A. Culioli

Antoine Culioli (né en septembre 1924), angliciste de formation, ancien élève de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm, développe à travers ses articles une linguistique de l'énonciation dans la lignée théorique d'Émile Benveniste.

Cette linguistique est principalement exposée dans les trois recueils d'articles intitulés Pour une linguistique de l'énonciation, Ophrys. C'est une linguistique visant à articuler sémantique, syntaxe et pragmatique; les concepts essentiels sont ceux de repérage (compris comme opération de mise en relation) et de domaine notionel.

Professeur de linguistique à l'Université Denis Diderot (Paris VII, anciennement Jussieu), il a formé un grand nombre de linguistes français, parmi lesquels :

• Jean-Claude Milner
• Catherine Fuchs
• Anne-Marie Léonard
• Jacqueline Guillemin-Flescher
• Jean Chuquet
• Michel Paillard
• Françoise Atlani

et étrangers, parmi lesquels Paul Laurendeau.

Il a également enseigné quelques années à l'Université de Poitiers, laquelle université est, avec Paris VII, l'un des deux plus grands pôles d'enseignement de la théorie linguistique cuiolienne.

Antoine Culioli développe depuis plus de 40 ans une théorie connue sous le nom de Théorie des Opérations Énonciatives (et Prédicatives), qu'il définit comme une linguistique dont l'objet est l'étude de l'activité de langage à travers la diversité des langues, des textes et des situations.

Longtemps limité à l'espace du séminaire de la Rue d'Ulm et réputé d'un abord difficile, ce travail théorique sur le langage, toujours en chantier, devient accessible à une plus large audience avec les publications qui s'enchaînent depuis 1990 et, plus particulièrement, avec la parution d'entretiens où Antoine Culioli est amené à éclaircir les différents aspects et enjeux de sa théorie.

Ses travaux, qui ont pris une place majeure dans l'histoire de la linguistique, ouvrent en outre des perspectives sur d'autres champs de recherche, de l'anthropologie aux neurosciences, et intéressent plus généralement l'ensemble des sciences humaines. Cette ouverture l'a conduit à s'intéresser de façon privilégiée à des philosophes - qu'il s'agisse de philosophes de la tradition grecque classique (Stoïciens), ou de modernes comme Edmund Husserl ou Ludwig Wittgenstein - des logiciens (Jean-Blaise Grize), des psychologues (Gaston Bachelard, Jean Piaget, François Bresson...), des psychanalystes (Sigmund Freud, Jacques Lacan...).

Cette richesse d'intérêts et cet engagement dans le dialogue des disciplines lui donnent une place originale dans les mouvements de pensée contemporains européens, ainsi qu'en Russie et au Japon. La Théorie des Opérations Enonciatives n'est cependant pas répandue et étudiée dans tous les pays; elle trouve très peu d'écho notamment dans les pays anglophones comme la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. La théorie est d'ailleurs assez difficilement traduisible en anglais étant donné qu'elle se base sur une terminologie française dont Antoine Culioli est souvent le père.

Références externes

• [pdf] Présentation de M. Culioli par M. Wyss, doyen de la faculté des lettres de l'Université de Lausanne
• (fr) Théorie des Opérations Énonciatives : définitions, terminologie, explications - du Glossaire français-anglais de terminologie linguistique.
• (en) English definitions of key terms in the Theory of Enunciative Operations.

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