- Combat du bouvet et du météor
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Combat du Bouvet et du Meteor
Combat du Bouvet et du Meteor
Combat du Bouvet et du Meteor
peinture de Willy Stöwer.Informations générales Date 9 novembre 1870 Lieu au large de La Havane,
CubaIssue Combat indécis Belligérants Confédération de l'Allemagne du Nord République française Commandants Kapitänleutnant Eduard von Knorr Capitaine de frégate Alexandre Franquet Forces en présence 1 canonnière
64 hommes1 aviso
73 hommesPertes canonnière endommagée
2 tués
1 blesséaviso endommagé
10 tués et blessésGuerre franco-allemande Batailles Wissembourg – Forbach-Spicheren – Wœrth – Borny-Colombey – Strasbourg – Mars-la-Tour – Gravelotte – Metz – Beaumont – Noiseville – Sedan – Bellevue – Châteaudun – Bouvet et Météor (navale) – Coulmiers – Amiens – Beaune-la-Rolande – Orléans – l'Hallue – Bapaume – Villersexel – Le Mans – Héricourt – Dijon - St-Quentin – Buzenval – Paris – Belfort Le Combat du Bouvet et du Meteor est une bataille navale livrée le 9 novembre 1870, au large de la Havane, durant la guerre franco-allemande de 1870-1871.
Sommaire
La guerre de 1870 fut un conflit essentiellement terrestre; en effet la supériorité navale écrasante de la France interdisait à l'Allemagne toute opération maritime d'envergure, et la plupart de ses navires restèrent prudemment dans leurs bases ou dans des ports neutres, bloqués par les escadres françaises. Quant à la France, aucun des projets ambitieux de débarquement sur les côtes d'Allemagne du Nord n'aboutit et sa flotte dût se contenter de soumettre à un blocus serré les ports ennemis. Il y eut toutefois quelques capitaines allemands assez audacieux pour défier les marins français: ainsi en mer Baltique, le yacht Grille échangea des coups de canons avec un aviso français le 17 août 1870 mais dut se replier devant l'arrivée d'une frégate et d'une corvette et le 27 août en baie de Dantzig, la corvette la Nymphe eut une escarmouche sans résultat avec un bâtiment français[1]. De même la corvette Augusta parvint à forcer le blocus de Wilhelmshaven, et réussit à capturer trois navires marchands au large de Brest, de Rochefort puis de l'embouchure de la Gironde, avant d'être poursuivie par la frégate l'Héroïne et contrainte de se réfugier dans le port espagnol de Vigo où elle demeura jusqu'à la fin des hostilités. Enfin la canonnière Meteor qui livra le seul véritable combat naval du conflit.
Le combat
Alors qu'il relâchait à Cuba (alors colonie espagnole), dans le port de La Havane, le Meteor (canonnière, 1 canon de 150 mm (de 240 mm selon l'historien militaire René Chartrand[2]), 2 canons de 120 mm[3],[4]) fut découvert le 8 novembre par l'aviso le Bouvet (1 canon de 160 mm, 2 canons de 120 mm[3],[5]). Le capitaine de frégate Alexandre Franquet, commandant du Bouvet, lança un défi pour le lendemain à son homologue allemand, le kapitänleutnant Eduard von Knorr, qui le releva[6],[7] (dans son récit de la bataille publié le 19 novembre 1870, le New York Times indique toutefois que le défi aurait été lancé par le capitaine prussien[8]). Le Bouvet quitta La Havane pour rejoindre les eaux internationales et attendre le Meteor qui arriva quelques heures plus tard, accompagné des bâtiments espagnols Hernán Cortés et Centinela, dont la mission était de s'assurer que le combat ne se déroulerait pas dans des eaux neutres.
Le Bouvet était plus rapide que son adversaire et disposait d'une artillerie légèrement plus puissante. Cependant, ces avantages étaient plus théoriques que réels car son canon principal était installé sur un affût à double pivot peu perfectionné qui rendait difficile le pointage efficace de la pièce pendant un combat[3] et le Meteor compensait son manque de vitesse par une excellente manœuvrabilité[9]. En outre, le Bouvet avait été construit avec un surchauffeur à vapeur de chaudière placé sur le pont, sans aucune protection. Le capitaine Franquet, très conscient de la vulnérabilité de cette installation, avait fait édifier autour des protections de fortune avec des sacs de charbon et de sable et des chaînes[10].
Le combat commença à 14 h 30, lorsque le Bouvet ouvrit le feu à 4000 mètres de son adversaire. Pendant les deux heures qui suivirent, les deux navires coururent sur deux lignes parallèles échangeant des bordées aux résultats insignifiants. Puis le Bouvet vira brusquement et se lança à pleine vitesse (10 à 11 noeuds selon le rapport du capitaine Franquet[11]) vers le Meteor afin de tenter une manœuvre d'éperonnage. Celle-ci réussit partiellement l'angle d'attaque étant mauvais, et le choc n'entraina que la chute de la mature du Meteor, dont le pont se couvrit de débris et de voilures mais qui eut surtout son hélice empêtrée dans les cordages. Les marins allemands essayèrent d'aborder le Bouvet[12] mais ils ne purent mener à bien leur projet, car les deux navires ne restèrent en contact que quelques instants tandis que les Français, qui ne pouvaient faire usage de leur canon de proue trop ardu à manier, tiraient avec des fusils sur le pont adverse. Quasiment immobilisé, le Meteor était à la merci de son adversaire qui reculait pour prendre du champ et foncer à nouveau vers lui pour l'achever, lorsqu'un obus pulvérisa le surchauffeur du Bouvet[13]. La vapeur s'échappant par le tuyau crevé, l'aviso s'immobilisa à son tour.
Hissant les voiles et bénéficiant d'un vent favorable, le Bouvet s'éloigna au plus vite du lieu du combat tandis que les marins prussiens s'affairaient frénétiquement pour libérer l'hélice du Meteor et se lancer à la poursuite du bâtiment adverse. Le Bouvet parvenant à rejoindre les eaux cubaines, les Espagnols intervinrent alors pour séparer les belligérants qui rentrèrent à La Havane.
Bilan
Combat d'un autre âge où l'on se lançait des cartels, l'affrontement du Bouvet et du Meteor s'achevait sans vainqueur. Il n'y eut pas d'autre tentative et le Méteor resta sagement jusqu'à la fin de la guerre à la Havane. Deux Allemands perdirent la vie dans l'affrontement tandis qu'un autre était blessé alors que les Français déploraient, selon les sources, entre dix tués et blessés[7],[14] ou 3 blessés seulement[15]. À la suite de ce combat, Franquet fut promu capitaine de vaisseau le 17 décembre 1870[16] quant à Von Knorr, il reçut la croix de fer de 2e classe et fut nommé capitaine de corvette en 1871.
Références
- ↑ Von Mantey, Histoire de la Marine allemande page 106
- ↑ René Chartrand, La Havane, le 9 novembre 1870, page 58
- ↑ a , b et c Farret, Étude sur les combats livrés sur mer de 1860 à 1880, Revue Maritime et Coloniale 1881, tome 70 page 519
- ↑ De l'apparition de la vapeur à la première guerre mondiale: le choc comme méthode de combat page 39
- ↑ De l'apparition de la vapeur à la première guerre mondiale: le choc comme méthode de combat page 39
- ↑ Histoire générale de la Guerre franco-allemande tome II page 450
- ↑ Récit du combat publié dans le New York Times du 19 novembre 1870
- ↑ Récit du combat publié dans le New York Times du 19 novembre 1870
- ↑ Farret, Étude sur les combats livrés sur mer de 1860 à 1880, Revue Maritime et Coloniale 1881, tome 70 pages 519 et 520
- ↑ René Chartrand, La Havane, le 9 novembre 1870, page 59
- ↑ René Chartrand, La Havane, le 9 novembre 1870, page 60
- ↑ René Chartrand, La Havane, le 9 novembre 1870, page 60
- ↑ René Chartrand, La Havane, le 9 novembre 1870, page 60
- ↑ Récit du combat publié dans le New York Times du 19 novembre 1870
- ↑ Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, Tallandier, 2002 (ISBN 2847340084)
Bibliographie
- Colonel Rousset, Histoire générale de la Guerre franco-allemande, tome 2, édition Jules Tallandier, Paris, 1911.
- Andrew Barrow, Franco-Prussian naval list, Wargame illustrated no 80, mai 1994.
- Farret, Étude sur les combats livrés sur mer de 1860 à 1880, Revue Maritime et Coloniale 1881, tome 70.
- Pierre Iltis, De l'apparition de la vapeur à la première guerre mondiale: le choc comme méthode de combat, magazine Champs de Bataille, numéro 21, avril-mai 2008.
- (en)Récit du combat rapporté par le journal Otago Witness le 31 décembre 1870
- (en)Récit du combat publié dans le New York Times du 19 novembre 1870
- René Chartrand, La Havane, le 9 novembre 1870: le Bouvet français contre le Météor prussien, Tradition magazine, n°236, mars-avril 2008
- Vice-amiral E. von Mantey, Histoire de la marine allemande (1675-1926), Payot, Paris, 1930.
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