- Boduognatos
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Boduognatos est une personnalité du puissant peuple celte des Nerviens au Ier siècle av. J.-C. Selon Jules César, dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules, c'était « leur général en chef ».
Sommaire
Protohistoire
Boduognatos est connu pour avoir été en 57 av. J.-C. le chef militaire des Nerviens. Il meurt la même année lors de la bataille du Sabis.
« Les soldats de la neuvième et de la dixième légion, placés à l'aile gauche de l'armée, après avoir lancé leurs traits, tombèrent sur les Atrébates, fatigués de leur course, hors d'haleine, percés de coups, et qui leur faisaient face. Ils les repoussèrent promptement de la hauteur jusqu'à la rivière, qu'ils essayèrent de passer ; mais on les poursuivit l'épée à la main, et on en tua un grand nombre au milieu des difficultés de ce passage. Les nôtres n'hésitèrent pas de leur côté à traverser la rivière ; mais, s'étant engagés dans une position désavantageuse, l'ennemi revint sur ses pas, se défendit, et recommença le combat ; il fut mis en fuite. Sur un autre point, deux de nos légions, la onzième et la huitième, avaient battu les Viromandues, avec lesquels elles en étaient venues aux mains, et les menaient battant depuis la hauteur jusque sur les rives mêmes de la Sambre. Mais ces mouvements du centre et de l'aile gauche avaient laissé le camp presque entièrement à découvert ; l'aile droite se composait de la douzième légion et de la septième, placées à peu de distance l'une de l'autre : ce fut sur ce point que se portèrent, en masses très serrées, tous les Nerviens conduits par Boduognatos, leur général en chef. Les uns enveloppèrent nos légions par le flanc découvert, les autres gagnèrent le haut du camp. »
— Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules, Livre II, 23.
Étymologie
Son nom signifie le « fils de la corneille ». La racine boduos / boduo- est sous la forme bodua, le nom d'une divinité guerrière que l'on retrouve dans la mythologie celtique irlandaise sous la forme Bodb[1] (voir Morrigan). Le terme -gnatos / gnata signifie « fils/fille de »[2].
Notes
- Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, page 81.
- Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, page 181.
Sources et bibliographie
- Venceslas Kruta, Les Celtes, Histoire et Dictionnaire, page 473, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », Paris, 2000, (ISBN 2-7028-6261-6) ;
- John Haywood (intr. Barry Cunliffe, trad. Colette Stévanovitch), Atlas historique des Celtes, éditions Autrement, Paris, 2002, (ISBN 2-7467-0187-1) ;
- Albert Grenier, Les Gaulois, Petite bibliothèque Payot, Paris, 1970, (ISBN 2-228-88838-9) ;
- Danièle et Yves Roman, Histoire de la Gaule, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1997, (ISBN 2-7028-1646-0) ;
- Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise. Une approche linguistique du vieux-celtique continental, Paris, éditions Errance, 2003
- Consulter aussi la bibliographie sur les Celtes.
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