CISPAT

Le 1er septembre 2004, le chef d’état-major de l’armée de Terre a décidé la création de la cellule d’intervention et de soutien psychologique de l’armée de terre (CISPAT). Ce dispositif est une réponse institutionnelle spécialisée pour faire face aux conséquences humaines d’un événement grave afin de réduire le risque d’apparition de troubles (stress,traumatisme psychique) et pour que chacun puisse continuer la mission le plus sereinement possible. Il répond à trois objectifs : - La prise en charge psychologique rapide des victimes et témoins d’événements graves ; - Le soutien psychologique éventuel de l’entourage direct de victimes concernées par l’événement grave (entourage professionnel, service médical, sauveteurs, famille des victimes) ; - Un rôle de conseil dans le domaine de l’hygiène mentale auprès des responsables de la gestion de crise.

Un événement grave correspond à une situation mettant un ou plusieurs militaires en présence de la mort (mort réelle ou menace de mort) et ce, de manière brutale, inattendue et imprévisible. Il peut avoir lieu en service à l’intérieur d’une emprise militaire mais aussi en dehors des heures de services et/ou à l’extérieur d’une emprise militaire.

Du fait de l’importance symbolique et réelle du soutien spontané présent dans chaque unité, la procédure d’intervention de la cellule prend en compte la nécessité d’une gestion intégrative des suites d’un événement grave. La cellule intervient en complément du commandement et des acteurs locaux de terrain (encadrement direct, officier environnement humain, médecin d’unité, assistant du service social).

La CISPAT n’est pas une cellule comme les autres dans l’univers du soutien psychologique d’urgence (CUMP). Elle a au moins trois particularités : - Elle est armée par des officiers d’active de l’armée de Terre, psychologues ayant une expertise en psychologie d’urgence. Ces officiers ont passé leur première partie de carrière dans les unités de l’armée de Terre où ils ont commandé des soldats parfois en opérations extérieures. Ils ont ensuite entamé leur seconde partie de carrière en suivant le cursus universitaire nécessaire à l’acquisition des compétences et du titre de psychologue. - Lors de sa mission de soutien psychologique et du fait du milieu particulier dans lequel elle agit, la cellule n’attend pas la demande des individus impliqués directement dans l’événement grave. La présence à l’entretien avec un psychologue, qu’il soit collectif ou individuel, est une activité de service obligatoire ! Cette spécificité a été rendue nécessaire par la perception encore très négative par certains de la psychologie, dans un milieu marqué par la virilité et la dénégation voire le déni de la réalité de la plainte. - La cellule ne réalise aucun suivi psychologique ; son intervention est ponctuelle (Entretien individuel et débriefing collectif). En cas de détection d’un individu en souffrance, le service de santé local est mis à contribution.