- Cathédrale Notre-Dame Du Puy-en-Velay
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Cathédrale Notre-Dame-de-l'Annonciation du Puy-en-Velay
Cathédrale Notre-Dame
du Puy-en-VelayVue générale de l'édifice Latitude
LongitudePays France Région Auvergne Département Haute-Loire Ville Le Puy-en-Velay Culte Catholique romain Type Cathédrale
BasiliqueRattaché à Diocèse du Puy-en-Velay (siège) Début de la construction fin XIe siècle Fin des travaux XIIIe siècle Style(s) dominant(s) Roman Classé(e) Monument historique (1862)
Patrimoine mondial (1998, au titre des Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France)modifier La cathédrale Notre-Dame-de-l'Annonciation du Puy-en-Velay a été érigée en basilique mineure par bref de Pie IX, le 11 février 1856. Une Vierge noire, objet de nombreux pèlerinages au cours des siècles, trône sur un maître-autel baroque. L'actuelle effigie remplace celle qui aurait été offerte par Saint Louis à son retour de la croisade d’Égypte, et qui fut brûlée lors de la Révolution Française.
Sommaire
Description
De facture romane, la cathédrale Notre-Dame du Puy se dresse au pied du rocher Corneille, un promontoire d'origine volcanique dominé par une statue de la Vierge en acier moulé (provenant des canons pris aux russes à Sébastopol).
Érigée au XIIe siècle, la cathédrale est insolite du fait de la diversité de ses styles, et témoigne de la richesse passée de l'art roman.
On y trouve de fortes influences byzantines en même temps que des structures qui rappellent celles du sud-ouest de la France. Construite à partir de pierres volcaniques de divers coloris, la façade polychrome de la cathédrale possède un porche à trois arcs auquel on accède par un immense escalier de pierre accessible depuis une rue de la ville.
De très belles statues et mosaïques décorent le portail, tandis que l'intérieur abrite de superbes fresques dorées.
La couleur sombre des pierres donne à l'intérieur un aspect austère, mais l'on est impressionné par la hauteur des six coupoles, l'abondance des voûtes qui la couronnent et par le soubassement voûté sur lequel elle s’appuie.
Le chœur repose directement sur le rocher, mais pour agrandir la cathédrale aux XIe et XIIe siècle afin d’accueillir les pèlerins toujours plus nombreux, quatre travées supplémentaires ont été audacieusement construites sur le vide pour rattraper un dénivelé de 17 m d’important piliers soutiennent les hautes arcades.
Cette basilique construite en plusieurs campagnes, peut être datée du XIe siècle pour l'abside, le carré du transept et les deux travées. Toutefois, l'abside et la coupole centrale ont été très remaniées entre 1850 et 1865.
Un large et long escalier de 134 marches permet d'accéder à la façade occidentale faite de pierres polychromes, de parements mosaïqués, d'arcades en plein cintre et de petits frontons.
L’art oriental au Puy
L'aspect oriental de la cathédrale et de nombreux autres édifices de la ville surprend le visiteur. Émile Mâle remarquait la ressemblance frappante qui existe entre la mosquée de Cordoue et le cloître du Puy, l'assemblage de matériaux rouges et blancs de là-bas (brique et pierre) se transforme, sur la terre volcanique du Velay, en polychromie noire et blanche (lave et pierre.) Cette influence de l'art arabe est intimement liée à l'histoire de la ville.
Le 15 août 1095, à l'occasion de la fête de l'Assomption célébrée au Puy, le pape Urbain II annonça la première croisade (1095-1098) et désigna l'évêque de la ville, Adhémar de Monteil, pour la mener à bien. Accompagné d'environ quatre cents croisés vellaves, l'auteur du célèbre Salve Regina quitta donc le Puy pour l'Orient. Il fut mortellement blessé lors du siège d'Antioche, mais d'autres eurent la chance de revenir dans leur patrie. Imprégnés d'une nouvelle culture, ces anciens croisés influencèrent les créations de leur ville.
Dans le même temps, le Puy rassemblait les fidèles en partance et de retour de Saint-Jacques-de-Compostelle. Les pèlerins transformés par les œuvres qu’ils avaient pu découvrir dans les Espagnes alors occupées par les Arabes, eurent eux aussi un rôle dans la diffusion de l’art oriental au Puy.
La façade
La façade de la cathédrale se dresse au haut d'un grand escalier. Elle comporte cinq étages d'architecture en appareil polychrome avec décoration de pierres disposées comme une mosaïque, et provenant des carrières de la région. Certains ont voulu voir l'origine de cette ornementation mozarabe dans le nombre considérable d'Espagnols qui fréquenta, au Moyen Age, le pèlerinage à la Vierge noire. D'autres l'attribuent à l'influence des Croisés.
Avec ses arcs en plein cintre, cette façade appartient au style roman et peut être datée de la fin du XIIe siècle.
Un escalier de 102 marches, qui se continue sous le porche, débouche sous la nef. Cet escalier occupe toute la largeur de l'édifice durant les deux premières travées, puis se rétrécit pour ne plus avoir que celle de la nef principale pendant les deux travées suivantes contre les murs desquelles ont été placées les portes en bois sculpté, qui se trouvaient autrefois sur la façade.
Cette curieuse disposition s'explique par la déclivité du terrain et le manque de place. En raison des foules attirées au XIIIe siècle par le pèlerinage, il fallut agrandir l'église. Comme il n'y avait plus de place sur le rocher, les architectes décidèrent de construire dans le vide en quelque sorte, pour supporter les nouvelles troisième et quatrième travées.
L'escalier aboutit à la porte Dorée. Derrière celle-ci dix-sept marches conduisent au centre de la nef. On aboutit entre les deux piliers devant lesquels ont été placées les statues de Saint-Louis et de Jeanne d'Arc, exactement en face du maître-autel. Ce qui a permis à un religieux de dire que « l'on entre dans l'église par le nombril et que l'on en sort par les deux oreilles. »
Le porche du For
Le porche du For est un magnifique morceau d'architecture, datant de l'extrême fin du XIIe siècle. Il donne sur la place du même nom (du latin forum), en terrasse au-dessus des toits de la vieille ville.
Bien qu'appartenant par tous ses éléments au style roman, il est recouvert d'une voûte montée sur croisées d'ogives. Les grands arcs en plein cintre du rez-de-chaussée sont détachés et réunis à l'archivolte par trois quilles de pierre, dont l'une représente un personnage. Le premier étage, qui contient une chapelle du XVIe siècle, est éclairé, sur chacune de ses faces, par des baies gothiques et est couvert d'un berceau.
Deux portes ouvrent sur ce porche. La plus petite, dénommée porte papale, est réservée au souverain pontife et a reçu, en 1847, un linteau retrouvé lors de fouilles, portant l'inscription : Scrutari papa Vive Deo, donnant ainsi le nom de l'architecte. L'autre est romane et ses vantaux sont ornés de deux têtes de lions en bronze. L'ensemble constitue une très belle réussite.
La nef
En plan, cette église offre la forme de la croix latine et comprend une nef à six travées à laquelle sont accolées deux bas-côtés de même hauteur, un transept saillant, dont chaque bras se termine par deux absidioles jumelles au-dessus desquelles se trouve une tribune, l'édifice s'achève par une abside rectangulaire flanquée de deux absidioles à chevet plat.
Les six travées de la nef sont voûtées de coupoles barlongues supportées par des trompes en cul-de-four ; le carré du transept est couvert d'une tour octogonale ajourée par deux étages de fenêtres et terminée par une coupole. Cette tour repose sur quatre grosses piles flanquées de colonnes engagées qui prennent appui sur un énorme socle rectangulaire de 2 m de hauteur. Le passage du plan carré se fait au moyen de trompes en cul-de-four.
Cette tour servait autrefois de clocher et était appelée soit le « petit campanier », soit « le clocher angélique. »
Les bas-côtés sont couverts de voûtes d'arêtes, sauf en ce qui concerne les deux travées ouest qui ont reçu des voûtes sur croisées d'ogives.Les seules travées intactes (3e et 4e) ainsi que le clocher remontent au milieu du XIIe siècle. Quant aux autres travées et à la façade, elles datent de la fin du XIIe siècle.
On verra dans ce sanctuaire un grand tableau (bas-côté sud) peint par Giraud, célébrant le jubilé de 1864. Le jubilé du Puy étant un des plus anciens existant au monde.
On verra également un chemin de Croix en émail et, au revers de la façade, un beau relief en bois doré du XVIIIe siècle, représentant saint André crucifié.
La chaire, remarquable, est de la fin du XVIIIe siècle. Le maître-autel, édifié aux frais du Chapitre de Notre-Dame, est l’œuvre de Jean-Claude Portal. Il est orné d'un bas-relief montrant la scène de l'Annonciation et surmonté d'un pélican. Des bronzes du célèbre Caffieri le décorent. C'est sur le maître-autel qu'est placée la célèbre Vierge, couronnée le 8 juin 1856 qui a remplacé l'antique statue brûlée place du Martouret.
L'abside est décorée de peintures modernes, mais il subsiste, dans le croisillon nord, des fresques paraissant dater du XIe siècle. Ce sont celles qui représentent les Saintes Femmes au tombeau (au-dessus de l'autel du Sacré-Cœur) et un Saint-Michel géant (dans la tribune).
Enfin, deux beaux tableaux exécutés au XVIIe siècle servent d'ex-voto en souvenir des pestes de 1630 et 1653.
Dans la troisième travée du bas-côté nord s'ouvre la chapelle des reliques, qui occupe l'étage supérieur du bâtiment dit des « mâchicoulis ». Ce vaste vaisseau, couvert d'un berceau brisé monté sur doubleaux, était autrefois divisé par un plancher et possédait deux étages. Au rez-de-chaussée se trouvait la bibliothèque du Chapitre, au-dessus la salle des États du Velay. On y admire une magnifique fresque représentant les Arts libéraux, datant de la fin du XVe siècle, et dont on ignore l'auteur. Découverte par Prosper Mérimée en 1850, elle est malheureusement incomplète et ne montre que quatre des sept arts : la Grammaire avec Priscien, la Logique avec Aristote, la Rhétorique avec Cicéron et la Musique avec Tubalcaïn.
Les coupoles des deux premières travées occidentales de la nef. Ces coupoles, non appareillées, reposent directement sur les trompes d'angle et sur les portions de mur surmontant les fenêtres : des particularités qui les distinguent des deux coupoles suivantes.
À voir dans la cathédrale
- Statue de Notre-Dame du Puy (Vierge noire)
- Statue de saint Jacques.
- Sous le porche, portes en bois sculptés du XIIe siècle représentant des épisodes de la vie du Christ.
- Le trésor de la sacristie et celui d’Art religieux au-dessus du cloître.
- Le baptistère Saint-Jean, à proximité, qui renferme des expositions estivales.
- Les fresques d’influence byzantine et italienne sous le proche et dans le transept nord, en particulier celle de saint Michel.
- Dans la sacristie, il y a un livre d’or réservé aux pèlerins.
Le clocher
Haut de 56 m, c'est une construction indépendante de l'église. De plan carré, il comprend sept étages de même dessin, mais chacun d'eux est marqué par un léger retrait, en sorte que l'édifice fait penser à des cubes superposés.
Les étages supérieurs sont soutenus par des arcs bandés portant des berceaux. Ces arcs prennent appui sur des piles isolées, de telle sorte qu'à partir du quatrième étage, le poids de la maçonnerie retombe directement sur les piles.
Le clocher est de plus en plus ajouré à mesure que l'on s'élève du sol au sommet. Le rez-de-chaussée contient trois tombeaux, ceux de deux chanoines et celui d'un évêque. « C'est à sa forme pyramidale et à son coq, symbole de la vigilance républicaine » qu'il doit paraît-il, de ne pas avoir été démoli sous la Révolution.
Le cloître
De forme rectangulaire, ses galeries sont voûtées d'arêtes. Datant du XIIe siècle, il est de style roman, mais a été restauré entre 1850 et 1857 par les architectes Viollet-le-Duc et Mallay.
On ne peut s'empêcher d'évoquer l'architecture arabe en Espagne lorsqu'on voit cette mosaïque polychrome de losanges rouges, ocres, blancs ou noirs qui décore ses arcs. Ici, la lave calcinée se marie au grès blanc. La brèche basaltique a pris avec le temps une coloration rose ou mordorée qui fait ressortir l'incrustation de briques de diverses tonalités. C'est cette richesse incomparable qui a fait écrire à Émile Mâle que la magnificence de cette ornementation peut rivaliser avec celle de Cordoue ou de Grenade. Les galeries prennent jour sur le préau au moyen de grandes arcades en plein cintre reposant sur des piliers carrés, dont les quatre côtés sont garnis de colonnes monolithes dégagées. Celles placées sur les faces latérales des piliers supportent un deuxième arc s'insérant sous les arcades, tandis que celles de l'intérieur servent d'appui aux voûtes des galeries. On compte cinq arcades au nord et au sud, et dix sur les deux autres côtés. On remarque également l'influence hispano-mauresque à travers la cheminée romane du bâtiment des Clergeons, qui ressemble fortement à un petit minaret de mosquée.
A remarquer la variété des sujets traités sur les chapiteaux, mais il faut surtout regarder la richesse extraordinaire de la corniche qui court au-dessus des écoinçons mosaïqués, où la verve du Moyen Âge s'est donnée libre cours. Cependant une grande partie de la corniche a été remaniée au XIXe siècle . On y retrouve quelques-uns des 7 péchés capitaux : la gourmandise (une chèvre se gavant de raisins), la colère (un chien mordant la queue d'un démon), la paresse (un moine qui caresse nonchalamment le cou d'un cochon)...
Une admirable grille romane en fer forgé ferme le passage conduisant à la cathédrale. Magnifique ouvrage de ferronnerie, elle fut réalisée par des compagnons au début du XIIe siècle. Elle se compose de différents panneaux comportant à chaque fois le même motif . L'ensemble, très régulier, est allégé à travers la technique du poinçonnage à chaud des motifs de la grille. Après la polychromie des claveaux et la cheminée romane "minaret", cette grille romane par sa ressemblance avec les moucharabieh du Maroc, de l'Égypte, etc. est un témoignage du caractère oriental de l'ensemble cloître et cathédrale du Puy.
Le côté ouest de ce cloître est dominé par un grand bâtiment du XIIIe siècle, qui faisait partie, autrefois, du système défensif de la cathédrale et du palais épiscopal. Ce bâtiment dit « des mâchicoulis » contient au rez-de-chaussée, la chapelle des reliques et au premier étage, un musée d'art religieux. Il est pourvu de mâchicoulis protégés par un mur en saillie et reposant alternativement sur des piliers carrés et sur des colonnes.
La Vierge Noire
La statue du XVIIe siècle, qui se trouve actuellement sur le maître-autel provient de l'ancienne chapelle Saint-Maurice du Refuge. Elle fut couronnée par l'évêque du Puy au nom du Pape Pie IX, le 8 juin 1856, jour anniversaire de la destruction de la précédente effigie qui fut brûlée par les ultra-révolutionnaires de Louis Guyardin (le représentant de la Convention en mission en Haute-Loire) le 8 juin 1794, jour de Pentecôte, devenu celui de l'Être Suprême.
Au Xe siècle, le concile du Puy avait autorisé pour la première fois les reliquaires en ronde bosse à l'image humaine, d'où la floraison des statues dites « chefs » et des Vierges en majesté d'abord dans le centre de la France, puis dans tout le pays. La Vierge noire du Puy a pu contenir des reliques, étant la plus ancienne connue; il est tout à fait possible qu'elle ait servi de modèle aux autres.
Il ne reste aucune trace de l'image de la Vierge vénérée dans la cathédrale avant la fin du Xe siècle, sinon quelques représentations hypothétiques. À cette époque, elle aurait été remplacée par celle offerte par le roi Louis IX ou Saint-Louis au retour de la 7ème croisade ; il est attesté que Saint-Louis est venu en pèlerinage au Puy-Ste-Marie (podium sanctae mariae) en 1254.
Faujas de Saint-Fond a pu l’étudier à loisir, il en laissa, en 1777, une description et un dessin certainement très fidèles.
Il s'agissait d'une statue en cèdre représentant la Vierge assise sur un trône, l'Enfant Jésus sur les genoux. Si les visages de la Mère et de L'Enfant étaient d'un noir foncé, les mains, en revanche, étaient peintes en blanc. Sur le visage de Marie se détachaient des yeux en verre et un nez démesuré. La Vierge était vêtue d'une robe de style oriental dans les tons rouge, bleu-vert et ocre et était couronnée d'une sorte de casque à oreillettes en cuivre doré, orné de camées antiques. La statue était entièrement enveloppée de plusieurs bandes d'une toile assez fine, fortement collées sur le bois et peintes. Selon Faujas de Saint-Fond, il s'agissait d'une statue très ancienne d'Isis, déesse égyptienne de la fécondité que l'on avait métamorphosé en Vierge. Il est vrai que des statuettes d'Isis tenant Osiris sur les genoux lui ressemblent de façon frappante.
Une autre thèse en fait une statue éthiopienne (peut-être une vierge copte?). Mais elle a tout aussi bien pu être façonnée au Puy avant l'an 1 000, peut-être par un artisan arabe. Certains spécialistes d'histoire de l'art évoquent la possibilité d'une statue dont le bois était clair à l'origine puis il se serait oxydé naturellement suite à l'exposition prolongée à l'encens et à la fumée des cierges...
En janvier 1794, la Vierge Noire arrachée de son autel fut dépouillée de ses richesses (pierres précieuses, dorures...) et reléguée aux Archives. On se souvint malheureusement d'elle : le 8 juin 1794, jour de la Pentecôte, les représentants du pouvoir révolutionnaire, dont Guyardin, vinrent la chercher pour la brûler place du Martouret. Quand les toiles enduites de couleur eurent fini de se consumer, une petite porte secrète pratiquée dans le dos de la statue s'ouvrit et une sorte de parchemin roulé en boule en sortit; malgré les protestations, on ne chercha pas à savoir ce qu'il contenait. Certains pensent que sur ce parchemin était inscrite l'origine exacte de la vierge noire.
Chaque 15 août, a lieu la procession solennelle de la Vierge Noire à travers les rues de la haute ville.
La légende de La Pierre des Fièvres ou Pierre des Apparitions
La Pierre aux fièvres est à l'origine de la construction de la cathédrale et proviendrait d'un dolmen dont elle tenait lieu de table.
L'abbé Chanai nous en raconte l'histoire. Au IIIe siècle, une femme veuve, souffrant de fièvre maligne vint, sur l'ordre de la Vierge, se coucher sur cette dalle et se releva guérie. Saint Georges, premier évêque du Velay, prévenu de ce miracle, serait alors venu de Saint-Paulien, son siège épiscopal, pour voir cette pierre. Quoiqu'on fut au mois de juillet, il la trouva recouverte d'une épaisse couche de neige, sur laquelle un cerf aurait, en courant, tracé le plan d'un sanctuaire. Ne pouvant édifier l'église immédiatement, le prélat fit entourer ce dessin d'une haie d'épines sèches, qui, le lendemain, fut trouvée toute fleurie.
Le temps passa, puis une autre guérison miraculeuse eut lieu dans des conditions identiques, un paralytique étendu sur la table miraculeuse se releva guéri, la Vierge renouvelait son souhait.
L'évêque de l'époque, Vosy, s'en fut alors à Rome pour obtenir du pape l'autorisation de construire une basilique sur ce rocher indiqué par la Vierge, à l'emplacement d'un sanctuaire païen, et de transférer son siège épiscopal sur le mont sacré. Scutaire, sénateur et architecte romain, aurait été chargé par le Saint Père de la construction.
L'église achevée, l'évêque et son adjoint se dirigèrent de nouveau vers Rome afin d'en obtenir la consécration. En chemin, deux vieillards leur conseillèrent de retourner d'où ils venaient, les chargèrent de reliques et disparurent sur ces mots : « nous vous précédons et vaquerons à tout. » Quand Vosy et Scutaire arrivèrent à Anis, ils trouvèrent leur église baignée d'une lumière irréelle et les cloches animées par des êtres invisibles.
La dédicace de la première église du Puy fut l’œuvre des anges, dit-on ; pour cette raison, elle fut appelée chambre angélique.
Telle serait, selon la légende, l'origine de ce sanctuaire et la raison pour laquelle cette pierre est exposée sous le porche.
Le Puy-en-Velay est, avec Chartres, le plus ancien sanctuaire marial de la Gaule chrétienne. On a retrouvé sous le pavé du chœur les fondations de cette première église qui mesurait 12 m x 24 m. De nos jours encore, des pèlerins s'allongent sur la pierre pour en recevoir les bienfaits.
Le jubilé du Puy-en-Velay
En 992, Bernhard, un moine allemand, avait prédit la fin du monde pour le 25 mars de cette année-là, ce jour de l'Annonciation étant également celui du Vendredi Saint. Le nombre de pèlerins fut si considérable au Puy que le pape Jean XV institua pour la ville un jubilé chaque fois que le jour de l'Annonciation coïnciderait avec le Vendredi Saint. C'est le plus ancien jubilé après ceux de Rome et de Jérusalem. Le premier jubilé connu de Notre Dame du Puy eut lieu en 1065. Ces jubilés connurent un tel succès qu'en 1407 deux cents pèlerins périrent étouffés dans la presse. Rois et papes les fréquentèrent.
Isabelle Romée alors qu'elle se rendait de Vaucouleurs à Chinon, vint y prier pour sa fille Jeanne d’Arc en 1429, avec les frères et deux des meilleurs compagnons de Jeanne.
On en compte 29 depuis le premier célébré en 992. L'avant-dernier en 1932 rassembla plus de 300 000 pèlerins. Le dernier a été célébré en 2005 et le prochain le sera en 2016.
En dehors du jubilé, chaque année se déroule le jour du 15 août une grande fête dite de l'Assomption de la Vierge, au cours de laquelle la Vierge Noire est portée en procession à travers les rues de la ville, en présence des plus hautes autorités civiles et religieuses et d'une multitude de participants.
La cathédrale-basilique au cinéma
- 2005 : Saint-Jacques… La Mecque de Coline Serreau
Annexes
Articles connexes
- Liste des évêques du Puy-en-Velay
- Archidiocèse de Clermont-Ferrand
- Liste des cathédrales
- Cathédrales françaises
Liens externes
- (fr) Fiche du ministère de la culture
- (fr) Fiche sur le site Monum
- (fr) Fiche sur le site Structurae.de
- (fr) Romanes.com: Photographies de Notre-Dame du Puy-en-Velay
- (fr) OpenStudio.fr: Visite virtuelle de Notre-Dame du Puy-en-Velay
- (fr) Fiche sur le site France43.Com
- (fr) Fiche sur le site ihpva
Bibliographie
- La cathédrale Notre-Dame du Puy-en-Velay, Monum. Éditions du patrimoine, Paris (France), ISBN 2-85822-866-3, 2004.
- La cathédrale Notre-Dame du Puy-en-Velay (English), Monum. Éditions du patrimoine, Paris (France), ISBN 2-85822-867-1, 2004.
- Dictionnaire des églises de France, Belgique, Luxembourg, Suisse (Tome II-B), Robert Laffont, Paris (France) ; pp. 112–117.
- Beigbeder, Olivier Forez - Velay roman, Éditions Zodiaque, La Pierre-qui-Vire (France), 1962; pp. 31–86.
- Collombet, François Les plus belles cathédrales de France, Sélection du Readers Digest, Paris (France), ISBN 2-7098-0888-9, 1997; pp. 78–83.
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