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Combat de Doroté
Combat de Doroté Informations générales Date 9 novembre 1910 Lieu Tchad Issue Victoire masalit Belligérants France Masalit Commandants lieutenant-colonel Henri Moll † sultan Tadj ed Din †
sultan DoudmourahForces en présence 600 hommes 5000 hommes Pertes 3 officiers †
4 sous-officiers † et cinq blessés
37 tirailleurs † et 69 blessésinconnues Le combat de Doroté est livré le 9 novembre 1910 au Tchad, en pays Masalit, pendant les opérations de conquête de la région par les troupes françaises.
Sommaire
La soumission du Ouaddaï
La pénétration française au Tchad se heurte à l'opposition des souverains locaux, qui voient leurs souverainetés et leurs prérogatives écornées voire contestées. Si certains d'entre eux finissent par s'accommoder de cette situation, d'autres en revanche la combattent farouchement. C'est notamment le cas de Doudmourah, sultan du Ouaddaï, qui refuse de se soumettre et en particulier de céder son trône à son rival Acyl, soutenu par les Français.
L'installation en 1908 par ces derniers d'un poste à Ati provoque le casus belli. Une guerre féroce s'engage, qui tourne aux désavantage des Ouaddaïens, battus à Dokotchi le 29 mars puis à Djouah le 16 juin par les troupes du capitaine Jerusalemy. L'année 1909 est encore pire pour Doudmourah : son armée est une nouvelle fois défaite à Djohame (1er juin) par le capitaine Fiegenschuh, dont les forces sont appuyées par les partisans d'Acyl, et sa capitale Abéché est capturée le lendemain, après une nouvelle bataille.
Doudmourah s'enfuit mais ne renonce pas. Il cherche de l'aide et en obtient auprés des sultans du Dar Masalit et du Darfour ainsi que de la Sénoussiya. Désireux d'en finir avec lui, Fiegenschuh s'enfonce en territoire massalit à la tête d'une colonne de 200 hommes environ. Le 4 janvier 1910, il tombe dans une embuscade tendue sur l'oued Kadjia, à Bir Taouil, par le sultan du Masalit Tadj ed Din, et y est massacré avec la quasi totalité de ses soldats.
À l'annonce du désastre, le lieutenant-colonel Henri Moll, commandant le territoire tchadien, prépare une expédition de revanche. Pendant ce temps, Doudmourah reprend l'offensive et tente de reconquérir son royaume mais, le 17 avril, il est battu à Biltine par Segheiram, l'un des frères d'Acyl, et il est rejeté une fois de plus au Masalit. Début octobre, les préparatifs de Moll sont achevés et, le 26, une force de 600 hommes se dirige vers le Masalit.
Le combat
Le 8 novembre, la colonne arrive à Doroté et y établit un camp. Ses faits et gestes sont observés par Tadj ed Din et Doudmourah, qui ont sous leurs ordres une armée de 5000 cavaliers. Au matin du 9, et alors qu'il règne une certaine confusion dans le camp français, consécutive au retour de l'abreuvoir des animaux de bât et de selle, les deux sultans lancent l'attaque. Surpris les Français ne peuvent s'organiser pour tenir à distance les assaillants qui investissent puis submergent le camp. La bataille est féroce et se déroule au corps à corps. Percé de plusieurs coups de lance, dont l'un mortel à la nuque, Moll s'écroule. Par chance pour les Français, les guerriers masalit perdent leur cohésion et se livrent au pillage. Une contre-attaque menée par le capitaine Chauvelot, qui a repris en mains les tirailleurs, chasse les Masalit dont le chef Tadj ed Din est tué à son tour; ils quittent le champ de bataille emportant avec eux quasiment tout le bétail et une cinquantaine de fusils.
Les conséquences
Les pertes de part et d'autre ont été sévères. La défaite française est cependant incontestable, et les survivants n'ont d'autre choix que la retraite. Le 20 novembre, les restes de la colonne arrivent à Abéché où la nouvelle de ce nouveau désastre provoque la consternation. Le combat suscite également un grand retentissement en France. Le lieutenant-colonel Largeau est désigné en remplacement de Moll et envoyé au Tchad avec des moyens puissants qui viennent à bout du Masalit l'année suivante.
Doudmourah, admettant sa défaite, se rend au commandant Hilaire en octobre 1911. Il est assigné à résidence à Fort-Lamy. Il ne règnera plus jamais sur le Ouaddaï. Acyl ne profite pas longtemps de son trône : trois ans plus tard, il est déposé par les Français au profit d'Ourada, neveu de Doudmourah.
La presse française rendra hommage au courage et à l'énergie du sultan vaincu : le journal l'Illustration lui consacrera un article intitulé: "un chevalier noir".
Sources
- Jean Malaval, Essai de chronologie tchadienne (1707-1940), éditions du CNRS, Paris, 1974.
- Jean Chapelle, Le peuple tchadien, l'Harmattan, 1980, ISBN 2858021694
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