- Vemarana
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Le Vemarana (ou Vemerana en anglais) est le nom donné à l'éphémère État indépendant formé sur l'île d'Espiritu Santo, dans l'archipel des Nouvelles-Hébrides, lors de la tentative de sécession de l'île, entre novembre 1980 et juillet 1981.
Majoritairement francophones, les habitants de l'île ont plusieurs fois tenté de faire sécession[1]. Le mouvement Nagriamel et son leader Jimmy Stevens (1922-1994) proclament une première fois unilatéralement l'indépendance de l'île le 27 décembre 1957. Les autorités coloniales du condominium franco-britannique s'y opposèrent.
À l'approche de l'indépendance de l'archipel, en novembre 1979, les répresentants de Nagrimael à Espiritu Santo, qui n'adhèrent pas au projet d'indépendance du Vanuatu soutenu les par anglophones du Vanua’aku party, décident de faire sécession.
La Grande-Bretagne envisage de rétablir l'ordre en envoyant l’armée mais la France s'y oppose. Le 28 mai 1980 sur Espiritu Santo, les sécessionnistes prennent le chef-lieu de l'île, Luganville et y déploient le drapeau de la République indépendante de Vemarana. Le gouvernement de Port-Vila, dirigé par Walter Lini, ordonne un blocus de l’île. Le 3 juin 1980, la France, par la voix de son représentant sur place, reconnaît l'indépendance de Santo. Jimmy Stevens devient Premier ministre et forme un gouvernement à Luganville, le 5 juin 1980[2]. Mais les négociations avec Port-Vila échouent et du 27 juillet au 18 août 1980 les forces armée franco-britanniques rétablissent l'ordre.
Le 31 août 1980, lendemain de l'indépendance du Vanuatu, Walter Lini obtient l’aide militaire de la Papouasie-Nouvelle-Guinée (Kumul Force) qui reprit le contrôle du pays. Cette brève guerre civile est connue sous le nom de Coconut War[3]. La sécession du Vemarana est réprimée et 760 personnes arrêtées, dont Jimmmy Stevens, condamné à 15 ans de prison. Il est libéré le 19 août 1991.
L'ambassadeur de France est expulsé de Port-Vila le 2 février 1981. Les relations diplomatiques entre le Vanuatu et la France reprennent au mois d'octobre.
L'île de Santo, qui était jusqu'alors le poumon économique de l'archipel, paya très cher cette rébellion, les investissements de la nouvelle République se dirigeant désormais vers Port-Vila.
Notes et références
- Quid 2004
- Ron Adams, "History (from Vanuatu)", Encyclopædia Britannica, 2006
- "A Pacific engaged: Australias (sic) relations with Papua New Guinea and the island states of the southwest Pacific", Australian Senate, August 12, 2003, p.288
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