- Église Notre-Dame des Victoires (Tianjin)
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L'ancienne cathédrale Notre-Dame des Victoires de Tianjin (anciennement Tientsin) est une église catholique administrée par l'Association patriotique des catholiques de Chine officiellement non reconnue par Rome. Elle se trouve dans le quartier de Haihelou, ancienne résidence de la dynastie Qing (autrefois Tsin), qui faisait partie de la concession française de Tientsin, au nord-ouest de la ville et fait partie du diocèse de Tientsin.
Sommaire
Histoire
C'est en 1861, quelque mois après l'obtention de leur concession, que les Français aidés de souscriptions de fidèles de métropole, des dons des Lazaristes, et des deniers de Napoléon III font construire au bord du fleuve une église catholique, pour les soldats, missionnaires et commerçants de la région, ouvrant la route de Pékin, qui est agrandie en 1869. Elle est d'abord construite en style néoroman albigeois. Elle est incendiée le 21 juin 1870 pendant une révolte anti-chrétienne, où le consul français de Tientsin, Fontanier, est tué[1]. Les populations étaient aussi irrritées du stationnement des troupes pendant la guerre de l'Opium entre 1858 et 1865 et de l'occupation de la villa impériale par le consulat français. Les Filles de la Charité qui s'occupent des orphelins sont accusées par le peuple de dévorer les cervelles des bébés et de fabriquer des drogues[2]. Cette rumeur provoque le meurtre des dix religieuses et de commerçants français par la foule excitée par les mandarins locaux. Vingt Chinois sont exécutés et deux mandarins bannis et une ambassade expiatoire envoyée à Paris, tandis que des indemnités sont versées[3].
L'église est finalement réédifiée en style néomédiéval du pays d'Artois et prête en 1897, grâce aux subsides que le consul G. de Chaylard, qui s'occupe de la concession, a pu réunir. Mais à nouveau pendant la révolte des Boxers, elle est ravagée en 1900 et restaurée en 1904. Devenue trop petite, les lazaristes font construire une autre église, la cathédrale Saint-Joseph, en 1912 qui devient le siège du diocèse et la nouvelle cathédrale en 1914, dans un lieu plus sécurisé au sud. Elle ferme pendant la révolution communiste, puis rouvre partiellement. Elle est vandalisée en 1976 par les Gardes rouges dénonçant l'« Opium du peuple » , la même année où a lieu un tremblement de terre et finalement restaurée en 1983.
Elle est rendue au culte en 1986. Aujourd'hui, c'est un monument national protégé, depuis 1988.
Notes
- Corinne de Ménonville, op. cité, p. 80
- Corinne de Ménonville, op. cité, p. 157
- Une partie des indemnités sera versée par les taxes prélevées par les autorités chinoises sur les douanes des produits étrangers (article du Shanghai Evening Courrier de décembre 1870)
Bibliographie
- Corinne de Ménonville, Les Aventuriers de Dieu et de la République, Paris, Les Indes Savantes, 2007
Voir aussi
Catégories :- Église chinoise
- Tianjin
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