Élections législatives régionales de 1998 en Mecklembourg-Poméranie-Occidentale

Élections législatives régionales de 1998 en Mecklembourg-Poméranie-Occidentale

Les élections législatives régionales de 1998 en Mecklembourg-Poméranie-Occidentale (Landtagswahl in Mecklenburg-Vorpommern 1998) se sont déroulées le 27 septembre 1998 dans le Land allemand de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, en vue d'élire les soixante-et-onze députés de la troisième législature du Landtag.

Sommaire

Contexte : la grande coalition

Mode de scrutin

Chaque électeur dispose de deux voix, une pour voter dans une circonscription, l'autre pour voter en faveur d'une liste présentée par chaque parti, au niveau régional et comportant autant de candidats que de sièges à pourvoir. Les sièges sont répartis, selon la méthode du quotient de Hare, entre les formations dont la liste a obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés ou qui ont obtenu au moins trois députés dans les circonscriptions. La durée de la législature était fixée à quatre ans et le nombre de députés à soixante-et-onze (dont trente-six élus au scrutin uninominal majoritaire à un tour).

Situation politique et campagne

Aux élections du 16 octobre 1994, l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU) du ministre-président Berndt Seite avait confirmé son statut de première formation politique du Land. Toutefois, du fait de la disparition du Parti libéral-démocrate (FDP) du Landtag, la CDU a été contrainte de former une grande coalition avec le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD), dont la direction fédérale lui avait interdit de s'associer avec le Parti du socialisme démocratique (PDS). Le mandat de la coalition a été marquée par des tensions et des échecs, en particulier sur le front du chômage, qui oscillait alors entre 20 % et 30 % de la population active.

Candidat pour un troisième mandat, Berndt Seite affrontait son ancien ministre de l'Économie, Harald Ringstorff, chef de file du SPD qui ne faisait pas mystère de sa volonté de constituer une coalition rouge-rouge avec le PDS, conduit pour sa part par Helmut Holter. La CDU a très clairement perçu le danger d'un PDS fort, et s'est donc présenté comme le vrai parti régional est-allemand en prenant ses distances avec les instances fédérales.

Résultats

Parti  % +/- Sièges +/-
Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) 34,3 % +3,8 27 +4
Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU) 30,2 % -7,5 24 -6
Parti du socialisme démocratique (PDS) 24,2 % +1,5 20 +2
Union populaire allemande (DVU) 2,9 % +2,9 0 ±
Alliance 90 / Les Verts (Grünen) 2,7 % -1,0 0 ±
Parti libéral-démocrate (FDP) 1,6 % -2,1 0 ±
TOTAL (participation : 79,4 %) 96,1 % N/A 71 ±

Analyse

Comme quatre ans plus tôt, la participation et le résultat ont été plus ou moins influencés par les élections fédérales qui se tenaient le même jour. Avec un taux de 79,4 %, la participation a ainsi fait un bond de 6,5 points, cette situation profitant généralement aux grands partis. Le SPD, comme au niveau de l'Allemagne, a réussi à se hisser au rang de première force politique régionale en connaissant une hausse confortable de près de quatre points. A l'inverse, la CDU a connu un recul significatif en cédant plus de sept points, tandis que le PDS est resté relativement stable, progressant d'à peine un point et demi. Le maintien de ce système tripartite, issu des élections de 1994, se fait au détriment des Verts et des libéraux, qui s'éloignent clairement de la barre des 5 %. L'extrême-droite, divisée, échoue à entrer au Landtag mais recueille, dans son ensemble, 4,5 % des suffrages.

Conséquences

Harald Ringstorff, en 1990.

Compte tenu du résultat du scrutin, le chef de file social-démocrate Harald Ringstorff a été désigné ministre-président. Président régional du SPD depuis 1990, chef du groupe parlementaire depuis 1996, après l'avoir été entre 1990 et 1994, et ministre régional de l'Économie de 1994 à 1996, il avait assuré tout au long de la dernière législature le maintien au pouvoir de la grande coalition tout en faisant part de sa volonté de s'allier avec le PDS.

Déjà lors de la campagne de 1994, Ringstorff avait clairement laissé entendre qu'il souhaitait constituer une majorité avec la formation ayant succédé au Parti socialiste unifié d'Allemagne (SED). Au sein du gouvernement de coalition, le PDS a hérité des ministères du Travail et des Travaux publics, de la Santé et des Affaires sociales, et de l'Environnement. Il s'agissait en outre du premier cabinet de coalition rouge-rouge en Allemagne, le seul exemple proche étant le cabinet Höppner I, gouvernement minoritaire de coalition rouge-verte toléré par le PDS, au pouvoir de 1994 à 1998 en Saxe-Anhalt. La participation des anciens communistes au pouvoir provoqua un vif débat à l'échelle nationale, certains parlant de « tabou » ou de « péché », tandis que d'autres évoquaient une « normalisation ». Toutefois, lors du vote d'investiture, Ringstorff n'a recueilli que 39 des 47 voix de sa propre majorité, révélant clairement la réticence de certains sociaux-démocrates à coopérer avec le parti post-communiste.

Notes et références

Annexes

Articles connexes



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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Élections législatives régionales de 1998 en Mecklembourg-Poméranie-Occidentale de Wikipédia en français (auteurs)

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