Bâtiment de guerre

Bâtiment de guerre

Navire de guerre

USS Iowa (BB-61) lors d'un exercice de tir près de Vieques Island, Porto Rico, le 1er juillet 1984.
Les porte-avions Enterprise et Charles de Gaulle

Cet article décrit de manière générique le navire de guerre.

Dans la Marine française, on emploie le terme de bâtiment plutôt que celui de navire, et non celui de bateau.

Sommaire

Définitions

Un navire de guerre est un navire qui fait partie d'une force militaire. Il peut s'agir d'un navire de surface, ou à effet de surface ou d'un sous-marin. On distingue :

  • les bâtiments de combat, disposant de systèmes d'armes leur permettant d'attaquer et de se défendre,
  • des bâtiments de soutien ou auxiliaires, dépourvus d'armement ou dotés de systèmes d'auto-défense.

Définition juridique et droits du navire de guerre

Selon, la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (art.29), un navire de guerre est :

« ….Un navire faisant partie des forces armées d'un État, portant les marques extérieures distinctives des navires militaires de sa nationalité. Il est placé sous le commandement d'un officier de marine, officier inscrit sur la liste des officiers ou un document équivalent et au service de cet État. L'équipage de ce navire est soumis aux règles de la discipline militaire. »

Selon les pays, les marques distinctives de nationalité peuvent différer du pavillon national. Consulter à ce sujet les articles consacrés aux marines militaires.

En droit international, un bâtiment de guerre est considéré comme une portion du territoire de l'État du pavillon. En conséquence :

  • Sa venue dans un port et dans les eaux sous souveraineté d'un pays tiers est soumise à une autorisation diplomatique ; il bénéficie cependant, comme les autres navires, d'un droit de «passage inoffensif» dans les eaux territoriales d'un pays tiers ;
  • Les lois et les règlements du pays hôte ne s'appliquent pas à bord du bâtiment en escale ou dans les eaux intérieures de ce pays (principe d'immunité des navires de guerre et autres navires d'État non-commerciaux).

Les missions du navire de guerre

Les missions d'un navire de guerre sont celles qui lui sont confiées par les autorités supérieures de la marine, des forces armées, de l'administration ou du gouvernement.

  • Elles peuvent être :
    • militaires : dissuasion nucléaire, démonstration de force, projection de puissance contre la terre ou contre d'autres unités navales, blocus naval, destruction du trafic marchand, minage, protection de convois, d'unités précieuses ou de force navale, surveillance, renseignement, opérations spéciales, débarquement amphibie, soutien logistique, formation et entraînement, expérimentation de matériel…
    • diplomatiques : escale officielle de représentation, accompagnement d'autorité politique, soutien au commerce extérieur et à l'exportation d'armement…
    • de police : lutte contre la piraterie, contre les trafics illicites, surveillance des pêches, police de la navigation…
    • humanitaires : intervention en cas de désastre naturel, transport de secours d'urgence…
    • de service public : secours et sauvetage en mer, lutte contre la pollution, relations publiques, ravitaillement, hydrographie, océanographie…
  • Ces missions correspondent, en général, aux capacités particulières du navire ou à sa spécialisation, capacités qui définissent un type de bâtiment :

(voir les articles consacrés aux différents types de navire de guerre)

Le commandant

Un navire de guerre est commandé par un officier de marine ou un officier-marinier, appelé commandant, quel que soit son grade. Il est assisté par un commandant en second.

En France, les commandants sont nommés par décret, une «lettre de commandement» leur est adressée et une cérémonie militaire officialise leur commandement devant l'équipage du navire.

L'autorité du commandant est entière en toutes circonstances ; il dispose de pouvoirs disciplinaires et d'appréciation sur tout le personnel de son bâtiment. Il assure des responsabilités administratives relatives au personnel, au matériel et aux finances. Il reçoit des attributions judiciaires.

Sa responsabilité est de préparer son unité aux missions qu'il peut recevoir, préserver la disponibilité du bâtiment, exécuter les missions qui lui sont confiés et soutenir l'honneur du pavillon, tout en respectant et faisant respecter les lois, les règlements en vigueur et les ordres reçus. En l'absence d'ordres, il prend à son initiative les mesures lui permettant d'accomplir sa mission.

Il relève généralement de plusieurs autorités :

  • principalement, d'un commandant de forces maritimes (commandement organique), en ce qui concerne la préparation, la disponibilité et l'administration de son unité ;
  • d'un commandant opérationnel pour l'exécution de sa mission ;
  • d'un commandement territorial pour le service courant dans les ports et au mouillage

L'équipage

Il se compose de quatre catégories de personnel :

  • des marins pour la conduite du navire : la manœuvre et la navigation ;
  • des combattants et des spécialistes pour servir les armes et les équipements ;
  • des mécaniciens pour les installations d'énergie, de propulsion et de sécurité ;
  • des auxiliaires pour assurer les tâches de la vie courante.

L'effectif, calculé au plus juste, est déterminé par un «plan d'armement», document qui fixe quantitativement et qualitativement les grades, les spécialités et le nombre de personnels de chaque catégorie. Ce plan d'armement résulte d'un compromis entre plusieurs exigences :

  • la permanence de la conduite du navire et des machines qui impose un service continu de «quart» : service par tiers (3x8 heures) ou exceptionnellement par bordées (2x12 heures) ;
  • le service des armes qui s'effectue :
    • lui aussi en continu, par tiers ou par bordée, pour assurer la permanence des équipements de veille, de détection et d'auto-défense
    • ou aux «postes de combat» où tout l'équipage est appelé à un poste particulier pour une action offensive limitée dans le temps.
  • les tâches auxiliaires qui ont des horaires discontinus (un seul homme suffit alors pour chaque poste là où le service continu en exige trois) ;
  • l'entretien et la maintenance du matériel.

L'organisation d'un navire de combat

L'organisation d'un navire de guerre s'articule autour de «centres nerveux» où sont assurés les fonctions de commandement et de contrôle.

A la passerelle de la frégate La Motte-Picquet
  • la conduite du navire (navigation et manœuvre) est assurée depuis la passerelle d'où le commandant ou son représentant, l'officier chef du quart, donne les ordres à la barre et aux machines. De la passerelle est également réglée la vie générale de l'équipage (informations, relève de quart, alerte, appel aux postes de combat, aux postes de manœuvre…) ;


  • la propulsion, la production et la distribution d'énergie sont contrôlées depuis un PC machines (poste central) par un officier de quart énergie-propulsion ;
  • la sécurité (la prévention et la lutte contre les incendies et les voies d'eaux ou les avaries de combat) est surveillée depuis un PC sécurité ;
  • les opérations (mise en œuvre des appareils de détection et des systèmes d'armes, élaboration de la situation tactique, conduite tactique du bâtiment) sont assurées depuis un CO (central opérations) où se tient (en opérations) le commandant et éventuellement l'amiral, commandant la force navale.

Répartition des navires de guerre en 2002

Voir aussi l'organigramme et le tonnage des principales marines de guerre

On estime à cette date que 1 240 navires de guerre étaient opérationnels dans le monde dont la répartition géographique était la suivante :

– États-Unis : 14% ;
– alliés de l’OTAN : 24% ;
Russie : 7% ;
République populaire de Chine : 11% ;
– reste de l’Asie : 26% ;
Moyen-Orient et Afrique du Nord : 4% ;
– reste du monde : 14%.

Liens connexes

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