- Tours de Castillon
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Tours de Castillon
Vue orientale du site.Localisation Pays France Bouches-du-Rhône Paradou Coordonnées Altitude 48 m Géolocalisation sur la carte : Bouches-du-Rhône
Géolocalisation sur la carte : France
Histoire Époque 200 av. J.-C. – XVe siècle Les tours de Castillon sont un site archéologique situé à Paradou (Bouches-du-Rhône) sur la chaîne de la Pène (massif des Alpilles). Le site a été habité entre le IIe siècle av. J.‑C. et le XVe siècle, avec un maximum de population entre les XIIIe et XIVe siècles. Il a ensuite été abandonné par ses habitants qui sont allés peupler le nouveau village à quelques centaines de mètres plus au nord, dénommé aujourd'hui Paradou.
Des fouilles archéologiques récentes ont permis de reconstituer l'histoire de cet oppidum. Le site peut être visité aujourd'hui. On y observe la présence de trois tours encore debout datant du Moyen Âge et qui marquaient les limites de la ville ancienne. Le rempart a disparu dans sa quasi-totalité. Des fouilles archéologiques y ont été menées entre 1986 et 1990 et ont révélé l'existence de cet oppidum très détérioré par le temps et les fouilles clandestines[1].
Sommaire
Histoire
Antiquité
Le site des tours de Castillon a dominé durant des siècles une vaste étendue marécageuse, dénommée les marais des Baux et dont il constituait la frontière nord. Son emplacement par rapport à ce marais n'est pas anodin. Il se situe au-dessus d'un point de franchissement des marais, le pont Saint-Jean[2], sur le chaînon de collines de La Pène, à 41 mètres d'altitude.
Propriété des seigneurs des Baux au Moyen Âge, le site est habité depuis bien plus longtemps[2]. Les premières traces d'occupation semblent remonter au IIe siècle av. J.‑C.[1], même si des tessons retrouvés pourraient être plus anciens de deux à trois siècles. L'oppidum n'est fortifié qu'à partir du IIe siècle av. J.‑C., période à laquelle il s'entoure d'un mur en brique crue sur un socle de pierres sèches large de 1,50 mètre[3]. Le parement en grand appareil est postérieur à ce premier rempart mais date approximativement de la même période ou au plus tard de la période augustéenne[1]. Contre le rempart, des cases à brique crues sur solin de pierres sont appuyées. Le rempart a beaucoup souffert. Ses blocs ont été prélevés au Moyen Âge pour permettre la construction de divers ouvrages. On considère qu'il devait se trouver deux portes au castrum, au nord et au sud, même s'il n'a pas été possible d'en apporter la preuve à ce jour[4]. Les pierres utilisées viennent probablement des Alpilles. Il s'agit d'un calcaire burdigalien typique des Baux ou du mont Paon[4]. Le premier rempart devait être en briques crues, comme le mur des maisons du castrum, tandis que le second rempart, de moindre qualité, était fait d'adobes.
Il existe des traces d'un incendie qui a probablement détruit le village entre la fin du IIe et le début du Ier siècle. Toujours est-il que, s'il a sans doute était inhabité à ce moment, le site compte à nouveau une certaine population au début de l'époque romaine[1].
Une chaussée antique a été repérée par des vues aériennes mais n'a pas encore été datée, même si on peut sans doute l'estimer d'époque romaine[4].
Moyen Âge
À l'origine propriété de l'abbaye de Montmajour, le castrum de Castillon devient possession du seigneur des Baux entre le XIe et le XIIe siècle[5]. Le site permet de par sa position d'être en communication permanente avec le château des Baux et de contrôler la voie de communication traversant le marais des Baux et menant à la plaine de la Crau.
Nécropole
La nécropole découverte sur le versant sud-est du site des tours de Castillon, regardant vers les marais des Baux, a révélé la présence de cinq corps sans doute datés du Moyen Âge. Seuls les sexes de trois de ces corps ont pu être identifiés : il s'agit de deux hommes et d'une femme. Les corps étaient à l'intérieur de sépultures en decubitus dorsal, les bras en adduction et les jambes en extension. Ce sont tous des adultes, entre 21 et 45 ans et ils mesurent entre 1,61 cm et 1,73 cm, ce qui constituent des tailles élevées[6].
Annexes
Notes et références
- Henri Tréziny, Mireille Vacca-Goutouli, « Le rempart en grand appareil des tours de Castillon (Le Paradou) », in Milieu et sociétés dans la Vallée des Baux – Études présentées au colloque de Mouriès, dir. Ph. Leveau et J.-P. Saquet, Revue archéologique de Narbonnaise, suppl. 31, Montpellier, 2000, p. 201.
- Jean-Maurice Rouquette, éd. Imprimerie nationale, Paris, 2008, (ISBN 9782742751761), p. 151. Philippe Leveau, « Le territoire d'Arles à l'époque romaine » in Arles, histoire, territoires et cultures, sous la direction de
- « Les oppida des Alpilles », in Les Alpilles, encyclopédie d'une montagne provençale, Y. Marcadal, éd. Les Alpes de Lumière, Forcalquier, 2009, p. 144.
- Henri Tréziny, Mireille Vacca-Goutouli, op. cit., p. 203.
- « Castillon », in Les Alpilles..., S. Aspord-Mercier, op. cit., p. 234, 235.
- Anne Richier, « Étude anthropologique de la nécropole du Paradou », in Milieu et sociétés dans la Vallée des Baux..., op. cit., p. 345, 346.
Liens internes
Bibliographie
- Henri Tréziny, Mireille Vacca-Goutouli, « Le rempart en grand appareil des tours de Castillon (Le Paradou) », in Milieu et sociétés dans la Vallée des Baux – Études présentées au colloque de Mouriès, dir. Ph. Leveau et J.-P. Saquet, Revue archéologique de Narbonnaise, suppl. 31, Montpellier, 2000, p. 201-4.
- Louis Paulet, Les Baux et Castillon, 1902, rééd. CPM Marcel Petit, 1986.
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