Élections législatives fidjiennes de 1999

Élections législatives fidjiennes de 1999
Fidji
Coat of arms of Fiji.png
Cet article fait partie de la série sur la
politique des Fidji,
sous-série sur la politique.


v · élections législatives ont eu lieu aux Fidji du 8 au 15 mai 1999, pour renouveler l'ensemble des soixante-et-onze sièges de la Chambre des Représentants, chambre basse du Parlement.

Les députés sont élus avec un mandat de cinq ans. Le gouvernement (premier ministre et ministres) émane de sa majorité.

Sommaire

Contexte

Le premier ministre sortant, le général Sitiveni Rabuka, avait pris le pouvoir par un coup d'État militaire en 1987, renversant le gouvernement travailliste du premier ministre Timoci Bavadra. Alléguant la nécessité de sauvegarder la suprématie de la population autochtone, Rabuka avait restreint les droits politiques des Indo-Fidjiens, descendants de migrants venus d'Inde à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Il avait ensuite remporté des élections en 1992 et 1994. Sa position s'étant infléchie au cours des années 1990, il accorda toutefois son plein soutien à une nouvelle Constitution en 1997, rétablissant l'essentiel des droits politiques de cette minorité. L'élection de 1999 accorderait aux Indo-Fidjiens une représentation parlementaire davantage proportionnelle à leur importance démographique[1].

Système électoral

Article principal : Élections aux Fidji.

De par la Constitution de 1997, le pays est divisé en 71 circonscriptions uninominales, dont la plupart sont attribuées à des communautés ethniques. 23 députés autochtones sont élus par les citoyens autochtones (appelés "fidjiens") ; 19 élus par et parmi les citoyens d'appartenance ethnique indienne (c.f. Indiens de Fidji) ; 1 député élu par et parmi les Rotumiens ; 3 élus par et parmi les citoyens de tout autre appartenance ethnique ; et 25 élus par l'ensemble des citoyens sans distinction ethnique. Chaque électeur avait à choisir deux candidats : un dans sa circonscription ethnique, et un dans sa circonscription dite "ouverte", où pouvaient se présenter des candidats de diverses origines[2] [3].

Le système électoral employé était celui du vote alternatif. Chaque électeur était invité à classer les candidats de ses circonscriptions par ordre de préférence[4].

Partis politiques

Deux coalitions de trois partis chacune prirent part aux élections. Le Soqosoqo ni Vakavulewa ni Taukei (SVT ; "Parti politique autochtone") de Sitiveni Rabuka avait été un parti nationaliste, prônant la suprématie indigène, et défini par son fondateur comme un parti d'extrême-droite. Il s'était reconverti, au milieu des années 1990, en un parti beaucoup plus modéré, prônant toujours certains intérêts autochtones mais appelant désormais à l'unité et à la coopération entre citoyens de toutes appartenances ethniques. À ce titre, il s'allia au Parti de la Fédération nationale, le principal parti politique indo-fidjien, dirigé par Jai Ram Reddy. Le troisième parti de la coalition était le Parti général unifié, dont la visée était de représenter les intérêts des autres minorités ethniques (citoyens d'origine européenne, chinoise...). Ainsi, la coalition devait unir et défendre les intérêts de toutes les communautés.

Face à cet accord, le Parti travailliste, multiethnique, dirigé par Mahendra Chaudhry, était le principal parti d'opposition. Il s'associa, en vue de l'élection, au Parti de l'Association fidjienne, principalement autochtone mais favorable à l'unité des communautés, et dirigé par Adi Kuini Speed, une ancienne Travailliste, veuve de Timoci Bavadra. Le troisième membre de la coalition était le Parti de l'unité nationale, multiethnique.

Au total, vingt partis politiques, dont beaucoup étaient nouvellement constitués, prirent part à l'élection[5].

Résultats

Pour la deuxième fois de l'histoire, après 1987, le Parti travailliste remporta l'élection, obtenant tout juste une majorité absolue des sièges. A contrario, la coalition de Rabuka perdit la quasi-totalité de ses sièges ; le Parti de la Fédération nationale, en particulier, fut abandonné par une grande partie des électeurs indo-fidjiens, qui se reportèrent sur les Travaillistes. Le taux de participation fut de 52,6%.

Mahendra Chaudhry devint premier ministre, à la tête d'un gouvernement de coalition[6] [5].

Partis Dirigeants Pourcentage
des suffrages
Sièges Changement par
rapport à 1994
Parti travailliste Mahendra Chaudhry 33,9% 37 +30
Parti de l'Association fidjienne Adi Kuini Speed 9,7% 10 +5
Soqosoqo ni Vakavulewa ni Taukei Sitiveni Rabuka 17,1% 8 -24
Parti de l'unité nationale Sairusi Nagagavoka 3,3% 4 n/a
Alliance chrétienne-démocrate Ratu Josaia Rayawa 2,7% 3 n/a
Parti nationaliste Vanua Tako Lavo ? 4,4% 2 n/a
Parti général unifié ? 1,6% 2 -2[7]
Parti de la fédération nationale Jai Ram Reddy 13,6% 0 -20
Candidats sans étiquette n/a 2,4% 5 +4

Notes et références

  1. Adrien Rodd, "Relations interethniques aux Îles Fidji : deux 'minorités' face à face ?", in Lucienne Germain et Didier Lassalle (éds.), Les Relations interethniques dans l'aire anglophone, entre collaboration(s) et rejet(s), L'Harmattan, 2009, ISBN 978-2-296-08678-4
  2. (en) Constitution de la République des Îles Fidji, 1997
  3. (en) "How the Fiji Islands electoral system works", site du gouvernement fidjien pour les élections de 2006
  4. (en) "The Alternative Vote", site du gouvernement fidjien pour les élections de 2006
  5. a et b (en) Fidji : Chambre des Représentants : élections de 1999, Union inter-parlementaire
  6. (en) Résultat de l'élection de 1999, site du gouvernement fidjien
  7. Par rapport au Parti des Électeurs généraux, dont il est le successeur.


Élections législatives des Fidji
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