Théodore Roos

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Portrait de Johann Jacob Fried (1667), Musée historique de Strasbourg

Autoportrait de l'artiste auprès de sa muse (1673)

Théodore Roos, né à Wesel en septembre 1638 et mort en 1698, est un peintre allemand. Il est le frère cadet de Johann Heinrich Roos (1631–1685), également peintre.

Biographie

Théodore Roos fut l'élève d'Adrien de Bye. Il séjourna notamment à Mannheim, Strasbourg et Stuttgart et peignit des scènes historiques, des portraits, des paysages et des animaux.

Deux ans après, il retourna chez son père, où il rencontra son frère qui avait de la réputation. Il profita de ses avis et ils travaillèrent ensemble. Quelques Portraits de leurs mains portés à la Cour de Hesse et Hesse-Cassel, y firent fortune, et le Landgrave engagea les frères Roos à se rendre auprès de lui. Ils y furent employés à de grands ouvrages, et y peignirent beaucoup de portraits pendant les trois années qu'ils y demeurèrent.

Théodore fut à Mannheim, lorsqu'il vit son frère en 1657 parvenu à un établissement avantageux, il voulut essayer de voler de ses propres ailes, et il y réussit. Il débuta dans cette Cour par un grand tableau, où il avait représenté les officiers en chef de trois régiments de la milice bourgeoise. On le voit encore dans la Salle du Conseil. L'Électeur palatin trouva ces portraits si ressemblants, qu'il combla d'éloges l'artiste ; il lui fit donner des présents et le choisit pour peintre le Duc d'Orléans et la Princesse Palatine, qui venaient d'être mariés ensemble. Roos se surpassa, il fut richement récompensé et gratifié d'une chaîne et d'une médaille d'or, qui portait l'empreinte du Duc et la Duchesse d'Orléans.

Les Cours de Birkenfeld, de Bade, de Hanau et de Nassau, chargèrent notre artiste de plusieurs ouvrages ; le Duc de Wurtemberg lui commanda huit grands tableaux, dont tous les sujets étaient pris dans l'histoire. Ces beaux ouvrages lui valurent le titre de premier Peintre de chaque Cour.

Cette Nation, qui n'a jamais fait la guerre aux Arts, donna des marques sensibles de son estime à notre peintre ; on le traita avec distinction, il eut des Sauve-gardes, et il fut exempt de logement de Gens de guerre, et de toute autre contribution. Les plus grands Seigneurs le visitèrent ; il en avait peint plusieurs, et ceux qui n'avoient pas de ses ouvrages, s'empressèrent d'en obtenir. Il acquit, par les talents une grande fortune et la réputation plus flatteuse d'un Artiste célèbre : on ignore le lieu et l'année de sa mort.

Ce peintre avait une manière facile et large, sa couleur est vigoureuse. S'il avait vécu quelque-temps à Rome, il aurait peut-être surpassé ceux de son siècle ; mais il n'était pas aussi bon dessinateur que grand coloriste : on en peut attribuer la cause au peu de temps qu'il employa au dessein. Il n'est que trop ordinaire aux jeunes artistes, et sur-tout ceux qui ont du génie, de s'impatienter des Eléments. Éblouis par l'éclat de la Peinture, l'étude pénible du dessin leur paraît minutieuse et ennuyeuse. Ses compositions sont pleines de génie. Il était fort estimé en Allemagne, où sont presque tous ses ouvrages, surtout pour les portraits qu'il saisit parfaitement ressemblants.

Source

• (fr) « Théodore Roos, élève d'Adrien de Bie » (J. B. Descamps, La vie des peintres flamands, allemands et hollandois : avec des portraits gravés en taille-douce, une indication de leurs principaux ouvrages, & des réflexions sur leurs différentes manieres, tome 3, 1660, Paris, p. 68-69)

Voir aussi

Bibliographie

• (de) Heinrich Weizsäcker, « Theodor Roos », in Allgemeine Deutsche Biographie, vol. 53, Duncker & Humblot, Leipzig, 1907, p. 459
• (fr) Charles Baechler, Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 49, Fédération des sociétés d'histoire et d'archéologie d'Alsace, 1982, p. 130
• (fr) Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, vol. 11, Gründ, 1999, p. 885 (ISBN 9782700030211)

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