- Église priorale Saint-Martin de Tremblay (Ille-et-Vilaine)
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Église priorale Saint-Martin
Chevet de l'église Saint-MartinPrésentation Culte catholique romain Type Église priorale Rattaché à Archidiocèse de Rennes Début de la construction XIe siècle, XVIe siècle et XIXe siècle Style(s) dominant(s) Roman Protection Inscription à l'Inventaire supplémentaire MH (1926) Géographie Pays France Région Bretagne Département Ille-et-Vilaine Ville Tremblay (Ille-et-Vilaine) Coordonnées Géolocalisation sur la carte : Ille-et-Vilaine
modifier L'église Saint-Martin de Tremblay compte parmi les édifices préromans les mieux conservés de l'archidiocèse de Rennes. De 1058 à la révolution, elle fut siège d'un prieuré dépendant de l'abbaye angevine de Saint-Florent de Saumur.
Sommaire
Histoire
L'église de Tremblay fut donnée à l'abbaye de Saint-Florent d'Anjou vers 1058. Les moines bénédictins y fondèrent un prieuré qui subsista jusqu'à la révolution. La construction de l'édifice actuel, datant pour l'essentiel de la seconde moitié du XIe siècle, procède de cette donation. L'arrivée des bénédictins s'inscrit dans le cadre de la restitution des biens ecclésiastiques usurpés par des laïcs, mouvement consécutif à la réforme grégorienne. Le choix d'une abbaye angevine n'est pas isolé dans la région : les proches églises d'Antrain et de Saint-Brice-en-Coglès connurent pareille destinée au XIe siècle[1].
Peu d'évènements touchèrent l'église de Tremblay avant l'époque moderne, cette dernière procédant uniquement à des travaux d'entretien ou de reconstruction partielle. Cependant, l'édifice devait être incendié par les chouans d'Aimé Picquet du Boisguy au cours du Combat de Tremblay, le 8 novembre 1795, induisant une campagne de restauration en 1801 qui mutila les parties orientales de la priorale[2].
Pour autant, compte-tenu de l'intérêt de son architecture préromane, l'édifice devait faire l'objet d'une inscription à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques le 5 novembre 1926[3].
Architecture
Originellement, l'église de Tremblay devait présenter un plan en croix latine : nef unique débouchant sur un transept, une abside accostée de deux absidioles terminant l'édifice à l'orient. Une voûte en cul-de-four coiffait chacun de ces derniers espaces liturgiques, le reste de l'édifice étant probablement charpenté.
Aujourd'hui, les éléments de l'époque romane subsistant se limitent à l'abside, les transepts, la croisée et la souche du clocher médian, le mur méridional de la nef.
En effet, par suite des détériorations révolutionnaires, les absidioles ont été arasées en 1801 et le pignon du bras sud restauré au cours du XIXe siècle. Par ailleurs, la nef avait déjà été précédemment allongée, dotée d'un porche méridional et agrémentée d'une nouvelle façade au XVe siècle. Cette dernière fut intégrée dans un mur-pignon plus grand lors de la construction ou reconstruction du collatéral nord au XVIe siècle [4].
Certains éléments architecturaux témoignent encore de l'antiquité de la bâtisse: appareillage de petits moellons, fenêtres en meurtrières dispensant un éclairage parcimonieux, contreforts plats, voûte maçonnée du chœur, absence de décor sculpté. Pour autant, le sanctuaire constitue un espace privilégié: il se distingue par la qualité supérieure de sa stéréotomie et l'arcature qui anime sa paroi intérieure. Le clocher à l'impériale et les annexes (XIXe siècle) entourant le bras sud du transept et faisant office de sacristies alourdissent quelque peu la silhouette de l'édifice.
Mobilier
La plupart des statues ornant l'église Saint-Martin de Tremblay date des XVIe siècle, XVIIe siècle et XVIIIe siècle. Représentant Saint-Pierre, Saint-Martin, Saint-Aubin, Saint-Amand, Saint-Denis ou encore Saint-Yves, elles sont inscrites au titre d'objets à l'inventaire supplémentaire depuis le 28 octobre 1990.
Le principal objet mobilier de l'église reste néanmoins son maître-autel, classé le 25 octobre 1919[5]. Cette œuvre, constituée de marbre et de bois peint ou doré, proviendrait de l'abbaye Saint-Pierre de Rillé (faubourg de Fougères). Cette œuvre baroque date du XVIIIe siècle et figure, outre le tétramorphe posé sur une nuée argentée, une suspense eucharistique portée par un mat où s'enroulent pampres de vignes et épis. Ornée du pélican et d'angelots, cette exposition est couronnée d'un dais agrémenté du triangle trinitaire. Deux chandeliers à trois branche complètent heureusement cet ensemble remarquable, témoin de la liturgie post-tridentine.
Notes
- Amédée Guillotin de Corson, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes, Rennes, Fougeray et Paris, René Haton, 1880-1886, 6 vol. in-8° br., couv. impr. (disponible sur Gallica). Chanoine
- Christian Le Boutellier, La Révolution dans le Pays de Fougères, Société archéologique et historique de l'arrondissement de Fougères, 1989.
- Notice no PA00090890, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- ISBN 2-85554-067-4. Paul Banéat, Le Département d'Ille-et-Vilaine, Éditions Librairie moderne J. Larcher, Rennes, 1928, Réédition Éditions régionales de l'Ouest, Mayenne, 1994, 4 tomes,
- Notice no IM35000850, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
Sources
- Collectif, Le Patrimoine des Communes d'Ille-et-Vilaine, Éditions Flohic, Paris, mars 2000, 2 tomes, ISBN 2-84234-072-8.
Lien externe
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