Charles Dantzig

Charles Dantzig
Charles Dantzig
Charles Dantzig (Le Livre sur la Place, Nancy, 2011)
Charles Dantzig (Le Livre sur la Place, Nancy, 2011)

Activités romancier, essayiste, poète, éditeur
Naissance 7 octobre 1961
Tarbes
Langue d'écriture française
Genres roman, essai, poésie
Distinctions Grand Prix Jean Giono (2010)

Prix Duménil (2009) Prix Décembre (2005) Prix de l'Essai de l'Académie française (2005) Prix Roger Nimier (2001) Prix Jean Freustié (2001) Prix Paul Verlaine (1996)

Charles Dantzig est un écrivain français né à Tarbes le 7 octobre 1961[1].

Sommaire

Parcours

Il est issu d'une famille de professeurs de médecine. Le bac en poche, à tout juste dix-sept ans, il préfère suivre des études de droit plutôt que d'emboîter la tradition familiale. Il obtient son doctorat de droit à Toulouse. Une fois diplômé, Dantzig décide de venir à Paris.

Quelques années plus tard et à seulement vingt-huit ans, il fait paraître un essai sur Remy de Gourmont (Remy de Gourmont, Cher Vieux Daim !, Le Rocher, 1990), suivi de son premier recueil de poésies, Le chauffeur est toujours seul, immédiatement salués par la critique.

Écrivain et éditeur

Il devient éditeur aux Belles Lettres, où il crée et dirige trois collections : « Brique » pour la littérature contemporaine, « Eux & nous » où des écrivains français parlent d'auteurs de l'antiquité classique et « Trésors de la nouvelle » au titre assez évocateur. Il publie la première traduction française d'un recueil de poésies de Francis Scott Fitzgerald, Mille et un navires, et traduit lui-même sa pièce de théâtre Un légume. Il est également le traducteur de la première édition française des chroniques d'Oscar Wilde, Aristote à l'heure du thé. Charles Dantzig publie également les œuvres complètes de Marcel Schwob (Œuvres, Les Belles Lettres).

Ses premiers essais paraissent aux Belles Lettres, entre autres Il n'y a pas d'Indochine en 1995 et La Guerre du cliché en 1998 ; ainsi que ses recueils de poésies : Que le siècle commence en 1996 (prix Paul Verlaine), Ce qui se passe vraiment dans les toiles de Jouy en 1999, À quoi servent les avions ? en 2001, où, avant les attentats du 11 septembre, il imagine la destruction des tours jumelles. Il écrira plus tard à ce sujet: « Quelques personnes m’ont dit : telle est la puissance mystérieuse de la poésie qu’elle pressent les événements. Je n’en suis pas sûr. […] La poésie raisonne plutôt qu’elle ne pressent. Son résultat, comme celui de toute littérature et même de toute œuvre d’art, est de la pensée. Seulement, au lieu de l’obtenir par l’enclenchement des spéculations, elle le fait par celui des images, sous l’exigence du rythme, et, éventuellement, de la prosodie. » (« J'ai interrompu très tôt une carrière de poète. ») Un choix de son œuvre poétique paraîtra en 2003 sous le titre En souvenir des long-courriers. La même année, Charles Dantzig publie son Bestiaire, un recueil de poésies animalières.

Il est ensuite éditeur chez Grasset, où il dirige également la collection des « Cahiers rouges », dont il renouvelle le catalogue en y faisant entrer des livres « cultes » comme L'Horizon chimérique de Jean de La Ville de Mirmont ou le J'adore de Jean Desbordes, ainsi que de grands mémorialistes et diaristes du XXe siècle, comme Harold Nicolson, George Moore et Robert de Saint Jean. Il publie et préface un roman de jeunesse inédit de Truman Capote, La Traversée de l'été. Il publie également les cours inédits de Samuel Beckett à partir d'un cahier de notes prises par une des étudiantes de Beckett (Beckett avant la lettre, de Brigitte Le Juez), les chroniques de Bernard Frank publiées dans Le Monde entre 1985 et 1989 (5, rue des Italiens) et le célèbre discours de Philadelphie de Barack Obama, De la race en Amérique. Il est l'éditeur de Dany Laferrière, Adrien Goetz, Philippe Vilain, ou encore de biographies de références comme la Vie d'Irène Némirovsky.

De 2006 à 2008, Charles Dantzig a signé l'épilogue de chaque dossier du Magazine Littéraire, proposant ainsi au lecteur fidèle son avis d'éternel iconoclaste littéraire sur des sujets allant de la « francophonie » aux « écrivains et la psychanalyse ».

En octobre 2010, il reçoit le Grand Prix Jean Giono pour l'ensemble de son œuvre, succédant à des auteurs comme Pascal Quignard ou JMG Le Clézio[2].

En juin 2011, Charles Dantzig a recréé le Stendhal Club, célèbre association d'amateurs de l'auteur de La Chartreuse de Parme, qui avait disparu depuis 1920. Le nombre de membres en est limité à 12. Une fois par an, le Stendhal Club ira se recueillir sur la tombe de Stendhal au cimetière Montmartre et déposera un bouquet d’épinards sur sa tombe (« Les épinards et Saint-Simon ont été mes seuls goûts durables », Vie de Henry Brulard) ; la revue du Stendhal Club apparaîtra le 23 mars 2012, jour anniversaire de la mort de Stendhal.

En septembre 2011, il devient le feuilletoniste du Magazine littéraire, reprenant une tradition du feuilleton disparue depuis la mort de Bernard Frank, et devient producteur sur France Culture, où il crée l'émission Secret professionnel, sur les conditions de la création artistique.

Les romans

Son premier roman, Confitures de crimes (en référence à un vers de H.J.-M. Levet : Le soleil se couche en des confitures de crimes), paraît aux Belles Lettres en 1993. C'est l'histoire d'un poète qui devient président de la République. Et que fait-il, ce poète, une fois élu? Il déclare une guerre. Première manifestation dans la fiction de la passion de Dantzig pour la littérature, et de son ironie envers les postures et les comédies. Son deuxième roman, Nos vies hâtives, paraît chez Grasset en 2001 et est récompensé par le prix Jean Freustié et le prix Roger Nimier. Le troisième (Un film d'amour) suit en 2003. Roman « choral » à la structure savante, il est censé retranscrire un documentaire télévisé sur un jeune cinéaste disparu, Birbillaz. « Ce livre, intelligent de la première à la dernière ligne, et qu’on prend d’abord pour une fantaisie formaliste avant de comprendre qu’il vise une sorte de totalité, comme tous les grands livres, laisse en chemin son sujet affiché, ce portrait en creux de Birbillaz, pour passer à son frère, son double et son inverse, à la manière des personnages de Stevenson: raté, fielleux, pourri, qui dit non, non jusqu’à l’obstination, jusqu’à la douleur, non à l’amour, au talent, à la création, au bien, à la beauté. Un non qu’il vocifère à la face des hommes, jusqu’à l’entrée de l’Enfer – et sans doute au-delà.» (Jacques Drillon, Le Nouvel Observateur, 16 oct. 2003) Son quatrième roman (Je m'appelle François) paraît en 2007, toujours chez Grasset. Il est inspiré d'un fait divers réel, la vie de Christophe Rocancourt, qu'il transforme et transfigure pour lui inventer un destin. Il a publié en août 2011 un nouveau roman, Dans un avion pour Caracas.

Les essais

En 2005, il publie son Dictionnaire égoïste de la littérature française, lauréat entre autres du prix Décembre, du prix de l'Essai de l'Académie française et du grand prix des lectrices de Elle, dans lequel il expose sa vision esthétique de la littérature, en l'illustrant par de nombreux commentaires stylistiques. Le succès critique et public, non seulement en France, mais à l'étranger, en fait l'événement littéraire de l'année[3].

Il publie en janvier 2009 chez Grasset une nouvelle somme et un nouveau succès, l'Encyclopédie capricieuse du tout et du rien, écrite sous forme de listes. Elle a été saluée par une critique élogieuse et obtenu la « une » du journal Le Monde avec un dessin de Plantu. En mai 2009, le livre obtient le prix Duménil 2009 à l'unanimité.

En octobre 2010, Charles Dantzig publie un essai sur la lecture, « Pourquoi lire? ». Immédiatement salué par la critique, il reçoit le Grand Prix Giono et rencontre un grand succès public.

Les poèmes

En janvier 2010, Charles Dantzig a simultanément publié dans la collection bleue de Grasset un nouveau livre de poèmes, Les nageurs, ainsi qu'une anthologie de sa poésie complétée d'inédits et d'essais sur la poésie, La Diva aux longs cils ; le choix des poèmes a été effectué par Patrick McGuinness (St. Anne's College, Oxford). S'y sont adjointes une nouvelle édition de Je m'appelle François au Livre de Poche et une réédition dans les Cahiers rouges de ses traductions d'Oscar Wilde et de Francis Scott Fitzgerald. Les nageurs et La Diva aux longs cils ont fait l'objet d'une manifestation à la Maison française d'Oxford en 2010.

Les arts

Ne se cantonnant pas au seul livre, Charles Dantzig s'intéresse à d'autres formes d'art, tels les arts plastiques. Il collabore à des revues d'art et d'esthétique où on l'a vu œuvrer avec des peintres comme Philippe Cognée ou Antonio Segui. Il a ouvert la série du « Petit pan de mur jaune » du musée du Louvre, en 2007, en parlant devant le tableau de Van Dyck, « Les princes Charles-Louis et Rupert du Palatinat ». Il est commissaire associé de l'exposition d'ouverture du Centre Pompidou-Metz, « Chefs-d'œuvre ? » La salle Charles Dantzig s'interroge sur la notion de chef-d'œuvre en littérature[4].

Notes et références

Bibliographie

Essais

Poèmes

  • Les nageurs, (Grasset, 2010)
  • La diva aux longs cils, (Grasset, 2010)
  • Bestiaire, avec des encres de Mino (Les Belles Lettres, 2003)
  • En souvenir des long-courriers (Les Belles Lettres, 2003)
  • À quoi servent les avions ? (Les Belles Lettres, 2001)
  • Ce qui se passe vraiment dans les toiles de Jouy (Les Belles Lettres, 1999)
  • Que le siècle commence (Les Belles Lettres, 1996, prix Paul Verlaine)
  • Le chauffeur est toujours seul (La Différence, 1995)

Romans

  • Dans un avion pour Caracas (Grasset, 2011)
  • Je m'appelle François (Grasset, 2007, et Le Livre de Poche)
  • Un film d'amour (Grasset, 2003, et Le Livre de Poche)
  • Nos vies hâtives (Grasset, 2001, et Le Livre de Poche, prix Jean Freustié, prix Roger Nimier)
  • Confitures de crimes (Les Belles Lettres, 1993)


Traductions

  • Francis Scott Fitzgerald, Un légume (Grasset, "Les Cahiers rouges", 2010)
  • Oscar Wilde, Aristote à l'heure du thé (Grasset, "Les Cahiers rouges", 2010)

Voir aussi

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