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Centre d'études et d'initiatives de solidarité internationale
Le Centre d'études et d'initiatives de solidarité internationale, ou CEDETIM, est une organisation d'études, de documentation et d'initiatives sur le tiers-monde créée en 1965 qui agit pour développer la solidarité avec les pays et les peuples du Sud. Elle est actuellement présidée par Bernard Dréano.
Sommaire
Histoire
Le CEDETIM (initialement Centre socialiste d’études du tiers monde) a été créé et construit au moment de la guerre d’Algérie, entre 1965 et 1967, parallèlement aux luttes de décolonisation. Sous l'impulsion de militants issus en majorité de la commission internationale du PSU, dont notamment Manuel Bridier et Gustave Massiah, le centre a d’abord cherché à fédérer dans un esprit anti-colonialiste ceux qui s’appelaient eux-mêmes des « pieds-rouges », à savoir des coopérants, militants de gauche ou d’extrême gauche qui cherchaient à contribuer à l’émancipation des peuples des ex-colonies de l’ex-Empire français. Le CEDETIM a donc joué initialement le rôle à la fois d'un centre de liaison pour des coopérants disséminés dans le monde et d'un centre de réflexion sur le sous-développement et le tiers-monde. Mais la politisation des activités du CEDETIM va l'engager rapidement dans les combats politiques plus larges liés à la politique française. C'est ce qui est énoncé très clairement fin septembre 1968 lors de l’assemblée générale du Cedetim qui affirme que "l’association entend ne pas se limiter aux problèmes de la coopération ni au monde des coopérants"[1].
Les débuts avec le PSU
Ces débuts liés avec l'histoire du PSU ont été essentiels dans l’histoire de l’association, notamment si l'on veut comprendre son rôle dans les années 1980 et 1990. D’abord, parce que la direction du CEDETIM a alors rejeté le modèle de l’aide au développement défini dans cette période, modèle dont s'étaient emparés les tiers-mondistes chrétiens et ceux qui deviendront les humanitaires. Selon Gustave Massiah, « tout le début de l’année 1968 est très marqué par le débat sur la place du tiers-monde et c’est là que se fait pour nous une rupture assez forte avec ce qui vont devenir les humanitaires après et avec le tiers-mondisme des catholiques qui développent l’idée de travail local, de petits projets, etc. Et nous, nous défendons une idée plus politiste, ... Nous, nous parlons de luttes des classes, de révolution mondiale. Enfin, nous les accusons d’être des localistes-basistes ! » [2].
Dès 1969, avec la répression des mouvements contestataires suivant l'après 1968, le ministère de la Coopération se met à faire la chasse aux “coopérants rouges”. Des militants nationaux sont emprisonnés, des coopérants expulsés. Les dirigeants du CEDETIM décident alors de bruler leurs fichiers de coopérants adhérents et leurs demandent de ne plus rentrer dans les groupes qu'ils organisent en France. Résultat : le CEDETIM passe de 3000 membres à une cinquantaine[3].
Le nursing des mouvements associatifs
Mais le PSU éclate au début des années 1970 et, la tendance rocardienne devenant majoritaire, l’essentiel des animateurs du CEDETIM quittent le PSU ne croyant plus à la possibilité de le transformer de l'intérieur. Comme un bon nombre d'entre eux se sont engagés dans diverses structures tels le mouvement des paysans-travailleurs ou divers groupes maoistes, le CEDETIM va devenir une sorte de centre de liaison multiorganisationel. Il change alors de nom en 1974, devenant le "Centre d’études anti-impérialistes" et participe alors aux grands mouvements mobilisant l’extrême gauche en France à cette période comme ceux développés autour du Larzac ou de la reprise autogestionnaire de l'entreprise Lip de production de montres.
Sur le plan international, le CEDETIM participe à la constitution en 1973 des Comités Chili contre la dictature de Pinochet, qui réunissent jusqu’à 20 000 personnes. Le CEDETIM en assure la direction et la coordination de 1973 à 1976. De même, dans la fidélité avec leurs premiers engagements africains, les fondateurs du Cedetim s’investissent à partir de 1971 dans le soutien aux luttes de l’immigration. Ils animent les « Collectifs unitaires Français-immigrés » (CUFI) et créent en 1971 une « école des cadres de l’immigration » qui regroupait neuf associations de l’immigration : l’UGTSF (Union générale des travailleurs sénégalais en France, la Fédération des travailleurs d’Afrique, les Réunionnais (UGTRF), les Portugais, les Espagnols, les Antillais (AGTAG), Les Algériens, les Marocains et les Tunisiens.
A cette époque, les animateurs de l'association décident de monter une série de nouvelles structures utiles à tous les activistes qu'elle réunit. Ainsi la réunion de fonds par une souscription militante puis leur investissement dans une société civile immobilière leur permet d’acquérir puis d'équiper un immeuble parisien, rue de Nanteuil, dans le 15ème, afin d'héberger de nombreuses associations et plusieurs comités de soutien (des comités Larzac aux nombreux comités de réfugiés et comités de libérations nationales) ; ils y mettent à leur disposition une imprimerie (« l’Internationale ») et un centre de diffusion de publications (Diffusion populaire) dans lequel le jeune militant qu'est François Gèze, le futur directeur des éditions La Découverte, va faire ses premières armes. En 1976, ils créent une structure associative pour gérer ces infrastructures, le « Centre international de culture populaire » (CICP), association au nom anodin afin d’éviter l'attention du ministre de l’Intérieur de l'époque, Michel Poniatowski.
Les premières actions altermondialistes
Fonctionnement
Notes et références
Liens externes
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