la fois trotskystes et autogestionnaires. Les membres fondateurs sont généralement issus de deux partis politiques :
- La Ligue communiste révolutionnaire (LCR), notamment le Groupe carrefour, un courant minoritaire présent quasiment uniquement dans les secteurs "étudiant", "lycéen" et "santé". Ce groupe, dirigé notamment par Gilles Casanova (Swanee), Gérard Delahaye (Ingrid) Robi Morder (Ernesto),François Morvan (Dietrich), Francis Pothier (Laroche), était connu pour accorder une plus grande importance aux mouvements sociaux et à l'autogestion comme moyen d'action politique. Ils poussaient à la fusion du PSU et de la LCR.
- Le Parti socialiste unifié (PSU), et plus exactement sa Tendance B. Celle-ci correspondait à l'ancienne Alliance marxiste révolutionnaire (AMR) d'inspiration pabliste. Elle était dirigée notamment par Michel Fiant, Gilbert Marquis et Maurice Najman et en secteur étudiant entre autres par son frère Charly Najman et des féministes, ainsi que par Marguerite Guillen du secteur paysan.
Des prises de contacts ont eu lieu notamment au printemps 1976 lors des grèves contre le plan Saunier-Seité. Mais l'idée de s’unifier dans un mouvement commun n'est née qu'à la rentrée 1976 et les CCA ne sont officiellement créés qu’en mai 1977 après le refus de la LCR de fusionner avec le PSU et l'orientation prise vers les partis de "l'union de la gauche" par le PSU aux municipales de mars 1977. Peu après, quelques militants de l'Organisation Communiste des Travailleurs (OCT) avec notamment Didier Leschi et Michel Taubman rejoignent les CCA.
Activité
Politiquement, les CCA ne se développeront jamais vraiment. Sous certains aspect, ils font plus figure d’un « club d'intellectuels que d['une] véritable organisation » [1].
S'ils ont un impact non négligeable dans le mouvement "union dans les luttes" qui regroupe des militants critiques du PCF et du PS, et dans certaines entreprises (création du syndicat démocratique des banques après l'exclusion de la CFDT en 1979/1980), ils parviennent toutefois à développer une réelle influence dans le syndicalisme étudiant. Ils créent, en 1979 au Mouvement d'action syndicale (MAS) une tendance autogestionnaire nommée Tendance syndicaliste autogestionnaire (TSA). Ils sont rapidement rejoints par certains des rocardiens qui s’étaient dispersés après que la LCR leur eut pris la direction du syndicat au congrès de Grenoble en 1977. LA TSA a obtenu 20% des mandats au congrès de 1979. L’année suivante, les CCA, par l'intermédiaire de la TSA participent à la fondation de l'UNEF-ID. Ils intègrent une large alliance mitterrandiens, rocardiens et CCA, la Tendance syndicaliste autogestionnaire reconstruction syndicale. Mais celle-ci manquait d'unité, en effet, elle n'était ni autogestionnaire car elle incluait des mitterrandiens, ni socialiste du fait de la présence des CCA. Finalement, la logique politique l'emporta et les socialistes se regroupèrent laissant les autogestionnaire dans une situation de dangereuse faiblesse. En effet, au congrès de 1982 ils ne pèsent plus que 1,5% des mandats. Mais les CCA parviennent à maintenir une certaine influence en obtenant par exemple la gestion de la section locale de la MNEF de Reims. Malgré la scission des CCA, la tendance syndicale autogestionnaire se maintient avec toutes ses sensibilités. En 1984, elle fusionne avec la tendance LEAS (luttes étudiantes - action syndicale). Dans les lycées, les militants des CCA sont présents dans les luttes de l'automne 1979 et mènent des campagnes du type "conseils de classe publics". Sur cette base, à l'instar de la "coordination permanente des CET" (CP CET) dans laquelle ils sont présents, ils fondent au "congrès national lycéen" de 1979 une "coordination permanente lycéenne" (CPL) "syndicat autogestionnaire", qu'ils animent et où sont présents également l'OCT, la LCR, les jeunes rocardiens.
La fin des CCA, une série de Scissions
Dès 1981, les CCA se lézardent. La Tendance I, pabliste, décide de refonder l'AMR (Alliance marxiste révolutionnaire). Ils quittent donc les CCA. Le coup de grâce est porté en 1982 par le départ de la Tendance II. La plupart, dont Robi Morder, Patrick Worms ou Christophe Ramaux, retournent à la LCR. Didier Leschi, issu de l’OCT, suit provisoirement ce même parcours, alors que Gilles Casanova rejoint le PS. A la fin des années 90, on retrouvera une bonne partie des militants des anciens CCA, pour ceux qui n’ont pas rejoint le PS ou le Mouvement des citoyens, à l’AREV Alternative rouge et verte devenue depuis Les Alternatifs.
Source et références
- ↑ Hommage à Maurice Najman par Vincent Noce (journaliste à Libération) sur un site internet consacré au Paris des années 70 ; Mort du journaliste Maurice Najman ; Militant gauchiste; il avait travaillé à «Libération»
Robi Morder, Notes de lecture du livre de Jean-Christophe Cambadélis, Le chuchotement de la vérité… ; disponible sur le site du GERME
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