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Combustible MOX
Le combustible MOX est un combustible nucléaire fabriqué à partir du plutonium et de l'uranium appauvri. Le terme MOX est l'abréviation de : « Mélange d'OXydes ». Le combustible MOX contient du dioxyde d'uranium (UO2) et du dioxyde de plutonium (PuO2).
Le combustible MOX est fabriqué à partir du plutonium créé par capture neutronique de l'uranium 238 dans les réacteurs nucléaires et isolé lors du processus de traitement des combustibles irradiés. Ce plutonium est mélangé avec de l'uranium appauvri issu de l'étape d'enrichissement du combustible.
Sommaire
Histoire
Le MOX est apparu vers les années 1960 dans les centres de recherche (la première irradiation connue est celle du réacteur BR3 de Mol (Belgique) en 1964) et fut même testé par les États-Unis qui le rejetèrent le considérant dangereux et peu rentable.
Dans les années 1980, le gouvernement français met en place un programme de combustible nucléaire utilisant le plutonium. EDF signa alors un accord avec la COGEMA pour utiliser du combustible MOX dans certains de ses réacteurs nucléaires, sous la condition que cela soit économiquement intéressant. Pourtant, en 1989, EDF a calculé que l'utilisation du MOX ne serait pas économiquement intéressante. Les coûts additionnels sur 10 ans de l'utilisation du combustible MOX à la place de l'uranium étaient estimés à 2,3 milliards de francs, soit environ 350 millions d'euros. Mais puisque le contrat de traitement était déjà signé avec la COGEMA, EDF décida de poursuivre le programme MOX afin de maintenir l'option de traitement ouverte pour les prochaines générations de réacteurs nucléaires.
L'explication du député français Bataille sur l'origine de l'utilisation du MOX en France est la suivante : « l'échec [...] de la filière des surgénérateurs posait le problème de la pertinence du traitement. Pourquoi, en effet, continuer des opérations compliquées et coûteuses s'il n'existe plus de débouché pour les produits issus du recyclage ? Face à cette situation, la France, qui disposait avec les installations de l'usine de retraitement de la Hague d'importantes capacités de traitement, a décidé de se tourner vers une solution alternative : la fabrication du combustible MOX, qui est un mélange de 6 à 7 % de plutonium avec 93 % d'uranium appauvri. »
Utilisation en France
Actuellement, l'usine Mélox du site nucléaire de Marcoule dans le Gard produit 140 tonnes de MOX par an.
Sur l'ensemble du parc français, EDF utilise le mélange MOX depuis les années 1990 pour 20[1] réacteurs nucléaires à eau pressurisée (REP ou PWR en anglais) d'une puissance de 900 MW. Il s'agit de :
- 2 réacteurs à la Centrale nucléaire de Saint-Laurent
- 4 réacteurs à la Centrale nucléaire de Gravelines
- 4 réacteurs à la Centrale nucléaire de Dampierre
- 2 réacteurs à la Centrale nucléaire du Blayais
- 4 réacteurs au Site nucléaire du Tricastin
- 4 réacteurs à la Centrale nucléaire de Chinon.
Article détaillé : Liste des réacteurs nucléaires en France.Projets au Japon
Une dizaine de compagnies électriques japonaises gérant des centrales atomiques ont des projets d'utilisation de MOX, à partir de mars 2011 pour la plupart, décembre 2010 pour Kyushu Electric Power Company dans la 3e tranche de la centrale nucléaire de Genkai[2]. Areva a signé des contrats en 2006 puis 2008 avec quatre de ces sociétés pour la fabrication du MOX[3].
Notes et références
- ↑ Le combustible MOX, sur le site de l'Autorité de sûreté nucléaire.
- ↑ Dépêche Reuters contenant la liste des projets japonais d'utilisation du MOX
- ↑ Communiqué de presse d'Areva sur la production de MOX pour le Japon
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- L'aval du cycle nucléaire – Rapport officiel de 1997, on peut commencer par consulter la table des matières.
- Étude économique prospective de la filière électrique nucléaire – Rapport au Premier ministre de Jean-Michel Charpin, Benjamin Dessus, René Pellat publié en 2000.
- Campagne STOP PLUTONIUM de l'association Greenpeace
- Site de l'association antinucléaire Stop Mélox
- Dossier technique sur le MOX de Monique Sené, du GSIEN (Groupement des Scientifiques pour l'Information sur l'Energie Nucléaire)
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