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Candombe
Le candombe est une danse et un genre musical typique de l'Uruguay, avec influence de rythmes africains. Il s'agit d'une des sources du tango. Il est traditionnellement joué sur quatre sortes de tambours dans des formations déambulatoires de 4 (la Cuerda) à une centaine de musiciens (Comparsa).
Les quatre sortes de tambours sont le chico (le plus aigu), le repique (registre medium), le piano (grave)et le bombo (à la tonalité très grave) Aujourd'hui il n'y a que dans les Comparsas les plus traditionnelles qu'on trouve le Bombo.
Ces tambours sont des fûts en lattes collées et cerclées tendus d'une peau cloutée. Le jeu s'effectue à deux mains tout en dansant, au moins en marchant en rythme, lors des Llamadas (appels), grands défilés du Carnaval de Montevideo. La main gauche frappe la peau directement et étouffe aussi parfois sa résonnance et la main droite la fait résonner par la percussion d'une baguette (palito).
Le chico tient une partie traditionnellement régulière et non variée En 2/2 demi-soupir trois croches la première croche, main gauche les deux autres à la baguette et ceci sans arrêt Il n'est pas rare que le joueur de chico saigne de la main gauche à force répétition de son phrasé lequel demande une puissance physique impressionnante. En effet, c'est sur cette première croche que se situe l'accent typique du style qui fait souvent confondre le premier temps et cet accent par les néophytes.
1 sont les noires 7 les demi-soupirs 3 les soupirs / : barre de mesure
en 2/2
la clave / 1 7 1 7 1 / 3 1 1 3 /
le chico / 7Ka la ta7Ka la ta / 7Ka la ta 7Ka la ta/
Les danseurs sont des personnages très particuliers. Il y a l'homosexuel, sorte de reine de sa Comparsa (on peut y voir une similitude avec la reine du carnaval brésilien qui fut parfois un homme transexuel, dédié à Shango, dieu Yoruba qui peut être bisexuelen Afrique au moins), le vieillard "Gramijero" médecin-herboriste (peut-on y voir une référence au peuple Ewe, ou à la divinité Osain, maîtrisant la sorcellerie des plantes?) et la grand-mère, maternelle et toute puissante (sorte de divinité comme la Yemanja des Yoruba).A écouter: Cuareim, Ansina, etc...
Une version appauvrie en tambours mais enrichie vocalement existe qui s'est développée surtout à Buenos Aires, Argentine. C'est la Murga où on joue presque la même polyrythmie que celle du Candombe, mais avec grosse caisse, caisse claire et cymbales. En revanche, la polyphonie vocale est accrue. Du choeur monodique du candombe uruguayen chanté par les tambourinaires et le public, on passe à un choeur à 5, 6 voix (voire plus) très harmonisé. La plupart du temps, ce sont des hommes uniquement qui chantent. Les textes sont fréquemment à sujet social et la représentation d'une Murga peut-être accompagnée de comédiens. La Murga appartient désormais au genre du Théâtre De Rue. Il y a analogie avec le carnaval cubain dans lequel les maires se faisaient louer afin de remporter les élections (avant Fidel Castro).
Aujourd'hui le Candombe se mêle à l'orchestration, salsa, jazz, pop, rock et cherche une voie. Ses voix les plus fameuses sont Ruben Rada, Alfredo Zitarosa, Jaime Roos, Daniel Viglietti, etc... En France, une formation a longtemps existé qui s'appelait Maniseros, leadé par le chanteur montevidéen Léo Melo (Domingo Leonardo Melo Acosta) sous la baguette de Gerardo Di Giusto (argentin) puis Emmanuel Massarotti (français) avec notamment des percussionistes comme Marcelo Rusilos, Santiago Blanco, Pablo Cueco (Uruguay), Eduardo Tomassi, Menino Garay (Argentine), Christian Nicolas (France).
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