- Chasteté
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La chasteté consiste à s'abstenir de toutes pratiques, de toutes pensées sexuelles immorales, et à faire preuve de retenue dans les plaisirs sexuels en général. La notion de chasteté varie plus ou moins en fonction de la culture.
Sommaire
Étymologie 1
Le mot chasteté vient du latin «castus », dont le contraire est « incastus », d'où provient le mot « incestueux ».
Monde occidental contemporain
Dans le monde occidental, la chasteté est souvent associée à l'abstinence sexuelle, en particulier l'abstinence avant le mariage en raison de l'interdit de ces dernières dans les religions dominantes de ce groupe culturel. Le terme prend également un sens particulier dans le cas des religieux.
Dans l'Antiquité
Dans la Rome antique, la valeur de la chasteté a été débattue à la fois dans le cas de l'homosexualité et dans le cas de l'hétérosexualité. En particulier, Socrate défendait des relations pédagogiques et chastes entre hommes adultes et jeunes hommes, par opposition à la pédérastie, qui était commune. Platon, en transmettant les enseignements de Socrate, est devenu l'éponyme de ce genre de chasteté, connue aujourd'hui sous le nom d'amour platonique.
Religions abrahamiques
Dans le contexte éthique juif, chrétien ou musulman, les actes de nature sexuelle sont réservés au mariage. Ainsi, pour les personnes non mariées, la chasteté est identifiée à l'abstinence sexuelle. Dans le contexte du mariage, les époux s'engagent à une relation pour la vie excluant les relations intimes avec d'autres personnes. La chasteté implique alors la fidélité et souvent une intention de procréer. Certaines pratiques sexuelles peuvent ne pas être considérées comme chastes.
Ainsi, dans le cas de l'Église catholique, les pratiques sexuelles à l'intérieur du mariage sont considérées comme chastes, mais l'usage de moyens de contraception ne l'est pas, car ils sont perçus comme contraires à la volonté divine. À l'inverse, les Églises anglicanes autorisent cet usage, percevant la réduction de la taille de la famille comme non nécessairement contraire à la volonté divine. Les Shakers enfin interdisent le mariage et voient ainsi toute relation sexuelle comme contraire à la chasteté. Dans le cas des ecclésiastiques de tradition chrétienne, la chasteté peut impliquer l'abstinence sexuelle. C'est le cas pour les moines et pour les prêtres catholiques. En revanche, les pasteurs de tradition protestante, toutes tendances confondues, les prêtres de tradition anglicane et les popes de tradition orthodoxe peuvent contracter un mariage.
Église catholique romaine
La chasteté ne doit pas être confondue avec la continence, qui signifie « abstention de relations sexuelles ». Même, l'abstinence peut ne pas être chaste[1].
Le Catéchisme de l'Église Catholique décrit et, en un certain sens, définit ainsi la chasteté: « La chasteté signifie l'intégration réussie de la sexualité dans la personne et par là l'unité intérieure de l'homme dans son être corporel et spirituel. »[2]
Ainsi, la chasteté pour une personne célibataire est une sexualité exprimée non activement (c’est-à-dire en termes de génitalité) mais qui s'exprime à travers l'amitié, l'énergie donnée dans certains projets.
Pour une personne mariée, la chasteté implique la fidélité et renforce une attention à l'autre à travers des gestes adaptés, une écoute plus forte de l'autre et une attention à ce que la seule recherche de plaisir physique n'occulte pas la tendresse, le dialogue et l'écoute mutuelle.
Dans l'antiquité, les chrétiens hérétiques niaient la réalité de la chair de Jésus-Christ et agissaient en conséquence. Or, Ignace d'Antioche est très clair sur ce point : pour accéder au corps de Dieu, c'est-à-dire l'Eucharistie, il faut imiter la même chasteté de Jésus.
Voici un extrait de la Lettre de saint Ignace aux Philadelphiens[3] : « Certains ont voulu me tromper selon la chair, mais on ne trompe pas l'Esprit, qui vient de Dieu. Car parce que je prévoyais la division de quelques-uns, il m'est témoin Celui pour qui je suis enchaîné que je ne le savais pas d'une chair d'homme. C'est l'Esprit qui me l'annonçait en disant: " Ne faites rien sans l'évêque, gardez votre chair comme le temple de Dieu (cf. 1Co 3,16 1Co 6,19), aimez l'union, fuyez les divisions, soyez les imitateurs de Jésus-Christ, comme lui aussi l'est de son Père ».
La chasteté peut être définie par un ensemble de pratiques qui incluent, sans s'y limiter, la continence. Ainsi, on parle de chasteté même dans le mariage : fidélité à l'autre, principe même du mariage mais aussi par moment, périodes d'abstinence sexuelle, considérées comme des moyens de nourrir un amour non exclusivement physique.
Concernant la sexualité, l'enseignement de l'Église recommande de rechercher "l'amour véritable" entre les humains c'est-à-dire vouloir pour les autres ce qui est bien pour eux, ce qui renforce l'amour conjugal, et ce qui anoblit l'âme et le corps.
L'Église considère que "la sexualité sans amour est un mensonge" (Jean-Paul II). Une relation sexuelle vécue sans amour, créerait une rupture entre ce que n'éprouve pas le cœur et ce que manifeste pourtant le corps. Cette situation ne serait pas équilibrante pour l'être humain et l'empêcherait de réaliser cette " intégration réussie de la sexualité dans la personne et par là l'unité intérieure de l'homme dans son être corporel et spirituel" qu'est la chasteté.
À partir de ce principe, elle recommande le mariage vécu dans la fidélité et la volonté de prendre les moyens d'aimer, qui selon elle, répond seul à la demande profonde d'amour dans la durée qu'éprouve tout être humain.
Résumé de manuscrits sur la Chasteté
Simon-Auguste Tissot (1728-1797) publia un traité sur l'onanisme, qui donne des remèdes médicaux pour vaincre les tentations. Il connut un grand succès et soixante-trois éditions entre 1760 et 1905. Il donnait une multitude de conseils : le sommeil, prendre du vin avant de dormir, entre autres il recommande de ne pas rester trop longtemps au lit une fois réveillé, et l'exercice ; il recommande la ceinture de chasteté, mais par contre il déplore les saignées.
Le Dr Fournier citait beaucoup Saint François de Sales qui recommandait aux membres des communautés religieuses de dormir sous surveillance, les mains en dehors des couvertures et abolir les chambres privées. Il citait également « La chasteté est le lis des vertus et, dès cette vie, elle nous rend presque semblables aux anges. Rien n’est beau que par la pureté et la pureté des hommes c’est la chasteté. » [4]
Le Dr Fournier, dans son Traité des maladies causé par l'onanisme (1875), utilisa l'ouvrage de Tissot comme livre de référence. Fournier écrit que tout instinct qu'on ne nourrit pas fini par s'éteindre, que l'onanisme n'est qu'une mauvaise habitude et qu'une fois réglées, les pulsions arrivaient très rarement. Comme Tissot, le Dr Fournier recommandait le camphre comme étant reconnu comme un anti-aphrodisiaque puissant.
Notes
Voir aussi
- La Chaste Suzanne
- Virginité
- Célibat sacerdotal
- Célibat sacerdotal selon les dogmes de l'Église catholique
- Loi de chasteté (mormonisme)
Liens externes
Textes explicatifs de la chasteté selon diverses traditions religieuses.
Église catholique
- (en) Catechism of the Catholic Church (III.2.I)
- (en) Catholic Encyclopedia: Chastity
- Congrégation pour la Doctrine de la Foi, déclaration Persona humana sur certaines questions d'éthique sexuelle, 1975
Église mormone
- En faveur de la chasteté : Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours : mormons
Shakers
Référence des manuscrits bibliographiques
- Simon-Auguste Tissot. L'onanisme, Paris : Garnier frères, 1905 Consultation sur le site de la BNF
- Dr H. Fournier. L'Onanisme, causes, dangers et inconvénients pour les individus, la famille et la société : remèdes / Paris, 1875.
- G. Hoornaert. Le combat de la pureté : à ceux qui ont vingt ans/ Bruxelles, 1876
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