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Cinéma taïwanais
Cinéma d'Asie de l'Est Le cinéma taïwanais est un des quatre courants du cinéma chinois, avec celui de la Chine continentale, de Singapour et de Hong Kong.
L'histoire du cinéma taïwanais est indissociable de celle de l'île.
Sommaire
De 1900 à 1970
De 1895 à 1945, Taïwan est une colonie japonaise et son cinéma (1900 à 1945) est fortement influencé par le cinéma japonais. Ainsi, l'utilisation de benshi, des narrateurs accompagnant les films muets est repris sous le nom de benzi.(1) Les acteurs taïwanais ne peuvent d'ailleurs pas tourner jusqu'en 1922 avec The Eyes of Buddha. En 1925 Whose Fault Is It est considéré comme le premier film vraiment taïwanais.
Le début de la seconde guerre sino-japonaise interrompt la production cinématographique jusqu'en 1945, en raison de la politique de nipponisation qui contraint les taïwanais à parler japonais en publique et conséquemment rend illégale la projection des films accompagnés d'un benshi taïwanais.
Le cinéma taïwanais renaît à partir de 1949 et la fin de la guerre civile entre les partisans du Parti communiste chinois les nationalistes du Kuomintang, où de nombreux réalisateurs favorables à Tchang Kaï-chek rejoignent Taïwan. Durant cette période, les premiers films produits sont des films officiels en mandarin choisis par le gouvernement qui voulait unifier le pays en déclarant le mandarin comme langue officielle. Les films en d'autres dialectes, notamment le taïwanais disparaissent peu à peu faute de subvention de l'État.
Les années 1960 marquent le début de la modernisation rapide de Taïwan avec la focalisation du gouvernement sur l'économie, le développement industriel et l'éducation. En 1963, il crée le Central Motion Picture Corporation (CMPC) qui introduit le mélodrame dit du "réalisme sain". Le genre doit aider à construire des valeurs morales traditionnelles, considérées comme importantes dans la rapide transformation de la structure socio-économique. À cette période, les films d'époque de kung-fu et les mélodrames sont également populaires. L'auteur Qiong Yao à succès a vu nombre de ses romans à l'eau de rose adaptés au cinéma à cette période.
Le réalisme sain disparaît peu à peu au profit de mélodrames qui traitent néanmoins toujours de l'ambivalence entre les mutations sociétales et la morale.
Avec le relâchement de la censure à la fin des années 1970, le genre du réalisme social se développe autour de films consacrant la violence masculine et une approche misogyne de la sexualité.
1-Deslandes, Jeanne. "Dancing Shadows of Film Exhibition: Taiwan and the Japanese Influence", Screening the Past, 11, Latrobe U., Australia, 1 novembre 2000, <http://www.latrobe.edu.au/www/screeninthepast>.
1982: la nouvelle vague taïwanaise
Fichier:台語電影.JPGAu début des années 1980, les films deviennent populaires avec le développement des cassettes vidéos. Cependant, l'industrie taïwanaise est en difficulté à cause du non-renouvellement des réalisateurs installés et de l'entrée en force des films de divertissement hongkongais.
Afin de rivaliser avec les films hongkongais, le CMP supporte des jeunes réalisateurs taïwanais. En 1982, le film In Our Time comprend quatre jeunes réalisateurs talentueux (Edward Yang, Tao De-chen, Ke I-jheng, et Jhang Yi) et est le précurseur de ce qui deviendra la nouvelle vague qui renouvellera le cinéma taiwanais. Celle-ci commence vraiment avec Growing Up de Chen Kunhou et The Sandwich Man co-réalisé par des jeunes réalisateurs dont Hou Hsiao-hsien.
Contrastant avec les mélodrames ou les films d'action des décennies précédentes, les films de la nouvelle vague sont connus pour leur style réaliste et leurs portraits de la vie taïwanaise. Ces films, cherchant à donner une vision authentique de la vie urbaine et rurale sont souvent rapprochés du cinéma néoréaliste italien. Cet accent sur le réalisme est accentué par des innovations narratives. Ainsi, la convention narrative classique basée sur le climax est abandonnée au profit d'histoires progressant au rythme de la vie réelle.
La nouvelle vague examine ainsi de nombreux aspects de la société taïwanaise de l'époque comme l'urbanisation, la lutte contre la pauvreté et les conflits avec les autorités. Par exemple, la cité des douleurs de Hou Hsiao-hsien traite des conflits entre les taïwanais locaux et le gouvernement nationalise chinois après la fin de l'occupation japonaise. Taipei Story et A Confucian Confusion de Edward Yang explorent la confusion entre les valeurs traditionnelles et le matérialisme moderne dans le jeunesse urbaine. Ces deux réalisateurs bien qu'ils possèdent leur propre style sont considérés comme les chefs de file de la nouvelle vague. Ils ont gagné une renommée internationale avec notamment un Lion d'Or au festival de Venise pour Hou Hsiao-hsien.
De plus, la nouvelle vague met en avant l'identité taïwanaise que le gouvernement avait occulté. Ainsi des films mettent en avant la diversité linguistique de Taïwan en tournant en taïwanais et en hakka et plus seulement en mandarin. Les réalisateurs s'attaquent aussi à des tabous sociaux et tentent de concilier les exigences artistiques et commerciales.
Les années 1990: La seconde vague
La nouvelle vague donne naissance à une seconde vague qui est moins sérieuse et plus accessible, sans renier le souci de décrire la société taïwanaise.
Ainsi, Vive l'amour de Tsai Ming-liang qui remporte le Lion d'Or de Venise en 1994, dépeint l'isolation, le désespoir et l'amour entre de jeunes adultes de Taipei. The Peach Blossom Land de Stan Lai est une tragi-comédie sur des groupes d'acteurs répétant des pièces différentes sur la même scène, qui remporte des récompenses aux festivals de Tokyo et Berlin.
Ang Lee, est certainement le réalisateur le plus connu de la seconde vague. Ses premiers films Pushing Hands (1991), Garçon d'honneur (1993), et Eat Drink Man Woman se concentrent sur les conflits générationnels et culturels dans les familles modernes. Plus récemment, il s'est démarqué de la nouvelle vague en revisitant le genre wuxia avec Tigre et dragon qui remporte un succès immense à l'étranger.
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