- Épidemie à norovirus
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Le norovirus est connu pour être la cause la plus courante de diarrhée dans les pays développés. Cette infection est communément appelée gastro-entérite. Il cause des infections dans toutes les tranches d’âges, autant chez les enfants, les adultes que chez les personnes âgées. D’ailleurs, jusqu’à maintenant l’homme est le seul réservoir connu pour ce virus. Les épidémies à Norovirus sont retrouvées surtout dans les endroits où il y a une grande interaction entre les gens comme les centres hospitaliers, des maisons de soins infirmiers, des camps de base militaires, des bateaux de croisières, etc.
Sommaire
Facteurs influençant l'épidémie
Il est évident que les épidémies à norovirus se font le plus souvent durant la saison hivernale. Mais quels sont les facteurs en cause permettant l’éclosion de ce virus durant cette période de l’année? Certaines études ont démontré que la basse température, un taux d’humidité bas, un système immunitaire affaibli au niveau de la population ainsi que l’apparition d’une nouvelle variante de norovirus ont tous un rôle à jouer dans l'émergence d’une nouvelle épidémie. Sur tous ces facteurs, la température est celle qui joue le rôle le plus important. Il a été démontré dans des tests qui ont été effectués sur une période de 49 jours, que l’augmentation de la température de 1 degré fait diminuer de 15 % le nombre de norovirus infectieux[1].Par ailleurs, des études effectuées en Angleterre ont affirmé que les précipitations sous forme de pluies ne viennent en aucun cas influencer la virulence du virus en question.
De plus, les Norovirus ont une importante diversité génétique. Si une détection d’une nouvelle variante de Norovirus est découverte au printemps, il peut nous être possible de déterminer la dominance de ce virus à l’approche de l’hiver suivant. D’ailleurs, les épidémies peuvent aussi s’expliquer par le fait que le Norovirus est un virus très infectieux et qu’il est par conséquent aussi très résistant dans l’environnement pendant un certain temps.
Mesure de prévention
Les mesures pour prévenir la propagation du virus lors d’une épidémie passent avant tout par des mesures d’hygiènes tels que le lavage des mains, le nettoyage des surfaces ainsi que l’utilisation adéquate des serviettes utilisées pour soigner les personnes atteintes de l'infection. Ce sont des mesures qui doivent être prises en ligne de compte car elles sont réellement efficaces pour diminuer la transmission du virus. Une expérience a été effectuée dans divers camps pour enfants où l’épidémie à Norovirus était présente. L’instauration des mesures d’hygiènes suite à ces épidémies a démontré qu’il est possible de diminuer la propagation du virus de 85%[2]. Toutefois, on constate que ces mesures ne sont pas efficace à 100% pour réduire la transmission. Ces statistiques viennent donc tout simplement démontrer que ce virus a bel et bien un haut potentiel épidémique. Il faut donc, en plus d’instaurer ces mesures, être plus rigoureux dans les interventions faites sur les personnes infectées parce que la contraction du virus peut se faire facilement via les selles et les vomissements. Il est donc préférable, lorsque cela est possible, de tout simplement éviter les contacts avec ces personnes.
Contraction, symptômes et traitements
La dose infectieuse du Norovirus est très basse, ce qui explique que celui-ci est responsable de quelque 23 millions d’infections par année à travers le monde entier[3]. Le moyen le plus répandu pour contracter le virus reste sans aucun doute le contact entre une personne saine et un personne infectée. La transmission peut se faire par voie fécale-orale ou bien via des surfaces contaminées par le virus. Les échanges d’ustensiles, le partage de nourriture ainsi que le contact étroit avec des enfants en sont quelques exemples. Les aérosols qui peuvent être produits lors des vomissements peuvent aussi être source de contamination.
Bien qu’habituellement rare, il est possible que certaines infections puissent se faire par le biais des aliments. Une des raisons seraient des aliments contaminés par une personne ayant négligée de se laver les mains. Il existe aussi des infections qui peuvent être causées par la consommation de crustacés tels que des huitres. De ce fait, il est possible que ces huitres en question aient été en contact avec des eaux usées qui étaient contaminées par ce virus[4]. Ils seront ensuite consommés par les humains qui développeront la maladie dans les jours suivants.
Le temps d’incubation du Norovirus se trouve aux alentours de 6 à 48 heures. Les symptômes peuvent durer par contre de 12 à 60 heures[5]. Les principaux symptômes sont les vomissements, la diarrhée, les crampes abdominales et les nausées. D’autres symptômes qui sont moins spécifiques à la maladie, mais pouvant tout de même être présent sont la fièvre, les maux de têtes et une fatigue générale. Il est a noté aussi que les enfants souffrent plus de vomissement que les adultes, et par conséquent, les adultes souffrent généralement plus de diarrhée. Les effets sont toutefois plus sévères chez les personnes dont le système immunitaire est plus faible comme les enfants, les personnes âgées et les immunodéprimés. Ces personnes sont donc plus à risque de souffrir de déshydratation pouvant les mener à des hospitalisations.
Pour l’instant, il n’existe pas de traitement pour guérir cette infection. Seul le repos et l’hydratation sont de mise. Une personne en santé ne nécessitera pas non plus une intervention de la part d’un médecin. Toutefois, certains décès peuvent se produire suite à des complications surtout chez les personnes âgées.
Néanmoins, bien qu’ils n’en existent pas encore, des vaccins sont présentement en cours de progression...
Résistance chez l’humain
Des études ont révélé que la majorité des déclarations d’infections à Norovirus est souvent dû à Norovirus GII.4, qui signifie qu’il est du génogroupe II et du génotype 4. De plus, une forme de résistance chez l’humain a aussi été découverte. Des études en laboratoire ont permis de démontrer que les personnes qui n’avaient pas le gène codant pour l’alpha- 1,2- fucosyltransférase (FUT2) sont moins plus susceptible de contracter le virus[6]. La FUT2 est une enzyme qui joue un rôle important dans l’expression des antigènes de la famille des groupes sanguins tissulaires (HBGA). Il a été démontrer que le Norovirus utilise ces antigènes qui se retrouvent à la surface des cellules de l’appareil digestif dans le but de pouvoir causer une infection. Hors, les études ont révéler qu’une personne n’exprimant pas le gène codant FUT2 n’exprimait pas à la surface des cellules l’antigène nécessaire à la fixation du virus sur celles-ci. Par conséquent, ces personnes ont donc une forme de résistance à ce virus que les autres personnes de la population n’ont pas. Elles sont donc moins propice aux infections.
Notes et références
- PLoS One, Vol 4, 2009 LOPMAN, Ben and al., Host, « Weather and Virological Factors Drive Norovirus Epidemiology: Time-Series Analysis of Laboratory Surveillance Data in England and Wales »,
- C.M. HEIJNE Janneke and al. « Enhanced Hygiene Measures and Norovirus Transmission during an Outbreak », Emerg infect dis. Vol 15, 2009, p. 24-30
- R. HARRINGTON, Patrick and al. « Norovirus Capture with Histo-Blood Group Antigens Reveals Novel Virus-Ligand Interactions », J-Virol, vol 64, mars 2004, p. 3035-3045
- http://www.hc-sc.gc.ca/hl-vs/iyh-vsv/diseases-maladies/norovirus-fra.php#ree >, 2010 SANTÉ CANADA, Norovirus, <
- ARMBRUST, Sven and al, « Norovirus infections in preterm infants: wide variety of clinical courses », BMC Res Notes, Vol 2, 2009
- C LINDESMITH, Lisa and al. « Mechanisms of GII.4 Norovirus Persistence in Human Populations » Plos med, Vol 5, 2008
- AGENCE DE LA SANTÉ PUBLIQUE DU CANADA, Les norovirus - Feuillet d'information, < http://www.phac-aspc.gc.ca/id-mi/norovirus-fra.php> 2005
- MEDESPACE.NET, Le portail médical francophone, Norovirus et groupes sanguins : une relation pas si claire, <http://www.medespace.znsoft.fr/news.php ?readmore=2753 >, 2010
- WIDMER, Andreas et al. « Epidémies nosocomiales à Norovirus », Swiss Noso, Vol 10, No 2, 2003
Wikimedia Foundation. 2010.