Château de Maffliers

Château de Maffliers

Le château de Maffliers est situé dans le département du Val-d'Oise et la région Île-de-France, dans une commune française de Maffliers.

Historique

Un très vieux château castel féodal existait à Maffliers depuis le haut Moyen Âge. Nul ne sait avec certitude sil se trouvait à lemplacement du château actuel ou sil était à celui de la ferme seigneuriale.

Cétait depuis toujours le siège de la châtellenie de Maffliers que Mathieu IV de Montmorency donna à son frère Erard, en 1286 à loccasion de son mariage. En 1350, il fut partagé en deux par les héritiers de Mathieu : la terre dun côté, le château de lautre.

Un magnifique recueil de plans, non daté, mais établi sur lordre de François de Montmorency, montre plusieurs plans du duché de Montmorency et de ses haute et basse forêts. Dans le plan de cette dernière est représenté le château de Maslée. Il sagit de Maflée, ancienne orthographe pour Maffliers, avec de plus la classique confusion orthographique du S pour le F.

Le château apparaît comme une grande construction en forme de quadrilatère avec ses toits pointus, dans le style Renaissance. Par contre, nous sommes portés à croire quil sagit dune vision dartiste et non dune stricte figuration de la réalité. Laspect réel du château apparaît dans le croquis que nous devons à Lucien Millien.

Daprès les propos et souvenirs rapportés par les anciens serviteurs de la comtesse de Mérode, la vieille construction féodale aurait fait lobjet dune rénovation dans le style Renaissance. On peut penser quelle eut lieu sous limpulsion de François de la Fayette qui était lun des familiers de François Ier.

Elle fut achevée sous le gouvernement de son fils Claude. La partie gauche était la partie la plus ancienne, la partie droite, correspondant à la partie réservée aux domestiques était nommée la « servitude » et fut bâtie par Claude de la Fayette, vers 1550 ; cest la seule qui subsiste en partie.

Vers 1742, un plan fut tracé sur ordre de Geoffroy de Pontcarré, pour le terrier de la baronnie. Il présente le château comme une construction massive. Il était formé par la juxtaposition sur une ligne nord-sud, de cinq corps de bâtiments. En face, au nord-ouest, se trouvaient les communs ; la chapelle, isolée, se dressait au sud-ouest. Le tout formait deux cours distinctes et le plan montre très bien les douves qui entouraient lensemble.

Face au village, la partie médiévale était curieusement désalignée, en forme de chevron, avec un avant-corps, en saillie. Les deux tours dorigine qui flanquaient les côtés au Moyen Âge avaient probablement disparu à la renaissance. Labbé Collin dit avoir vu arracher les fondations de lune dentre elles (à loccasion de quels travaux ?), qui sélevait à langle sud-ouest.

Cela confirme que le château du XVIIIe était bien situé sur lemplacement du castel féodal. Les douves étaient remplies deau provenant dun petit étang qui se trouve au point le plus élevé du parc, en un endroit nommé le Belvédère. Cet étang existe encore aujourdhui, mais il est bien envasé.

Plus haut sur la colline, sur la Calotte, comme on disait alors, se trouvait autrefois un moulin à vent qui nexistait plus en 1680 puisquil est fait mention de la butte du moulin à vent bruslé.

Le mur a été bâti avec les débris de ce moulin à vent, et avec ceux de la maison du meunier située quelques pas en dessous. Le moulin, dit labbé Collin, avait été brûlé en 1652 par Delacourt, sur lordre de dame Jeanne Pastoureau. Dautres sources indiquent quil fut brûlé pendant les guerres de la Ligue, par les troupes du roi Navarre (futur Henri IV) en 1590. Lun nexclut pas lautre, car les moulins étaient en bois. Ils devaient probablement être reconstruits par nécessité. Lendroit se trouvait celui-ci est encore visible de nos jours, dans le parc.

Entre 1780 et 1785, le château fut sérieusement remanié par le marquis de Briqueville mais, semble-t-il, sur le même plan que lancien. Nous ne savons pas sil sagit dune restauration importante ou dune complète reconstruction.

En 1786, le château fut vendu par la veuve du marquis de Briqueville à Chrétien des Ruflais. Un château renouvellement rétabli distribué en divers appartements de maître, cuisine, office, écuries, remises, cour, avant-cour, chapelle, logement de concierge, de jardinier et de domestiques, une grande terrasse, parterre, jardin potager et espaliers, le tout contenant 26 arpents avec lemplacement du château, bâtiment cour et avant-cour et dépendances.

Un grand parc joignant le château, contenant 118 arpents plantés en taillis et quelques hautes futaies, ledit parc fermé de murs, percé dallées et de routes, comprenant 43 arpents qui se sont du domaine de la partie de la seigneurie de Monsoult, acquise de madame Le rebours.

En 1813, lors de la vente à la duchesse de Talleyrand-Périgord, le château est composé : dun principal corps de logis élevé dun rez-de-chaussée et de deux étages au-dessus avec grenier dans les combles.

Du côté qui regarde le village, il forme avant-corps au milieu avec deux ailes qui tombent à angle tant soit peu aigu sur lavant-corps élevé dun perron. Le tout percé de treize croisées. De lautre côté le château est précédé dune cour plante ; aux deux extrémités sont les pavillons ; il est percé aussi de treize croisées.

A la gauche de cette cour en y entrant, et séparée par un mur dappui est la cour des écuries, vacheries, et bûcher. Dans cette cour est une citerne, nouvellement construite et recevant les eaux pluviales des combles du château. Cette cour est fermée par un pont, jeté sur un fossé et par une grille donnant sur le parc. En face de cette grille est un bâtiment servant aux remises avec granges et petit colombier et près de celui-ci est un autre bâtiment servant de buanderie et de logement jardinier avec grenier et petit bâtiment attenant. Le parc dans sa totalité contient 144 arpents, soit 49 hectares 19 ares. Dans le parc sont divers pavillons, fabriques, chaumières, pont nouvellement établi dans les jardins près du château, au-dessus dun chemin creux conduisant au potager.

Louis Doulcet dEligny avait fait déporter vers la vallée, le tracé de la route de Nerville, entre le chemin des Noues et lentrée du village, ce qui a pour effet dagrandir le parc aux dépens du pré Balot et de supprimer lantique place du château qui se trouvait à lemplacement de la route. Il abandonna le potager du château situé au-dessus du vivier pour le transférer le long de la ferme du château. Il fit percer une route en direction de la sente aux loups (actuelle entrée du Novotel), y installa la maison du concierge (aujourdhui murée), et créa lallée des Marronniers.

Les communs du château que nous connaissons aujourdhui avaient été construits par le marquis de Briqueville, à quelques pas au nord des anciens, quil fit probablement raser. Ils furent remaniés par Apolline de Choiseul et transformés en ferme au début du XXe siècle. Leur aspect a peu changé depuis cette époque, comme en témoignent les cartes postales anciennes. Les lieux conservent une vocation animalière et abritent le centre équestre Gens Européenne équestre. Un grand abreuvoir aux contours empierrés avait été aménagé pour désaltérer et baigner les chevaux du château. On peut encore le voir le long du chemin des Noues, en contrebas de la route de Nerville. Il ne sagit plus hélas que dun marigot, loin de laspect originel.

Vers 1888, ce château passa à la comtesse de Mérode, duchesse dAremberg, petite-fille du comte Augustin de Talleyrand-Pérignord, prince de Chalais, et femme du Bruxellois Charles de Mérode, prince de Rubempré. Elle détenait aussi le château de Baillet. Les deux propriétés, dont les parcs se touchaient, étaient dailleurs reliées directement par le pont dArcole qui avait été construit à cet effet.

Le château appartint ensuite en usufruit à Jeanne de Mérode, sa fille, puis, en pleine propriété à la famille de La Roche Aymon, issue dAlix de Mérode, sœur de Jeanne.

Le château avec ses dépendances fut acheté, le 23 septembre 1906, par Georges Alphonse Provôt, banquier, et son épouse Germaine Homberg, ainsi que par Fernand Fourcade, maire de Monsoult et son épouse, Gabrielle Provôt, sœur de Georges. Les terres furent vendues à monsieur Marin, maire de Maffliers, ainsi que le Bois-Carreau.

À ce moment, Georges Provôt consulta plusieurs architectes pour étudier lavenir du château. Le bâtiment ne valait rien et ne méritait, daprès eux, que dêtre rasé. A la place, ils proposèrent de construire une villa style canadien comme celle de son beau-frère Fourcade. Provôt voulait conserver « un château », et refusa que le bâtiment soit rasé en totalité. Il en sacrifia néanmoins la plus grande partie, située au nord. A sa place fut plaqué en 1907 le hall dentrée cubique que tout le monde connaît aujourdhui et, sur lancienne « servitude » autrefois réservée au personnel. Une centaine douvriers besognèrent pour refaire à neuf les sous-sols, les pièces des étages, lélectricité, les charpentes, les toitures, etc.

À sa mort, Georges Provôt laissait trois filles et deux fils, dont Roger qui racheta le château sur licitation le 24 mai 1951. Ce dernier, ancien maire de Maffliers, décéda tragiquement dans un accident de voiture le 4 mai 1962. Le domaine resta alors longtemps à labandon.

La caisse des dépôts et consignation acheta le château le 10 novembre 1964, et mit les lieux en réserve foncière, en attendant de leur trouver un emploi. On y tourna quelques films (Les Mohicans de Paris ; Gross Paris ; etc.) puis la chaîne hôtelière Novotel en acquit le bail. Cette dernière fit procéder à la restauration des bâtiments par les architectes Cochin et Lebas.

Du côté des communs, on allongea le château, sur toute sa hauteur, de deux nouvelles travées pour le service des cuisines, incluant un escalier. Il y eut donc une lucarne supplémentaire en toiture. Dans le parc, on ajouta, en juin 1976, une dépendance de 80 chambres, près de lancien étang du château. Depuis le 5 septembre 1977, le château accueille les congrès, les séminaires et fêtes familiales, tandis que la partie hôtel contribue au renom touristique de la région. En 1989 furent construits les pavillons bordant lavenue des Marronniers.

Notes et références

  • Eliane et Jean-Pierre Beau, Condé-sur-Noireau. Histoire de Monsoult et de Maffliers, Valhermeil, 1995.

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Château de Maffliers de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем сделать НИР

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Novotel Château de Maffliers — (Маффлие,Франция) Категория отеля: 4 звездочный отель Адрес: Allée des …   Каталог отелей

  • Maffliers — 49° 05′ 00″ N 2° 19′ 00″ E / 49.0833, 2.3167 …   Wikipédia en Français

  • Chronologie de la vie d'Honoré de Balzac — Honoré de Balzac, né Honoré Balzac[1],[2],[3], à Tours le 20 mai 1799 (1er prairial an VII) et mort à Paris le 18  …   Wikipédia en Français

  • Stammliste der Montmorency — Die Stammliste der Montmorency bezieht sich auf das Haus Montmorency vom 9. bis zum beginnenden 20. Jahrhundert. Inhaltsverzeichnis 1 Die Ursprünge 2 Die Herren von Montmorency (11. 12. Jahrhundert) 3 Die Herren von Montmorency (12. 13.… …   Deutsch Wikipedia

  • Liste des monuments historiques du Val-d'Oise — Cette liste recense les monuments historiques du département du Val d Oise, en France. Sommaire 1 Généralités 2 Liste 3 Annexes 3.1 Liens internes …   Wikipédia en Français

  • Armorial Des Communes Du Val-d'Oise — Sommaire : Haut A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z Cette page donne les armoiries (figures et blasonnements) des 185 communes du Val d Oise …   Wikipédia en Français

  • Armorial des communes du Val-d'Oise — Cette page donne les armoiries (figures et blasonnements) des 185 communes du Val d Oise. Sur les autres projets Wikimedia : « Armorial des communes du Val d Oise », sur Wikimedia Commons (ressources multimédia) …   Wikipédia en Français

  • Armorial des communes du val-d'oise — Sommaire : Haut A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z Cette page donne les armoiries (figures et blasonnements) des 185 communes du Val d Oise …   Wikipédia en Français

  • Liste des gares du réseau Transilien — La liste des gares du réseau Transilien figure dans les tableaux indiqués ci dessous. La totalité des lignes C, D et E du réseau express régional d Île de France (RER), ainsi qu une partie des lignes A et B de ce réseau, sont exploitées par la… …   Wikipédia en Français

  • Montsoult — 49° 04′ 00″ N 2° 19′ 00″ E / 49.0667, 2.3167 …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/365992 Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”