Abbaye Saint-Florent de Saumur

Abbaye Saint-Florent de Saumur

Saint-Florent de Saumur, Saint-Florent lès Saumur ou encore Saint-Florent-le-Jeune est une abbaye bénédictine d'Anjou fondée au XIe siècle à proximité de Saumur. Elle est l'héritière de l'abbaye de Saint-Florent le Vieil ou du Mont-Glonne qui a été abandonnée par ses moines pendant les invasions normandes.

Sommaire

Historique

Fondation de Saint-Florent à Saumur

La légende, reprise par Célestin Port dans son dictionnaire[1], veut que le moine Absalon soit revenu en Anjou avec les reliques de son saint patron. Il les avait auparavant subtilisées aux moines de Tournus. Il s’arrêta et trouva refuge dans une cave, au bord de la Loire, dans le pays absolument déserté que dominait le château primitif de Saumur, appartenant alors au comte de Blois, Thibault. Celui-ci averti de la présence du moine l’autorisa à s’établir avec son trésor et un petit groupe de religieux dans l’enceinte même du château. Il appela aussi de Fleury-sur-Loire une colonie de douze moines bénédictins. Il obtint de l’abbaye de Tournus la restitution des vases sacrés et une partie des livres et chartes du Mont-Glonne.

Hélie, le premier compagnon d’Absalon, reçut la direction suprême de l’œuvre nouvelle et put dès le 2 mai 950 assister à la consécration de la basilique. Un « splendide » cloître fut ajouté au monastère. Cette histoire bien que probablement erronée contient des éléments de vraisemblance. En effet, la communauté, après une centaine d’années de disparition, ne réoccupe pas le site primitif du Mont-Glonne, mais le castrum de la ville de Saumur, alors sur les terres de Thibault de Blois. La réinstallation a lieu entre 956 et 973 avec la fondation d’une nouvelle église abbatiale. Le territoire du Mont-Glonne, dorénavant Saint-Florent-le-Vieil, est conservé par la nouvelle fondation de Saumur mais devient une dépendance et non plus la maison-mère. Il disposera tout de même d’un statut spécial. En 1026, le comte d'Anjou, Foulques Nerra, prit la ville et le château. Les moines refusèrent absolument de s’établir à l’emplacement qui leur était offert à Angers.

Installation hors la ville

La prise de la ville contraint les moines à s’installer sur la rive gauche du Thouet, à proximité de la confluence de cette rivière avec la Loire. Cela se situe sur le territoire de la villa de Verrie appartenant déjà à la communauté. Après toutes ces péripéties, depuis le IVe siècle, la seconde moitié du XIe siècle inaugure une période d’expansion pour la jeune abbaye. Elle prend le nom de Saint-Florent-lès-Saumur, par opposition à Saint-Florent-du-Château (de Saumur). Laissés libres, les moines allèrent se fixer dans un de leurs anciens domaines, acquis dès 849, près de l’église Saint-Hilaire-des-Grottes. Six d’entre eux obtinrent même de rentrer dans le château de Saumur reconstruit et d’y édifier une modeste chapelle, que consacra l’évêque d’Angers.

Les troubles de la fin du Moyen Âge

La guerre de Cent transforme l'abbaye en une véritable forteresse, que visitent tour à tour les bandes. Les religieux montent la garde et des lettres royaux du 24 novembre 1369 obligent tous les habitants de la turcie sur la rive droite à venir y faite le guet nuit et jour. Les abbés Jean et Louis du Bellay réparent les ruines, reconstruisent église et couvent ; mais une misère plus grande s'introduit bientôt après eux avec la commende. Les prieurés tombent aux mains de séculiers ou « de religieux qui ne vallaient pas mieux », dit D. Huynes, même d'hérétiques ; et les chapelles des obédiences désertes sont transformées en greniers ou en écuries. A l'abbaye même le désordre est complet et s'envenime de procédures entre abbés et religieux.

La translation des reliques de Saint Florent

En 1475, menacé par le débarquement prévu de l'armée anglaise, le roi Louis XI effectuait une longue campagne en Picardie et en Normandie. Au début du mois de mai, il a par hasard découvert le corps de Saint Florent dans l'église Saing-Georges de Roye. En terminant définitivement la guerre de Cent ans en août (le Traité de Picquigny), le roi a regagné Tours le 24 novembre, après 16 mois d'absence. Son prémier voyage après cette rentrée était un pèlerinage vers Saint-Florent de Saumur, effectué le 7 décembre[2]. Le départ était exceptionnel, car le roi n'a pas quitté Tours jusqu'au 10 février 1476, sauf ce pèlerinage. Par ordre du roi, la translation des reliques a été achevée en 1480, de la collégiale de Roye à Saumur, alors qu'après sa mort, les chanoines de Roye ont pu en récupérer partiellement selon leur volonté[3].

L'abbaye dans les guerres de religion

Le lundi de Pâques 1562 un Cordelier, qui y prêche dans l'église abbatiale est grossièrement injurié et menacé de mort par les fermiers mêmes. Quelques jours après, le 15 mai, le couvent est envahi par le lieutenant Bourneau, de Saumur, avec divers officiers royaux et une bande huguenote, qui mettent la maison et l'église au pillage, s'habillent en prêtres, « huants et braiant comme des asnes », brisent les châsses, les autels et font brûler les reliques, l'orgue, les boiseries. Les religieux se réfugient où ils peuvent, jusqu'à l'occupation de Saumur par Montpensier; et malgré les gardes, organisées de nouveau par lettres royaux du 12 octobre 1567, l'abbaye est prise de vive force le 3 janvier 1569 par les huguenots et encore en avril 1576, sans que Puygaillard puisse lui porter secours. Une garnison royale occupe pourtant la place en 1585, encore en 1593, aux frais des religieux. La paix revenue, toute règle est brisée et la vie commune même presque délaissée. L'évêque Claude de de Rueil, qui vent restaurer la discipline, constate dans une visite et malgré les moines, les 19-21 avril 1657, l'état d'abandon du tabernacle, des autels, des châsses, «aussi sales «que le tabernacle. […], l'église toute remplie d'araignées…, décarrelée, sans crucifix, sans « orgues, sans confessionnaux, sans drap mortuaire; -~ la Bibliothèque, nous la visitâmes c point, car il n'y en à point. » Le règlement qu'il rédigea pour les religieux fut rejeté par eux. Ils préférèrent passer traité (31 octobre 1637) avec la nouvelle congrégation de Saint-Maur.

Le rattachement mauriste

L'introduction de Saint-Maur dans la maison fut faite à charge d'être payés d'une pension viagère. On y comptait encore de 32 à 35,000 livres de revenus dont 12,000 au profit de l'abbé. Mais de 36 religieux qui y vivaient avant la Réforme, le nombre était réduit à 10 ou 12 dès le temps où écrivait Roger, par « l'affection qu'ils ont, dit-il, de thésauriser ». Les revenus en 1790 se montaient à 60,813 livres en argent, 3,644 boisseaux de grains, 100 de fèves, 192 barriques de vin, 25 charretées de foin, 100 aunes de toile, le tout réduit par les charges à 36,490 livres. Onze religieux y résidaient encore dont six n'avaient pas trente ans, un septième, trente-deux ans ; trois réclamèrent leur liberté, parmi lesquels le cellérier D. René Joubert, âgé de 63 ans. Les autres réservèrent leur décision. — Il y existait à cette époque une bibliothèque de 6,000 volumes, et 5 Hss.

Une fin dans le tumulte révolutionnaire

A la révolution, l'abbaye est supprimée et les douze derniers moines quittent la vie conventuelle.

Le bourg qui était né autour de l'abbaye devient une commune qui, en 1794, est réunie à sa voisine (Saint-Hilaire) pour donner naissance à Saint-Hilaire-Saint-Florent. L'ancienne abbatiale et la plupart des bâtiments sont détruits sous l'Empire. Il ne reste de l'église que le narthex, ainsi que la crypte dans laquelle la restauration est en cours par la ville de Saumur[4] et la Fondation du Patrimoine.

Architecture

Église abbatiale

Bâtiments conventuels

Cloître

Sceaux

Armoirie, devise

Abbés de Saint-Florent lès Saumur

Terrier, revenus, dépendances

Nécrologue

Conservé, il nous renseigne sur les jour et mois de décès de certains abbés d'autres abbayes sans préciser toujours les années de l'événement ( ex Pierre Mahé, abbé de l'Abbaye Notre-Dame du Trochet décédé le 26 août)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

Sources

  1. Célestin Port, Dictionnaire historique, géographique, et biographique de Maine et Loire et de l'ancienne province d'Anjou, réed., Angers, tome IV, pp.359-363.
  2. Joseph Vaesen et Étienne charavay, Lettres de Louis XI, tomeXI "itinéraire", Librairie Renouard, Paris 1909
  3. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1842_num_3_1_451660
  4. http://www.ville-saumur.fr/breves_details.cfm?recordid=248
  5. Inventaire du patrimoine région Bretagne Miniac-Morvan présentation de la commune de Miniac-Morvan

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Abbaye Saint-Florent de Saumur de Wikipédia en français (auteurs)

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