- Calonectris diomedea
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Puffin cendré
Puffin cendréCalonectris diomedea Classification classique Règne Animalia Embranchement Chordata Sous-embr. Vertebrata Classe Aves OrdreProcellariiformesOrdre Ciconiiformes (Sibley) Famille Procellariidae Genre Calonectris Nom binominal Calonectris diomedea
(Scopoli, 1769)Statut de conservation IUCN :
Parcourez la biologie sur Wikipédia : Le puffin cendré (Calonectris diomedea) est un oiseau de mer grégaire, d'assez grande taille, de la famille des Procellariidae. Cet oiseau de l'hémisphère Nord, qui hiverne au large, vient chaque année nicher sur les îles et côtes rocheuses européennes.
Sommaire
Description
Mensurations
Ce puffin est relativement grand, en effet, il a une longueur de 45 à 55 cm. Son envergure va de 1,00 à 1,25 m. Son poids varie de 700 à 800 g.
Aspect général
Il n'y a pas de dimorphisme sexuel chez cette espèce, mais la femelle est plus légère et possède un bec plus fin[1].
L'aspect des juvéniles est très similaire à celui des adultes.
Le puffin cendré a le dessus du corps, la tête et la gorge sombres, gris-brun. L’extrémité des ailes et la queue sont plus sombres, presque noirs. La nuque peut avoir une teinte plus grise que brune. Le ventre et le dessous des ailes sont blancs, même si le dessous des ailes présente une fine bordure gris très sombre, presque noire. La limite entre le gris-brun de la tête et le blanc du dessous de l'animal est indéfinie (passage progressif), contrairement au puffin majeur. Le bec est jaune pâle, mais son extrémité peut être marquée de gris ou de noir. L’œil est noir, parfois cerclé de blanc. Les pattes, rosées, sont palmées.
Comportement
Comportement social
Cet oiseau grégaire vit généralement en bandes pendant la saison d'hivernation, en pleine mer. Lors de la saison de nidification, il constitue des colonies comprenant de nombreux individus, plusieurs centaines en général.
Vol
Cet oiseau alterne vol battu et vol plané.
Le vol est généralement nonchalant, assez lourd et près des vagues. Mais par grand vent, le puffin cendré démontre sa maîtrise aérienne en réalisant des remontées spectaculaires suivies de descentes à pic[2]. Il tient ses ailes légèrement en cloche et vers l'arrière, contrairement au Puffin majeur, qui les tient raides et droites.
Alimentation
Son régime est essentiellement constitué de poissons, de céphalopodes, de crustacés (crevettes), de méduses et autres animaux marins. Il profite parfois des déchets de poissons rejetés par les bateaux de pêche, mais moins couramment que les autres Procellaridae.
Le puffin cendré se nourrit le plus souvent de nuit. Il suit souvent les bancs de gros poissons qui rabattent le menu fretin vers la surface, où le puffin cendré n'a plus qu'à se servir[3]. Il préfère prélever la nourriture en surface, plongeant juste le bec dans l'eau en vol pour capturer ses proies, mais il peut occasionnellement s'immerger complètement au cours de plongée pouvant atteindre de 4 à 5 m de profondeur[4].
Reproduction
Cette espèce niche en colonies. Les adultes arrivent sur les sites de nidification vers le mois de mars.
La nidification débute en mai/juin. Elle a lieu sur des îlots ou des côtes rocheuses, au niveau de falaises côtières ou d'éboulis, dans une crevasse du roc, un trou ou un terrier au flanc de pentes abruptes.
Le nid est constitué de fragments de végétaux marins ou terrestres. La ponte ne comprend qu'un seul œuf, blanc terne. Les deux parents assurent l'incubation, qui dure en moyenne 54 jours.
Après l'éclosion, Le nid n'est visité que de nuit. Au bout de 14 semaines, le petits prennent leur envol. Les puffins cendrés commencent à quitter leur aire de nidification en septembre, mais les jeunes partent généralement plus tard, vers le mois d'octobre.
Les juvéniles seront adultes et aptes à se reproduire à 3 ans[5]. Le record actuel de longévité en Europe, déterminé par baguage, est de 24 ans et 10 mois sur un oiseau trouvé mort[6]
Vocalisations
D'habitude silencieux en mer, cet oiseau devient bruyant lorsqu'il est en colonie. Il pousse alors des cris plaintifs rauques et sonores ressemblant à des pleurs de bébé ou des lamentations (entendre son cri sur cette page ou ici pour les vocalisations en pleurs de bébé).
Répartition et habitat
C'est un oiseau marin qui vit une grande partie de l'année au large. Il niche dans les zones tempérées, sur les îles ou les côtes rocheuses de la Méditerranée et de l'est-Atlantique. Il hiverne dans l'Atlantique, au large des côtes de l'Europe de l'ouest, des Amériques ou de l'Afrique du Sud, mais aussi au large de l'Afrique de l'ouest et dans l'océan Indien. Il est particulièrement fréquent en Méditerranée et au large de l'Afrique du nord-ouest.
Entre septembre et mars, les puffins cendrés quittent leurs aires de nidification. Les populations méditerranéennes quittent la Méditerranée et rejoignent les populations atlantiques. Certains individus hivernent au large des côtes orientales de l'Amérique du Nord ou de l'Amérique du Sud. D'autres descendent vers le sud et atteignent ainsi l'Afrique du Sud et l'océan Indien. Des individus erratiques ont été signalés en Nouvelle-Zélande[7].
Population
La population européenne est estimée à entre 270 000 à 290 000 couples par BirdLife International, soit sans doute plus de 90% de la population mondiale (ces territoires constituent 75% de son aire de nidification). La plus grande colonie mondiale se trouve dans les îles Selvagens. La majeure partie de la population niche dans les îles atlantiques situées entre les Açores et les Canaries[8].
La population mondiale est estimée à entre 290 000 et 420 000 individus par l'IUCN[9].
Statut et préservation
Cet oiseau est chassé (surtout les oisillons) pour sa chair ou sa graisse, mais ses œufs peuvent aussi être consommés. La pression humaine se fait aussi sentir au niveau des dérangements des adultes nicheurs, du tourisme côtier, de la destruction des aires de nidification, et de l'introduction d'espèces prédatrices (chats, chiens, rats…)[10].
La population européenne a enregistré un fort déclin entre les années 1970 et 1990. Même si le déclin a été moins important entre les années 1990 et 2000, il persiste en Italie et en Espagne. De ce fait, BirdLife International considère cette espèce comme « vulnérable », de même que l'Agence européenne pour l'environnement (AEE)[11]. Elle est protégée par la directive oiseaux en annexe I depuis 1979 et par la Convention de Berne (protection de la vie sauvage) en annexe II (espèce animale strictement protégée)[12].
L'IUCN considère que ce déclin est insuffisant pour être alarmant et a classé cette espèce dans la catégorie LC (préoccupation mineure)[13].
Systématique
De nombreux auteurs considèrent que cette espèce possède trois sous-espèces[14],[15]:
- Calonectris diomedea borealis: des îles Berlengas (proches du Portugal) jusqu'au Açores à l'ouest et aux Canaries au sud,
- Calonectris diomedea diomeda: sur les îles méditerranéennes
- Calonectris diomedea edwarsii: sur les îles du Cap-Vert
Selon l'IUCN (en 2007), l'espèce Calonectris diomedea sensu largo aurait été, en 1995, divisée en deux espèces distinctes[16]:
- C.diomedea qui conserverait deux sous-espèces (diomedea et borealis)
- C.edwardsii (puffin du Cap-Vert)
Selon Avibase (en 2007), l'espèce Calonectris diomedea sensu largo aurait été divisée en trois espèces distinctes[17]:
- C.diomedea (puffin cendré sensu stricto)
- C.borealis (puffin boréal)
- C.edwardsii (puffin du Cap-Vert)
Étymologie
Calonectris vient du grec kalos, beau et niktôr, plongeur. Le terme diomedea fait référence à la légende de Diomède, qui aurait été tué par le roi Daunus et dont les compagnons auraient été transformés en oiseau. De plus, les îles Tremiti, en Italie, étaient autrefois appelées îles Diomedes, et accueillent des puffins cendrés.
Puffin viendrait de l'anglais to puff, souffler, et ferait référence à la capacité qu'ont ces oiseaux à projeter par le bec une substance huileuse et nauséabonde. Le terme cendré fait référence à la couleur de sa tête[18].Philatélie
Plusieurs états ont émis des timbres à l'effigie de cet oiseau (voir quelques exemples sur cette page) : Madère en 1986 et 2007, les îles Maldives en 1986, Malte en 1987 et l'île Maurice en 1985.
Voir aussi
Photos et vidéos
- Photo sur African Bird Club: C.diomedea au décollage (Açores)
- Galerie Flickr sur Avibase
- Photo de C.diomedea sur Calphotos
Notes et références
- ↑ C.diomedea sur Oiseaux.net, 2007
- ↑ Hume R., Lesaffre G. et Duquet M. (2004) Oiseaux de France et d'Europe, Larousse, (ISBN 2-03-560311-0)
- ↑ C.diomedea sur ENature, 2007
- ↑ Oiseaux.net, 2007
- ↑ Calonectris diomedea sur le site AnAge
- ↑ Cory´s Shearwater, European Longevity Records, sur le site de l'European Union for Bird Ringing (Euring)
- ↑ Migration de C.diomedea selon le GROMS (Global Register of Migratory Species, 2007
- ↑ Document pdf sur C.diomedea édité par BirdLife International, 2004
- ↑ Fishpool and Evans 2001, sur IUCN 2007
- ↑ http://www.oiseaux.net/oiseaux/procellariiformes/puffin.cendre.html Oiseaux.net, 2007
- ↑ Statut de C.diomedea sur le site de l'AEE
- ↑ Statut de C.diomedea sur le site de l'UNEP-WCMC
- ↑ Statut de C.diomedea sur le site de l'IUCN, BirdLife International 2004, IUCN 2007
- ↑ Sous-espèces de C.diomedea selon le GROMS (Global Register of Migratory Species), 2007
- ↑ del Hoyo J., Elliott A., Sargatal J. (1992)
- ↑ Division de l'espèce C.diomedea selon l'IUCN
- ↑ Division de l'espèce C.diomedea selon Avibase
- ↑ Cabard P. et Chauvet B. (2003): Étymologie des noms d'oiseaux. Belin. ISBN 2-7011-3783-7
Références taxonomiques
- Référence Alan P. Peterson : Calonectris diomedea dans Ciconiiformes (en)
- Référence Avibase : Calonectris diomedea (+répartition) (fr+en)
- Référence Fauna Europaea : Calonectris diomedea (en)
- Référence ITIS : Calonectris diomedea (Scopoli, 1769) (fr) ( (en))
- Référence Animal Diversity Web : Calonectris diomedea (en)
- Référence NCBI : Calonectris diomedea (en)
Liens externes
- Référence IUCN : espèce Calonectris diomedea (Scopoli, 1769) (en)
- Référence Oiseaux.net : Calonectris diomedea (+répartition) (fr)
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