Centre de recherche, d'études et de documentation en économie de la santé

Centre de recherche, d'études et de documentation en économie de la santé

Institut de recherche et de documentation en économie de la santé

Institut de recherche et documentation
en économie de la santé (IRDES)
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Création : 1985 (CREDES)
2004 (nouveau nom)
Siège : Paris
Pays : France France
Directeur : Chantal Cases
Site : www.irdes.fr

L’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (plus connu sous l'acronyme IRDES) est un organisme français chargé de produire des données statistiques et des analyses sur le système de santé en France. De sa création en 1985 jusqu'en juin 2004, l'organisme était appelé Centre de recherche, d'études et de documentation en économie de la santé (ou CREDES).

L'IRDES mobilise des études et recherches interdisciplinaires (économie de la santé, médecine, statistique, épidémiologie) et une riche documentation qu’il actualise en permanence sur ces sujets. L'actuel directeur de l'IRDES est Chantal Cases.

Sommaire

Histoire

L’IRDES est depuis juin 2004 le nouveau nom du CREDES, association 1901 créée en 1985 pour assurer les missions remplies jusque là par un des départements du CREDOC. À son origine, en 1955, il y a eu une petite équipe de quatre médecins hospitaliers dirigée par le Dr Rösch dans le cadre du CREDOC et subventionnée à l’époque par le Commissariat au plan afin de travailler sur les problèmes d'économie de la santé. Elle s'est peu à peu renforcée avec le concours de statisticiens et d'économistes, ce qui a permis de former la Division d’économie médicale (la DEM), bureau d’étude ayant pour mission de fonder un système statistique permettant de saisir l’étendue et la complexité du système de santé en France. La DEM a peu à peu étendu ses missions : après avoir contribué à établir les « comptes de la santé » en France pour la préparation du budget et du plan, elle a mis en place les premières enquêtes françaises sur les consommations médicales. Ce faisant, elle s’est heurtée à certains gestionnaires de la santé extérieurs au monde médical. Ainsi, dans les années 1960, le développement des « missions RCB » destinées à rationaliser les choix budgétaires sur le modèle du « Planning Programming Budgeting System » du Pentagone a débouché sur un projet de définition d’un « prix de la vie humaine », ce qui est devenu contradictoire avec l’éthique médicale des médecins de la DEM[1]. Au-delà de ces conflits, la Division d’économie médicale s’est autonomisée en développant les grandes enquêtes sur les besoins de santé et sur l’offre du système de soins dont la gestion publique avait besoin. Ses premiers travaux associant statistiques médicales et expertise des médecins en matière de questionnaire ont construit ainsi des bases empiriques permettant de saisir l’économie de la santé en France.

Mais la persistance d’un département autonome codirigé à l’époque par Arié Mizrahi et Alain Foulon est devenue contradictoire avec la volonté de réorganisation du CREDOC exprimée par sa nouvelle directrice venant de l'INSEE, Catherine Blum. Face à cette menace, l'alliance d'un certain nombre de spécialistes et gestionnaires de la santé (tels Dominique Coudreau et Jean de Kervasdoué) a permis la sauvegarde des compétences réunies dans la DEM. D'un coté, Alain Foulon est resté au CREDOC avec une partie de l'équipe. D'un autre coté, l'essentiel de la DEM a quitté le CREDOC en 1985, fournissant les ressources humaines du CREDES, constitué en association 1901 sous la direction initiale d'Arié Mizrahi, avec un financement et des locaux indépendants fournis en grande partie par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie.

Les qualités de son expertise lui ont permis de développer de nouvelles enquêtes et de nouveaux logiciels de diffusion des données de santé comme Eco-santé. Son développement s’est alors traduit dans de nouvelles transformations impulsées par de nouveaux directeurs issus de la sphère publique. Dernier épisode de cette existence mouvementée, l’abandon du nom CREDES dont la propriété était détenue par un bureau d’étude spécialisé dans la santé des pays en développement et l’adoption d’un nouveau nom, IRDES, permettant de repartir dans une trajectoire vraiment autonome.

Il faut noter enfin que quatre des anciens directeurs historiques ayant présidé à la création de l’ancêtre de l’IRDES, la Division d’économie médicale, ont créé en 1997 au moment de leur retraite une nouvelle association de taille et d'ambitions beaucoup plus modestes, Arguments socio-économiques pour la santé (ARgSES).

Missions

Producteur de données et d'analyses en économie de la santé, l'IRDES a pour objectif de contribuer à nourrir la réflexion de tous ceux qui s'intéressent à l'avenir du système de santé. Multidisciplinaire, l'équipe de l'IRDES observe et analyse l'évolution des comportements des consommateurs et des producteurs de soins à la fois sous l'angle médical, économique, géographique... La mise à disposition de l'information ainsi que la formation font également partie de ses missions.

Ainsi, l'activité de l’IRDES se partage entre trois missions principales :

  • L'IRDES conçoit et réalise des enquêtes périodiques ou ponctuelles sur des échantillons de population, d'institutions et de professionnels de santé, pour collecter des données sur la consommation et la production de soins. L'IRDES réalise notamment tous les deux ans l'Enquête Santé et Protection Sociale (ESPS) auprès d'un échantillon de 20 000 personnes résidant en France. Des accords de partenariat lui permettent également d'exploiter des enquêtes sur des panels ou des échantillons réalisés par d'autres organismes (Enquête décennale sur la santé et les soins médicaux de l’INSEE, enquête sur les prescriptions des médecins de IMS Health, etc.).
  • L'IRDES réalise des études et des recherches s'appuyant notamment sur les données des enquêtes qu'il effectue ou qu'il exploite, sur des analyses bibliographiques ou sur des comparaisons internationales. Ces études et recherches explorent des problématiques variées, relatives à l'offre et la demande de soins, sous un angle macro ou micro-économique : analyse de l'accès aux soins et de son évolution, étude des pratiques de prescriptions des médecins, des déterminants de la consommation médicale, évaluation des politiques publiques,etc.
  • L'IRDES développe différents moyens et supports pour faciliter l'accès à l'information. Il s'agit notamment de son service de documentation ouvert au public, des bases de données Eco-santé maintenant en libre accès sur internet, de son bulletin d'information Questions d'économie de la santé et du site internet de l’IRDES.

Organisation, structures et personnels

L'IRDES est dirigé par un directeur dont les orientations en matière scientifique sont légitimées par un Conseil scientifique regroupant des personnalités scientifiques de diverses disciplines (économie, santé publique, démographie, épidémiologie, statistique) ainsi que des gestionnaires de la recherche (DREES, CNAMTS, Mutualité)[2]. Il est actuellement présidé par François Heran, le directeur de l’INED. Son orientation et ses principales décisions de gestion sont discutées deux ou trois fois par an par son conseil d’administration dans lequel figurent les principaux financeurs de l’IRDES : la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS), la Fédération nationale de la mutualité française (FNMF), le CNRS, la Caisse nationale d'assurance maladie des professions indépendantes (CANAM) et la Mutualité sociale agricole (MSA).

Il est composé d'une équipe pluridisciplinaire de chercheurs associant économistes, médecins, statisticiens, géographes, sociologues, documentalistes, soutenus par un important service de documentation et de diffusion, ainsi que par une équipe d'informaticiens et de gestionnaires de bases de données.

Activités de recherche

Les axes de recherche de l'IRDES couvrent un ensemble varié de problématiques et d'analyses regroupées en quatre pôles thématiques : organisation et financement des soins ambulatoires, régulation des professions de santé, pratiques professionnelles ; organisation, financement, qualité et recours aux soins hospitaliers et alternatifs à l'hospitalisation ; état de santé, recours aux soins et déterminants ; systèmes de santé, financement, assurance et régulation.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Voir à ce sujet la thèse de sociologie de Magali Robelet « Les figures de la qualité des soins – Rationalisations et normalisation dans une économie de la qualité », LEST, 2003.
  2. Composition du Conseil scientifique de l'IRDES au 21 mars 2007
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