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Butor étoilé
Butor étoiléButor étoilé (Botaurus stellaris) Classification classique Règne Animalia Embranchement Chordata Classe Aves Ordre Ciconiiformes Famille Ardeidae Genre Botaurus Nom binominal Botaurus stellaris
(Linnaeus, 1758)Statut de conservation IUCN :
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sont disponibles sur CommonsParcourez la biologie sur Wikipédia : Le butor étoilé (Botaurus stellaris) est un échassier de la famille des ardéidés (hérons, aigrette). C'est une espèce très menacée, en déclin rapide en Europe (sa population a chuté de 35 à 45 % en France en 30 ans)
Sommaire
Aire de répartition et habitat
Il est présent en Europe et Asie.
En hiver, il migre plus au sud, où l'eau ne gèle pas.Habitat
Le Butor étoilé vit dans les zones humides avec une végétation palustre végétalisés jouxtant des surfaces en eau libre peu profonde et à faible variation de niveau. Il se trouve notamment dans les marais, marécages, grands étangs,rives de lacs et grandes roselières.
Étymologie
Le terme latin pour butor, Botaurus, fait référence au taureau. L'autre partie de son nom scientifique, stellaris en latin, signifie étoile en référence à son plumage.
Aspect
C'est un grand et gros héron massif, brun chaud strié de brun plus foncé, très similaire au butor américain (Botaurus lentiginosa). Sa longueur varie de 69 à 81 cm et son envergure de 100 à 130 cm.
Très mimétique, il est difficile à observer dans son habitat, les roselières.
On peut l'apercevoir en vol en général sur de courtes distances. La silhouette est alors typique ressemblant à un mélange de grand hibou et de héron.
Sa présence est surtout confirmée par l'écoute de son chant très puissant (audible jusqu'à 5 km) et ressemblant à une " corne de brume ". Le chant s'entend surtout de nuit.Alimentation
Il se nourrit de poissons, amphibiens et invertébrés. Parfois il peut chasser des oiseaux ou des petits mammifères.
Comportement
Le butor étoilé se dissimule dans les roseaux communs des roselières des zones humides. Habituellement solitaire, il évolue furtivement à la recherche d'amphibiens et de poissons pour se nourrir. S'il sent qu'il a été vu, il devient immobile et pointe son bec vers le haut de manière à se mélanger aux roseaux environnants. Il est le plus actif à l'aube et au crépuscule. Le butor se nourrit dans les eaux, en pêchant à l'affût. Il marche lentement dans l'eau près de la rive de la roselière, s'arrêtant fréquemment. Il reste immobile de longs moments, à la recherche de proies (poissons, amphibiens et insectes aquatiques principalement) Il marche avec la tête légèrement dans les épaules et avec un léger mouvement latéral afin de mieux cibler ses proies. Approche avec des mouvements très lents, tendant le cou, et soudain, il saisit ou perce la proie avec son bec. Elle a été frappé à plusieurs reprises avant d'être avalé la tête la première. Cet oiseau se déplace facilement entre les tiges de roseaux avec ses longs doigts agrippent. Très agile, ses longs doigts lui permettent de grimper, mais à marcher sur la végétation flottante. Son plumage strié de lui un excellent camouflage. Le butor étoilé est en mesure d'adopter plusieurs postures de temps après. Quand il est dérangé, il adopte une posture dressée entre les roseaux, avec la tête et le cou tendu vers le ciel et le bec fait. À ce moment-là, il est presque similaire à son environnement. Il reste dans cette position et s'incline avec les roseaux chassés par le vent, pendant plusieurs heures jusqu'à ce que il n'y a plus de risque.
Nidification: Le butor nidifie dans les roseaux. Le nid est une plate-forme flottante, des morceaux de roseaux secs et les plantes aquatiques, et garni de fines matières. Il est garanti par les roseaux et de tiges de plantes. Le nid est bien caché dans la végétation et construit par la femelle.
La femelle dépose 4 à 6 œufs brun verdâtre, brun tacheté, à des intervalles de 2 à 3 jours. L'incubation commence avec le premier œuf posé et dure environ 26 jours, assurée par la femelle. Les poussins sont l'élevage de la saison et couverts de duvet brun-rougeâtre. Ils sont nourris uniquement par la femelle avec régurgités nourriture au fond du nid. Les jeunes commencent à quitter le nid après 2 à 3 semaines, se cachent dans la végétation.
Distribution
Le Butor étoilé est une espèce typiquement européenne se distribuant de l'Espagne à la Russie. L'effectif européen est estimé entre 20 000 et 43 000 mâles chanteurs dont 10 000 à 30 000 pour la Russie.
En France, la population actuelle est estimée entre 300 et 400 mâles chanteurs répartis sur trois zones : le littoral méditerranéen, la Loire-atlantique et les départements du nord et du nord-est de la France.
Le nouveau recensement national des mâles chanteurs de Butor étoilé 2008-2012, coordonné par la LPO France, rédacteur et opérateur technique du plan, est intervenu dans le cadre de la mise en œuvre du plan national de restauration 2008-2012.
Le dernier recensement des mâles chanteurs de Butor étoilé ayant eu lieu en 2000, il apparaissait urgent de connaitre l’évolution de la population d’un point de vue quantitatif et spatial. D’autre part, il nous a paru important de dresser un état des lieux de la population dès le démarrage du plan national de restauration sur tous les sites ayant fait l’objet de mentions récentes (depuis 2000).
Si les effectifs passent de 324 mâles chanteurs en 1983, à 300 en 2000 et à 332 en 2008, les résultats de ce dernier recensement indiquent plus une stabilisation des effectifs depuis 1983 qu’une augmentation de la population de mâles chanteurs. La différence de pression d’observation entre les recensements de 2008 et les autres années de référence (plus importante en 2008), pourrait expliquer le sentiment de « stabilité » (notamment entre les recensements de 2000 et 2008) et surtout masquer (sous-estimation des effectifs des années de référence) une persistance de la réduction des effectifs.
D’autre part, cette relative "stabilité" à l’échelle nationale depuis 1983 ne doit pas masquer le très net déclin de la population de plus de 30% dans toutes les régions de France depuis 1970 à l’exception de deux régions. Les Pays-de-la-Loire et le littoral méditerranéen qui regroupaient 35% de la population en 1970 en concentrent aujourd’hui 80 %.
Il y a donc un véritable déséquilibre "géographique" amorcé depuis les années 70, qui s’est accéléré au cours des deux dernières décennies par une très nette réduction des effectifs de mâles chanteurs dans les secteurs avec des roselières de taille modeste souvent des roselières "intérieures" (roselières d’étangs au sens large) et une concentration des effectifs dans les régions à grands massifs de roselières (roselières littorales).
Cette concentration des effectifs sur les principaux massifs de roselière de France (Camargue, Brière, estuaire de la Seine) implique bien sur l’importance de leur préservation mais cette situation de fort déséquilibre (quantitatif et géographique), et son creusement au cours des dernières décennies, doit nous alerter sur l’urgence de travailler à la préservation et la restauration des roselières intérieures.
Menaces et conservation
Sa population est en forte régression dans toute l'Europe à cause de la disparition des zones humides. Beaucoup des zones de nidifications traditionnelles ont été drainées ou bien, la densité de la végétation palustre a fortement diminué. Dans certains endroits, la chasse est un autre danger pour l'espèce. Dans toute l'Europe subsistent entre 1000 et 2000 couples.
Au niveau européen, l'espèce est considérée comme "Vulnérable". La population européenne aurait subi un déclin de 20% entre 1970 et 1990.
En France, l'espèce est considérée comme "Vulnérable" également. La population française était estimée à 500 couples en 1968. Entre 1968 et 1983 la population a subi un fort déclin d'environ 40% avec 320 couples estimés. Les experts estiment qu'il ne restait que 320 mâles chanteurs en 2008 (survivant dans 7 régions (administratives) seulement). Ce constat en fait une des espèces les plus menacées de France.
- L'espèce fait l'objet d'un Plan de restauration coordonné par la DREAL Basse-Normandie, avec la LPO comme opérateur national. Ce plan[1] vise, via 16 mesures nationales classées en 3 domaines (étude, protection, communication/sensibilisation) à retrouver en 15 ans une population comparable en nombre d'individu si ce n'est en diversité génétique à celle de 1970 (500 mâles chanteurs). Un diagnostic des roselières, des opérations de gestion conservatoire et de restauration d'Habitats, des contractualisations sont prévues.
Notes et références
Annexes
Articles connexes
Références taxinomiques
- Référence Alan P. Peterson : Botaurus stellaris dans Ciconiiformes (en)
- Référence Avibase : Botaurus stellaris (+répartition) (fr+en)
- Référence Fauna Europaea : Botaurus stellaris (en)
- Référence ITIS : Botaurus stellaris (Linnaeus, 1758) (fr) ( (en))
- Référence Animal Diversity Web : Botaurus stellaris (en)
- Référence NCBI : Botaurus stellaris (en)
Liens externes
- Plan national de restauration du Butor étoilé 2008 - 2012
- Synthèse du recensement national des mâles chanteurs de Butor étoilé en France en 2008
- Référence Oiseaux.net : Botaurus stellaris (+répartition) (fr)
- Référence IUCN : espèce Botaurus stellaris (Linnaeus, 1758) (en)
- Référence Fonds documentaire ARKive : Botaurus stellaris (en)
Concernant les Plans de restaurations
- Méthodologie des plans de restauration (Séminaire final du projet LIFE Nature Butor étoilé, février 2006)
Bibliographie
- Etude d'incidence sur les milieux naturels du parc de la Courneuve au regard de la directive européenne du 2 avril 1979 - Juillet 2005 par le bureau d'étude Biotope, annexée au dossier d'enquête publique de la Tangentielle Nord.
- Pascal Provost et Grégoire Massez, « La Migration prénuptiale du butor étoilé Botaurus stellaris mise en évidence en France », dans Ornithos, Ligue pour la protection des oiseaux, Rochefort, vol. 15-3, mai 2008, p. 181-186 (ISSN 1254-2962)
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