- Camp de concentration de jasenovac
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Camp d'extermination de Jasenovac
Le camp de concentration de Jasenovac aussi connu sous le nom d’Auschwitz serbe[1], était un camp de concentration et un camp d'extermination créé par le régime des Oustachis dans l'État indépendant de Croatie (NDH) pendant la Seconde Guerre mondiale. Il fut le seul camp d'extermination de la seconde guerre mondiale non géré par les nazis de sa construction jusqu'à sa destruction. Jasenovac fut le plus grand camp de Croatie et le troisième camp de la mort le plus productif après ceux d'Auschwitz et de Treblinka[2][3][4].
Un monument dessiné par Bogdan Bogdanović y a été construit à la mémoire des victimes. Tous les ans des représentants du gouvernement Croate et Serbe se rendent sur les lieux du camps les uns pour demander pardon les autres pour se souvenir.
Sommaire
Historique
Le premier pays à mettre en place la Solution Finale dans un camp fût l'État indépendant de Croatie[5]. En effet, les Juifs de l'État indépendant Croatie (y compris la Bosnie qui était sous contrôle oustachi) furent-ils parmi les premières victimes de la «solution finale» dans un camp. Des exterminations de juifs avaient débuté dans la même période, à savoir pendant l'été, automne de 1941, en Union soviétique, mais elles n'avaient pas encore eu lieu dans des camps[6]. Jasenovac fût le premier camps d'extermination en activité.
Le camp de Jasenovac était constitué de cinq sites de détention créés entre août 1941 et février 1942 par les autorités de l'État indépendant de Croatie, au confluent des rivières Una et Sava. Il fut le plus grand en Croatie et le troisième camp de la mort le plus « productif » après ceux d'Auschwitz et de Treblinka.
Dans ce camp furent déportés des Juifs et des Tziganes ainsi que des résistants aux nazis et aux Oustachis (des Serbes en particulier). Le camp no 1 est créé pour les Juifs et les Tziganes. Le camp no 2 est créé ensuite, pour les autres déportés. En novembre 1941, ces camps sont inondés par la Sava. Trois autres camps sont alors créés.
Jasenovac ne possédait pas de chambres à gaz ; les prisonniers y étaient tués par épuisement au travail, en les affamant, avec des armes à feu et des armes blanches ; les maladies qui y sévissaient ont également tué de nombreux prisonniers. Une partie des victimes fut enterrée alors qu'une autre fut brûlée dans des fours crématoires, aménagés dans une ancienne briqueterie. Certains d'entre eux étaient encore vivants quand les gardiens les y ont jetés, selon Edmond Paris.
Le camp était dirigé par le général oustachi Vjekoslav Luburić. Le garde Petar Brzica s'y illustra en coupant, en une nuit, la gorge de 1 360 Serbes et Juifs avec un couteau de boucher ce qui lui valut le titre de « Roi des coupe-gorges ».
Victimes
Article détaillé : Oustachis#Victimes.Le mémorial de Jasenovac detient une liste de 69 842 noms de victimes dont : 39 580 Serbes, 14 599 Tsiganes, 10 700 Juifs, et 3 462 Croates et autres nationalités. Le musée de l'Holocauste de Belgrade détient lui une liste de 80 022 noms de victimes (principalement de Jasenovac) dont environ 52 000 Serbes, 16 000 Juifs, 12 000 Croates et 10 000 Tziganes.
Selon le United States Holocaust Memorial Museum :
- « Due to differing views and lack of documentation, estimates for the number of Serbian victims in Croatia range widely, from 25,000 to more than one million. The estimated number of Serbs killed in Jasenovac ranges from 25,000 to 700,000. The most reliable figures place the number of Serbs killed by the Ustaša between 330,000 and 390,000, with 45,000 to 52,000 Serbs murdered in Jasenovac[7]. »
- « À cause des différences de points de vue et du manque de sources, les estimations du nombre de victimes serbes en Croatie varient largement, de 25 000 à plus d'un million. Les estimations de Serbes tués à Jasenovac varient de 25 000 à 700 000. Les sources les plus fiables estiment que le nombre de Serbes tués par les Oustachis varie entre 330 000 et 390 000, dont 45 000 à 52 000 Serbes assassinés à Jasenovac »
Bibliographie
- V. Dedijer, The Yugoslav Auschwitz and the Vatican. The Croatian Massacre of the Serbs during World War II, Prometheus Books Buffalo-New York and Ahriman Verlag Freiburg Germany, 1992
- Robert Fisk, « Cleansing Bosnia at the Camp called Jasenovac », The Independent, 15 août 1992
- Zdenko Löwenthal (dir.), The Crime of the Fascist Occupant and their Collaborationnist against the Jews in Yugoslavia, Belgrade, 1957
- Raul Hilberg, La Destruction des Juifs d'Europe, éd. Gallimard, 2006
- Edmond Paris, Genocide in Satellite Croatia 1941-1945. A Record of Racial and Religious Persecutions and massacres, traduit depuis le français par Louis Perkins, American Institute for Balkan Affaires, Chicago 1961
Notes et références
- ↑ http://glassrbije.org/F/index.php?option=com_content&task=view&id=7037&Itemid=28
- ↑ http://la-guerre-au-jour-le-jour.over-blog.com/archive-08-2008.html
- ↑ http://glassrbije.org/F/index.php?option=com_content&task=view&id=7037&Itemid=28
- ↑ http://www.jerusalim.org/cd/biblioteka/batakovic-ustase_fr.html
- ↑ http://www.shalom-magazine.com/Article.php?id=370119
- ↑ http://www.shalom-magazine.com/Article.php?id=370119
- ↑ Site du United States Holocaust Memorial Museum
Liens externes
- (en) Hidden History: The Horror of Jasenovac
- Une page sur la déportation des Tsiganes à Jasenovac, dans le site Mémoire Juive et Éducation
- La Shoah en Croatie, Encyclopédie de la Shoah
- (en) Jasenovac sur le site jewishvirtuallibrary.org
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