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Collège d'enseignement général et professionnel
Un collège d'enseignement général et professionnel ou cégep est un établissement d'enseignement collégial québécois où est offerte une formation technique et pré-universitaire. Ce sont des établissements soumis à la Loi sur les collèges d'enseignement général et professionnel, qui visent tous les collèges publics du Québec, ainsi qu'au règlement sur le régime des études collégiales, qui visent tous les établissements pouvant émettre un diplôme d'études collégiales (DEC) ou une attestation d'études collégiales. Le terme cégep est un acronyme de « collège d'enseignement général et professionnel », mais est tout de même considéré comme un mot[1].
Deux types de programmes menant au DEC sont offerts dans les cégeps. Les programmes pré-universitaires sont d'une durée de deux ans (quatre sessions) et mènent à l'université ; les programmes techniques durent généralement trois ans (six sessions) et mènent au marché du travail et à certains programmes universitaires. La formation continue y est aussi offerte.
En cours d'études, l'étudiant de niveau collégial se voit attribuer une cote R, calculée à partir de son rendement comparé à celui des autres étudiants de ses classes, qui déterminera sa capacité à accéder à certains programmes universitaires. Une cote R moyenne, qui permet d'accéder à la plupart des programmes, est de l'ordre de 25.
Historique de la création des cégeps
Les débuts
Les cégeps furent créés en 1967 par l'adoption du projet de loi 60 à l'Assemblée nationale du Québec. Ce projet de loi a été conçu à la suite du Rapport Parent, critiquant l'accès difficile, discriminatoire et onéreux aux études supérieures et le bas niveau de scolarité des Québécois. En effet, avant la réforme, deux ou trois années de plus étaient nécessaires aux francophones pour atteindre l'université que pour les anglophones (Conseil supérieur de l'éducation, 1988, page 94). De plus, les gens habitant en ville avaient beaucoup plus de chances de parvenir à cet échelon que les gens provenant des régions éloignées. Finalement, l'éducation postsecondaire était divisée en de nombreuses écoles parallèles, telles les écoles d'infirmières, les écoles normales ou les collèges classiques.
Les cégeps ont donc été créés afin d'harmoniser le système d'éducation au Québec et de créer un système d'éducation équitable et diversifié pour tous en remplacement partiel du Cours classique dans les collèges privés menant vers des professions libérales. L'innovation des cégeps réside dans l'intégration des étapes terminales des formations technique et pré-universitaire, au sein d'un même institut. Cet institut permettrait de joindre les différentes écoles déjà présentes en un seul établissement, et qui serait implanté dans toutes les régions du Québec. Cela facilite l'accès à l'université ou au marché du travail dans des branches plus spécialisées, en même temps que la formation de citoyens critiques par le biais de philosophie et de la littérature. Ce système est aussi considéré comme une phase transitoire entre l'école secondaire et l'université.
La réforme Robillard
En 1993, la réforme Robillard a amorcé un travail de révision des programmes définis par le ministère de l'éducation. Ces programmes ont été réévalués dans le but de correspondre aux attentes du marché du travail, pour qu'ils forment aux compétences définies par le marché du travail. Cette même réforme ajoute à la charge des professeurs la tâche de s'initier à l'enseignement stratégique, à l'approche par compétence, et à la demande de créer un cours d'intégration des acquis.[2] Finalement, on crée la commission d'évaluation de l'enseignement collégial, qui se charge de valider les plans de réussite des collèges, obligeant les collèges à avoir des taux de passage plus élevés pour obtenir leur subvention. L'approche par compétence, ainsi amalgamée, est dénoncée par les syndicats professoraux, faisant en sorte que les professeurs boycottent l'implantation de cette approche jusqu'en 1999. Toutefois, les techniques d'apprentissages utilisées par l'approche par compétence étaient déjà utilisées par certains professeurs au courant des nouvelles tendances en pédagogie.
La formation des maîtres fit place à la nouvelle pédagogie devant être intégrée aux cégeps : la pédagogie par compétences. Les enseignants furent encouragés à se perfectionner à l'aide de programmes pédagogiques dispensés par, entre autres, PERFORMA de l'Université de Sherbrooke.[3]
D'autres critiques
En 2003, la fédération des commissions scolaires remet encore une fois en cause les cégeps en questionnant leur utilité dans l'enseignement et le système d'éducation québécois. Le questionnement et la remise en cause des collèges québécois ont marqué son histoire. En effet, l'entretien d'un réseau d'établissements complet est coûteux, et le gouvernement libéral, en période de coupures budgétaires, propose, sans succès, d'ajouter plutôt une année à l'éducation secondaire et une autre à la formation universitaire. D'autres voient l'enseignement collégial comme une manière unique et désirable de faciliter la transition entre le secondaire et l'université.
Les cégeps à l'heure actuelle
Aujourd'hui, la vocation des cégeps est essentiellement la transmission du savoir et des expertises professionnelles, la formation de citoyens aptes à vivre en démocratie ainsi que le transfert technologique entre l'industrie et le milieu de l'éducation. Sa démocratisation a été une réussite : 57 % des étudiants qui entrent à l'école secondaire s'y retrouvent. Même s'il y a peu de création de savoir (recherche) comparativement aux universités, le programme des centres collégiaux de transfert de technologie est un bon exemple des apports des cégeps à l'innovation et à l'économie du Québec. De plus, d'intéressantes avancées sont faites en recherche en éducation et en innovation pédagogique à l'aide des nombreux efforts venant de l'Association québécoise de pédagogie collégiale et de l'Association pour la recherche au collégial.
Conditions d'entrée
Le cégep fait suite à l'enseignement secondaire. Pour pouvoir y accéder, un étudiant doit être détenteur d'un diplôme d'études secondaires (DES) ou d'un diplôme d'études professionnelles (DEP). Pour l'obtenir, l'étudiant doit avoir accumulé au moins 54 unités de la 4e et de la 5e secondaire, dont au moins 20 unités de la 5e secondaire et, parmi ces unités, les unités suivantes :
- 6 unités de langue d'enseignement de la 5e secondaire
- 4 unités de la langue seconde de la 5e secondaire
- 4 unités de mathématiques de la 4e secondaire
- 4 unités de la science et technologie ou 6 unités d'applications technologiques et scientifiques de la 4e secondaire
- 4 unités d'histoire et d'éducation à la citoyenneté de la 4e secondaire
- 2 unités d'arts de la 4e secondaire
- 2 unités d'éthique et de culture religieuse ou d'éducation physique et à la santé de la 5e secondaire
Cours du cégep
Tous les cégépiens doivent suivre des cours de philosophie (3), de littérature (4), d'anglais (2) et d'éducation physique (3). Les cours obligatoires incluent aussi 2 cours complémentaires (culture générale, hors de la spécialisation choisie). Pour les cégépiens qui étudient aux cégeps anglophones, les cours de philosophie sont remplacés par des cours humanities (sciences humaines).
- En philosophie, on donne le cours philosophie et rationalité en première session, le cours l'être humain en deuxième session et un cours d'éthique adapté au programme d'études de l'étudiant ensuite.
- En littérature, on donne le cours écriture et littérature en première session, le cours littérature et imaginaire en deuxième session, le cours littérature québécoise en troisième session et le cours production de discours en quatrième session.
- Les cours d'anglais donnés sont au nombre de deux dans tous les cégeps francophones.
Formation pré-universitaire au cégep
La formation pré-universitaire prépare les étudiants au niveau universitaire dans divers domaines. Cette formation est d'une durée de 2 ans (4 sessions). Voici donc une liste des formations pré-universitaires :
200.B0 : Sciences de la nature
Le programme sciences de la nature comprend deux profils pré-universitaires. Le premier, Sciences de la vie et de la santé, s'adresse aux étudiants désireux de poursuivre leurs études en biologie, en chimie ou en médecine, entre autres. Ce profil met l'accent sur les cours de biologie et de chimie. Le second profil, Sciences pures et appliquées, met l'accent sur les mathématiques et la physique et prépare aux études d'ingénieur ou de chercheur.
Voici une description des cours donnés en Sciences de la Nature, regroupés en quatre disciplines : les mathématiques, la physique, la chimie et la biologie.
- En mathématiques, trois cours sont obligatoires pour tous les étudiants en sciences naturelles. Le premier cours se nomme Calcul différentiel (NYA), le deuxième s'intitule Calcul intégral (NYB), et le troisième est Algèbre linéaire et géométrie vectorielle (NYC). Calcul différentiel et intégral III (Calcul avancé) et Probabilités et statistiques sont des cours optionnels. Certains cégeps, comme le Cégep de La Pocatière, le Cégep Maisonneuve et le Cégep Marie-Victorin, offrent aussi la possibilité de suivre le cours Compléments de mathématiques.
- En physique, trois cours sont également obligatoires. Le premier cours se nomme Mécanique (NYA), le deuxième s'intitule Électricité et magnétisme (NYB), et le troisième s'appelle Ondes et physique moderne (NYC). Certains cégeps[4] offrent également la possibilité de choisir un cours d'introduction à l'astrophysique (en option).
- En chimie, deux cours seulement sont obligatoires. Le premier cours se nomme Chimie générale : la matière (NYA), le deuxième traite de la chimie des solutions (NYB). Deux cours de chimie organique (Chimie organique I et Chimie organique II) sont également offerts, en option, dans la plupart des cégeps.
- En biologie, le caractère obligatoire des cours varie selon les cégeps. Le cours Évolution et diversité du vivant (NYA) est toujours obligatoire, tandis que le cours Structure et fonction des pluricellulaires est obligatoire seulement dans certains cégeps. Le cours Physiologie du vivant est parfois obligatoire en sciences de la santé mais optionnel en sciences pures. Le cours Microbiologie et immunologie est également offert en option dans certains cégeps.
Les cours optionnels propres au programme sont au nombre de deux et sont généralement effectués en quatrième session.
Certains cégeps offrent la possibilité de combiner les études musicales et les études scientifiques en suivant un programme de trois ans intitulé Musique et sciences de la nature. Un programme combinant les techniques de l'informatique et les sciences naturelles existe aussi. Par ailleurs, un programme intitulé Sciences, lettres et arts combinant les sciences naturelles, les sciences humaines, la littérature et les arts plastiques est offert, dans certains cégeps, aux étudiants désireux de s'investir au maximum dans des études multi-disciplinaires.
300.A0 : Sciences humaines
Le but général du programme de sciences humaines est l'étude de l'humain et de sa civilisation.
Des cours sont disponibles dans les domaines suivants
- Administration : Étude du fonctionnement des organisations et de leur gestion
- Anthropologie : Étude de la civilisation humaine sur la plan culturel et biologique
- Biologie : Étude du corps humain
- Économie : Étude des moyens de production et d'échange
- Géographie : Étude de la civilisation humaine dans l'espace
- Histoire : Étude de la civilisation humaine dans le temps
- Psychologie : Étude du fonctionnement de l'esprit de l'humain
- Science politique : Étude de l'administration étatique et des institutions
- Sociologie : Étude du fonctionnement de la société humaine
Le domaine des sciences humaines comprend généralement quatre profils :
- Individu : formation concentrée sur l'étude de la psychologie et de l'anthropologie.
- Société : formation concentrée sur l'étude de la science politique.
- Monde : formation concentrée sur l'étude de la géographie et de la géopolitique mondiale.
- Administration : formation concentrée sur l'étude de l'économie et de l'administration.
Des variations existent dans différents établissements, offrant une particularité aux étudiants de ce profil (ex.: Optimonde au cégep du Vieux-Montréal).
À noter qu'il y a pour tous les étudiants en sciences humaines un cours obligatoire dans chacun des domaines suivants : psychologie (psychologie générale), sociologie (individu et société), histoire (histoire de la civilisation occidentale) et économie (économie globale). Les autres cours sont choisis selon le profil, et quelques cours sont choisis d'autres profils. Habituellement, un étudiant en sciences humaines étudiera dans au moins six des domaines cités ci-dessus. Il y a un cours obligatoire en mathématiques, méthodes quantitatives, mais il y a aussi possibilité de prendre des cours de plus en option (méthodes quantitatives avancées ou calcul différentiel et intégral et algèbre linéaire et géométrie vectorielle). [5] Finalement, il y a deux cours de culture générale que l'on prend hors programme, complémentaire à la formation.
500.A1 Arts et lettres
Le domaine des Arts et lettres comprend plusieurs profils, notamment :
- Culture et littérature
- Culture et langues
- Communication et cinéma
- Théâtre
- Arts visuels
- Multimédia
700.A1 Sciences, Lettres et Arts
Offert dans quelques cégeps du Québec, le programme de Sciences, Lettres et Arts (communément appelé « DEC intégré ») s’adresse aux élèves qui aiment explorer les différentes disciplines offertes au collégial : les sciences de la nature, les sciences humaines, les lettres et les arts. Le programme favorise l’étude des relations entre les différentes disciplines, offrant ainsi à l’élève une riche culture générale et une vision globale de l’homme et du monde dans lequel il évolue. Parmi tous les programmes offerts au collégial, le DEC intégré est celui qui offre le plus d’opportunités à l’université.
L’élève diplômé de Sciences, lettres et arts bénéficie d’une bonification automatique de 0,5 à 0,8 sur sa cote de rendement au collégial (cote R) lorsqu’il fait une demande d’admission à l’université.
Cette formation, la plus universelle parmi les programmes collégiaux, permet d’avoir accès à l’ensemble des débouchés universitaires en sciences de la santé, sciences pures et appliquées, sciences de l’administration, sciences humaines, lettres et sciences de l’éducation. Seuls les programmes de musique et quelques programmes d’arts ne sont pas accessibles.[6]
Voici la grille des cours pour les quatre sessions composant le programme de Sciences, Lettres et Arts offert au Cégep de Rimouski: [1]
Programmes de formation technique
En plus de programmes de formation pré-universitaire, les collèges ont le droit d'émettre des diplômes dans les programmes de formation technique. La plupart des collèges sont obligés de donner certains programmes, dont le programme de soins infirmiers et le programme de technique informatique. Certains programmes sont distribués en fonction des besoins de la région. C'est pourquoi le Cégep de La Pocatière possède les techniques liées à la bio-écologie et le Cégep de Saint-Félicien, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, possèdes les techniques uniques au Québec liées au milieu naturel. D'autres programmes sont distribués géographiquement, pour maximiser l'accessibilité. C'est le cas entre autres des métiers d'arts, donnés à Québec au Cégep Limoilou pour permettre un accès aux métiers d'arts dans l'Est du Québec.
Programme alternatif au collégial
Il y existe aussi des programmes alternatifs au cégep comme le double DEC, les AEC, le baccalauréat international, les DEC-BAC en entente avec les universités, le programme sport-études, le cégep à distance, le cégep à temps partiel et le cégep pour adultes.
Liste des institutions d'enseignement collégial
- Liste des établissements d'enseignement collégial du Québec
- Liste des collèges privés subventionnés du Québec
- Liste des écoles gouvernementales collégiales du Québec
- Liste des centres collégiaux de transfert de technologie
La plupart des étudiants des cégeps achètent leurs manuels et leurs fournitures scolaires dans des librairies coopératives affiliées au réseau Coopsco, qui sont aussi une source d'emploi à temps partiel pour beaucoup de jeunes gens.
Un livre à consulter sur les cégeps serait le Guide pratique des études collégiales, publié par le service régional des admissions du Montréal métropolitain (SRAM), l'agence officielle des admissions pour la région métropolitaine de Montréal.
Notes et références
- ↑ Fiche terminologique de l'OQLF
- ↑ Certains collèges ne verront les cours d'intégration des acquis apparaitre qu'en 2000, avec le profil de profession.
- ↑ PERFORMA. Présentation : Perfectionnement et formation des maîtres au collégial, Université de Sherbrooke.
- ↑ Tels le Marianopolis College, le Cégep de Sainte-Foy, le Cégep de Rivière-du-Loup, le Cégep Limoilou, le Collège Lionel-Groulx et le Cégep de Chicoutimi.
- ↑ référence, citation ou lien
- ↑ http://www.cegep-rimouski.qc.ca/progr/700a0.html
Voir aussi
Articles connexes
- Système d'éducation québécois
- Liste des associations étudiantes collégiales du Québec
- Cote R
- WikiÉduQuébec
- Centre collégial de transfert de technologie
Liens externes
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