- Capitalisme naturel
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Capital naturel
Le capital naturel fait référence aux ressources telles que minéraux, plantes, animaux, air, pétrole de la biosphère terrestre, vus comme un moyen de production d'oxygène, de filtration de l'eau, de prévention de l'érosion, ou comme fournisseur d'autres services naturels. Le capital naturel constitue une approche d'estimation de la valeur d'un écosystème, une alternative à la vue plus traditionnelle selon laquelle la vie non-humaine constitue une ressource naturelle passive.
Il s'agit d'une expression quelquefois employée dans certaines analyses économiques qui cherchent à prendre en compte les objectifs de développement durable. D'autres approches existent, comme l'empreinte écologique et l'éco-efficacité.
Des études montrent que le capital naturel mondial décroît de façon alarmante depuis quelques décennies.
Sommaire
Les théories économiques
Physiocrates
Chez les physiocrates, la terre était considérée comme le seul facteur réel de création de richesse. L'agriculture, qui représentait alors une part très importante de l'activité économique, était pour eux la seule activité productive, l'industrie et le commerce étant classés comme activités stériles, car elles ne font que transformer des matières premières produites par l'agriculture.
Théories économiques classique et néoclassique
Dans l'école classique et dans l'école néoclassique, le facteur « terre » n'apparaît pas explicitement dans les facteurs de production. Ces écoles identifient les facteurs capital et travail. La production reposait alors de plus en plus sur les installations industrielles, capital de production que l'on peut augmenter par l'investissement, alors que l'agriculture à laquelle se référaient les physiocrates perdait de l'importance. La « terre » est alors vue comme immuable.
La terre n'est pas considérée comme facteur de production, et donc pas comme du capital. La terre représente les biens naturellement existants tels que le sol et les minéraux, alors que le capital fait uniquement référence aux biens produits par l'homme par l'action d'un travail stocké.
Cependant, cet argument sera contrecarré ultérieurement par celui soutenant qu'il est utile de voir de nombreux systèmes naturels comme « capital » car ils peuvent être améliorés ou dégradés par l'action humaine au cours du temps. Par conséquent, estimer leur valeur productive comme uniquement fixée par la nature pourrait être une approche trompeuse.
Le renforcement des contraintes d'approvisionnement de matières premières et l'influence de l'homme sur l'environnement posent des questions sur la façon dont l'environnement est traité dans les modèles économiques.
Apparition du terme capital naturel
Utilisateurs du terme
Le terme capital naturel apparaît en 1973 dans Small is Beautiful, le best seller d'E.F. Schumacher. Il est fortement identifié avec Robert Costanza, l'expérience Biosphère II, et le Natural Capitalism, modèle économique de Paul Hawken, Amory Lovins, et Hunter Lovins.
Les indicateurs utilisés par l'PNUE, le WCMC et l'OCDE pour mesurer la valeur marchande de la biodiversité utilisent les termes dans un sens légèrement plus spécifique.
Toutefois, tous les utilisateurs du terme différencient le capital naturel du capital manufacturé et du capital infrastructurel d'une façon ou d'une autre. Il ne semble pas y avoir de controverse quant aux principes de base définissant le capitalisme naturel.
Deux paradigmes écologiques : durabilité faible / forte
Beaucoup d'avis diffèrent quant aux indicateurs, aux valeurs, aux services, aux mesures et aux méthodes.
Deux paradigmes s'affrontent au sujet de la durabilité (ou soutenabilité) :
- La durabilité faible
- Dans cette hypothèse compatible avec les économistes néoclassiques, et défendue par Hartwick (1977), il y a substitution entre capital artificiel (richesse créée) et capital naturel (ressource naturelle).
- La durabilité forte
- Dans cette hypothèse, défendue par Daly (1990), le stock de capital naturel ne doit pas baisser. Daly soutient que capital naturel et capital artificiel sont complémentaires et non substituts [1].
Distinction entre ressources renouvelables et ressources non renouvelables
Afin d'évaluer la variation du stock de ressources naturelles, on distingue souvent les ressources renouvelables et les ressources non renouvelables.
Comptabilisation
Le capital naturel constitué par les matières premières est comptabilisé en consommations intermédiaires dans la comptabilité nationale.
Évolution quantitative du capital naturel mondial
En 2007, le capital naturel mondial a diminué comme suit[2] :
- Destruction de 3,9 milliards de tonnes de pétrole,
- Destruction de 2,4 milliards de tonnes équivalent pétrole de gaz,
- Destruction de 6,3 milliards de tonnes de charbon,
- Destruction d'un milliard de tonnes de minerai de fer,
- Destruction de quelques milliers de tonnes à quelques centaines de milliers de tonnes d'autres minerais (du cuivre à l'indium en passant par à peu près tous les éléments du tableau de Mendeleïev),
- Destruction d'entre 10 et 15 millions d'hectares de forêts (sur une superficie mondiale qui fait à peu près 3,6 milliards d'hectares).
Références
Voir aussi
- Développement durable
- Biomimétisme,
- Empreinte écologique
- Éco-efficacité
- Capital
- Ressources naturelles
- Matières premières
Liens externes
- Natural Capital indicators for OECD countries
- Natural Capitalism
- Ecosystem Valuation - US DA
- Millennium Ecosystem Assessment (2005)
- Résumé en français de l'Evaluation des Ecosystèmes pour le Millénaire (GreenFacts)
- Lacombe Morgane et Aronson James, 2008. La restauration du capital naturel en zones arides et semi-arides. Allier santé des écosystèmes et bien-être des populations. Les dossiers thématiques du CSFD. Numéro 7.
- Quantification et modélisation du capital naturel critique pour la mise en oeuvre d'une politique de développement durable en France
- Développement durable et capital naturel critique - Concepts et consultations d'experts
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