- Christus dolens
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Représentation du Christ en croix
La Représentation du Christ en croix concerne l'iconographie christologique de la représentation de Christ seul sur la croix de sa Crucifixion (la scène complète avec ses attributs habituels : présence de Marie, de Jean, de Marie-Madeleine, des larrons, des soldats, du mont Golgotha...).
Cette représentation s'est opérée par des peintures sur tableaux ou des crucifix peints à tabellone[1] et a obéi, suivant les époques, à plusieurs conventions (détails de la face, de la posture du corps du Christ) selon l'intention de représenter :
- Le Christ comme personnalité divine en Christ triomphant (Christus triumphans), durant tout le Moyen Âge,
- Le Christ et mort (Christus patiens, résigné), de la peinture byzantine dite « manière grecque » (Χριστος πασχον),
- Le Christ humanisé donc souffrant dans le supplice (Christus dolens), initié par les primitifs italiens à la pré-Renaissance.
Sommaire
Détail des conventions des différentes postures du Christ en Croix
Christus triumphans, Christ triomphant
Christ vivant détaché des souffrances de la Croix :
- Tête relevée (quelquefois tournée vers le ciel),
- yeux ouverts,
- corps droit,
- du sang peut s'écouler des plaies.
- Exemples typiques
- Crucifix N° 15[2], monumental de 5,50 m de hauteur, musée Matteo de Pise (fin XIIe siècle),
- Crucifix du Christ vivant des Berlinghieri de Lucques,
- Crucifix de Saint-Damien, Assise,
- Majesté Batlló, XIIe siècle, Barcelone.
Christus patiens, Christ résigné
Christ mort (kénose) de la représentation orientale (byzantine) montrant les déformation dues aux sévices infligés :
- Face tournée, émaciée saisie par la mort dans une pose sereine,
- yeux fermés du masque mortuaire,
- affaissement du corps,
- plaies saignantes, (mains, pieds et flanc)
- Exemples typiques
- Crucifix N° 20 du Museo nazionale di San Matteo de Pise (XIIIe siècle).
- Crucifix de Coppo di Marcovaldo (vers 1250)
- Crucifix du Maestro bizantino del Crocifisso di Pisa
Christus dolens, Christ souffrant
Suivant les préceptes franciscains de l'humanisation des personnages divins de la Passion :
- La tête baissée sur l'épaule
- les yeux fermés soit absents, énucléés (orbites vides).
- marques de douleur sur le visage,
- la bouche est incurvée vers le bas,
- les plaies sont saignantes (mains, pieds et flanc droit)
- Le corps tordu déhanché, arqué dans un spasme de douleur, subissant son poids terrestre,
- schématisation des muscles et des côtes.
- Exemples typiques
- Crucifix du Maestro di San Francesco (v. 1265-1270), musée du Louvre
- Crucifix de Cimabue (Florence, Arezzo),
- Crucifix de Giotto (Temple Malatesta, Rimini)
Quelques artistes ayant usé de ces iconographie et désignations
- Lorenzo di Bicci, Musée du Petit Palais (Avignon)
- Neri di Bicci
- Giotto (dolens)
- Cimabue (dolens)
- Coppo di Marcovaldo (patiens)
- Giunta Pisano (dolens)
- école de Lucques (triumphans) avec les Berlinghieri
- école ombrienne (triumphans)
- Paolo Veneziano (triumphans)
Notes et références
Sources
Bibliographie
- Leclerq, « Croix et Crucifix » in Dictionnaire d’Archéologie Chrétienne et de Liturgie. 3 (1914) 3045-3131.
- Pierre Mornand, Le Visage Du Christ. Duccio. Giotto. Torriti. Cimabue. Bellini. Antonello De Messine. Masaccio. Fra Angelico. Memling. Van Der Goes. Van Der Weyden. Metsys. Van Orley. De Gand. Francke. Grunewald. Cranach Le Vieux. Morales. Botticelli. Rubens. Bibliothèque des Arts, 1942
- Jacques de Landsberg, Didier Martens, L'art en croix : le thème de la crucifixion dans l'histoire de l'art, Publié par Renaissance Du Livre, 2001 (ISBN 2804604985 et ISBN 9782804604981)
- Gilles Chazal, La représentation du visage du Christ. Des origines à Rouault. conférence, 2003
- L. Ouspensky, Théologie de l’icône dans l’Église orthodoxe, Cerf, 1982
Articles connexes
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