Catherine Clément

Catherine Clément
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Catherine Clément, philosophe et écrivaine, est née le 10 février 1939 à Boulogne-Billancourt.

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Parcours

Née dans une famille mi-catholique, mi-juive, Catherine Clément passe une grande partie de son enfance sur les bords de la Loire avec sa grand-mère chrétienne, ce qu'elle raconte dans Maison mère (éditions Nil, 2006). La guerre l’a privée de ses grands-parents juifs, dénoncés, déportés et morts à Auschwitz en mai 1944.

Elle intègre l'École normale supérieure de jeunes filles (ENSJF) en 1959, école dite de Sèvres, mais installée boulevard Jourdan à Paris. Agrégée de philosophie à l’âge de 22 ans, la sévrienne devient ensuite l’assistante de Vladimir Jankélévitch à la Sorbonne à 24 ans : au grade d'assistant, qui n'existe plus, les jeunes enseignants dirigeaient les travaux pratiques.

Sa rencontre avec Claude Lévi-Strauss, qui l’invite à décrypter un mythe africain devant son séminaire en 1962, l’influence de manière décisive[réf. nécessaire]. Elle lui consacre d’ailleurs son premier essai, publié en 1970, et l'un de ses derniers, le Que sais-je ? sur Claude Lévi-Strauss, paru en 2002.

À partir de 1959, elle suit le séminaire de Jacques Lacan, d'abord à l'hôpital Sainte-Anne, puis à l'École Normale Supérieure et à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et ce jusqu'à la fin [réf. nécessaire]. Membre de l'École freudienne à titre « profane », elle n'a jamais été psychanalyste.

Détachée au CNRS, elle prépare une thèse sur Le Paradis perdu, qu'elle termine, mais que l'état de santé de Vladimir Jankélévitch, à la fin de sa vie, ne lui permet pas de soutenir[réf. nécessaire]. Parallèlement, elle participe entre autres à des documentaires de télévision à l'ORTF, aux côtés de Josée Dayan et Charles Brabant[réf. nécessaire]. {En 1976, après 12 ans d'enseignement supérieur, elle demande un congé, horrifiée des conditions de travail dans les amphithéâtres[précision nécessaire]. Fin 1976, elle entre au quotidien Le Matin de Paris comme chef de rubrique culture, chargée d'éditer les articles sur les livres, les expositions, le théâtre, la musique, à l'exception du cinéma ; elle est elle-même chargée de la critique des essais. Elle réalise par ailleurs de grandes interviews, notamment le dernier entretien avec Jean-Paul Sartre, un entretien avec Claude Lévi-Strauss sur ses expériences japonaises, et le premier entretien de François Mitterrand au Matin de Paris[réf. nécessaire].

Son aficion pour l'art de la tauromachie est développée dans un livre écrit avec François Coupry : « Torero d'or », dont Le Matin de Paris fait l'éloge en ces termes :

« L'intelligente groupie de la tauromachie en général et de la corrida rétablit le lois du fantasme et de la littérature spécialisée, situe bien sa position de femme dans une joute où règnent les hommes, formule allègrement rites de passage et d'initiation[1]. »

le livre a créé un véritable évènement médiatique, déchaînant des passions contradictoires, et un débat enflammé aux dossiers de l'écran quelques semaines plus tard la même année, annoncé dans Le Monde du 16 juillet, avec un article vengeur d'Andrée Valadier qui considère l'ouvrage comme « une insulte à l'intelligence[2] »

En 1982, elle est nommée au ministère des Relations extérieures, à la tête de l'AFAA, chargée de la diffusion et de l'accueil de la culture française à l'étranger. Elle séjourne cinq années en Inde aux côtés de l'ambassadeur André Lewin, puis cinq ans en Autriche, et enfin trois ans au Sénégal (1996-1999) [réf. nécessaire].

À l'époque, quand elle part en Inde, elle a déjà publié cinq romans et huit essais. L'Inde lui inspire ses plus grands succès, Pour l'amour de l'Inde (Flammarion, 1993) et Le Voyage de Théo (Seuil, 1998), et ce pays ne cesse d'inspirer son travail. Elle est aujourd'hui par ailleurs membre du Forum franco-indien, organisme bilatéral officiel[précision nécessaire].

Depuis 2002, elle prépare[Quoi ?] et dirige l'Université populaire du quai Branly, qui se déroule dans le théâtre Claude Lévi-Strauss, au sein même du musée du quai Branly. Elle produit depuis 2009 une émission sur France Culture chaque mercredi à 21 heures intitulée Cultures de soi, cultures des autres.

Catherine Clément est commandeur de l'Ordre national du Mérite et commandeur de la Légion d'honneur. Elle est la sœur de Jérôme Clément, également auteur, et vice-président d’Arte.

Bibliographie

Romans

  • Bildoungue ou la vie de Freud, Christian Bourgois, 1978
  • La Sultane, Grasset, 1981
  • Le Maure de Venise, Grasset, 1983
  • Bleu Panique, Grasset, 1986
  • Adrienne Lecouvreur ou le cœur transporté, Robert Laffont, 1991, (réédition J'ai lu no 3957)
  • La Señora, Calmann-Lévy (réédition LGF-Livre de Poche no 8717)
  • Pour l'amour de l'Inde, Flammarion, J’ai Lu, 1993
  • La valse inachevée, Calmann-Lévy, 1994 (réédition Le Livre de Poche no 13942)
  • La Putain du diable, Flammarion, 1996 (rééditon J'ai Lu no 4839)
  • Le Roman du Taj Mahal, Noésis, 1997
  • Les Dames de l'agave, Flammarion, 1998
  • Le Voyage de Théo, Seuil, 1998 (Points Seuil n°P680)
  • Martin et Hannah, Calmann-Lévy, 1999 (réédition Le Livre de poche no 14798)
  • Afrique esclave, Noésis, 1999
  • Jésus au bûcher, Seuil, 2000
  • Cherche-midi, Stock, 2000 (réédition Le Livre de poche no 30048)
  • Les Mille Romans de Bénarès, Noésis, 2000
  • Le Sang du monde, Seuil, 2004, suite du Voyage de Théo
  • Les derniers jours de la déesse, Stock, 2006
  • La Princesse Mendiante, Panama, 2007 (sur la vie de Mirabai)
  • Dix Mille Guitares, Seuil, 2010
- Prix Historia du roman historique 2010[3]


Essais

  • Lévi-Strauss ou la Structure et le malheur, Seghers, 1re édition en 1970, 2e édition en 1974,

dernière édition entièrement remaniée Le Livre de poche, « Biblio essais », en 1985

  • Le Pouvoir des mots, Mame, « Repères sciences humaines », 1974
  • Miroirs du sujet, 10/18, série « Esthétiques », 1975
  • Les fils de Freud sont fatigués, Grasset, « Figures », 1978
  • L’Opéra ou la Défaite des femmes, Grasset, « Figures », 1979
  • Vies et légendes de Jacques Lacan, Grasset, « Figures », 1981, et Le Livre de poche, « Biblio essais », 1983
  • Rêver chacun pour l’autre essai sur la politique culturelle, Fayard, 1982
  • Le Goût du miel, Grasset, « Figures », 1987
  • Gandhi ou l’Athlète de la liberté, Gallimard, « Découvertes », 1989, 2e édition, 1990
  • La Syncope, philosophie du ravissement, Grasset, « Figures », 1990
  • La Pègre, la peste et les dieux, chroniques du Festival d’Avignon, Éditions théâtrales, 1991
  • Sissi, l’impératrice anarchiste, Gallimard, « Découvertes », 1992
  • Sollers, la fronde, Julliard, 1995
  • Les Révolutions de l’inconscient : histoire et géographie des maladies de l’âme, La Martinière, 2001
  • « Le Divan et le Grigri » + Tobie Nathan, Odile Jacob, 1998
  • « Torero d'or », avec François Coupry, Hachette, Paris, 1981, réédition Robert Laffont 1992, (ISBN 2221073924)
  • Claude Lévi-Strauss, PUF, « Que sais-je ? », 2003
  • La Nuit et l’été : rapport sur la culture à la télévision, Seuil/La Documentation française, 2003
  • Pour Sigmund Freud, Mengès, 2005
  • Maison mère, NIL, 2006
  • Qu’est-ce qu’un peuple premier ?, Panama, « Cyclo », 2006
  • Mémoire, Stock, 2009
  • Éloge de la nuit, Albin Michel, 2009

Contributions à des revues

  • Articles de critique littéraire et philosophique pour Le Matin de Paris
  • Membre du comité de rédaction de la revue littéraire L'Arc, responsable entre autres des numéros consacrés à Hegel, Deleuze, Lacan, Jankélévitch et Derrida
  • Membre du comité de rédaction de La Nouvelle Critique, revue des intellectuels communistes, disparue dans les années 2000
  • Membre du comité de rédaction de la revue Opéra International
  • Responsable de nombreux numéros du Magazine Littéraire*

Notes et références

  1. André Bergoff, Le Matin de Paris du 2 juillet 1981, p. 23
  2. Le Monde du 16 juillet 1981, point de vue d'Andrée Valadier sur Torero d'or, p. 24
  3. Prix Historia du roman historique 2010. Consulté le 21/09/2010

Voir aussi



Wikimedia Foundation. 2010.

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