- Tentacule érotique
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Viol par des tentacules (触手強姦, shokushu goukan?) est un concept retrouvé dans quelques hentai décrivant des scènes d'horreur au cours desquelles des créatures munies de tentacules (habituellement des monstres) violent ou pénètrent des femmes, d'autres créatures, des futanari et/ou, moins fréquemment, des hommes.
Ce genre d'érotisme est très apprécié au Japon où il est même fréquemment parodié. En occident, les tentacules érotiques sont souvent associées aux hentai et constituent un phénomène culturel[1].
Sommaire
Historique
Les créatures munies de tentacules ont fait leur apparition dans l'érotisme japonais bien avant la pornographie animée. Les illustrations du roman Kinoe no komatsu écrit par Katsushika Hokusai en 1814 en sont un exemple fameux — et probablement le premier. Il s'agit d'une shunga (gravure érotique japonaise) qui a inspiré nombre d'artistes. L'Australien David Laity l'évoque en une toile du même nom et Masami Teraoka remet l'image au goût du jour avec son ouvrage de 2001 Sarah and Octopus/Seventh Heaven partie de la collection Waves and Plagues.
Un travail de Danielle Talerico[2] montre que si les Occidentaux ont souvent interprété la fameuse gravure d'Hokusai comme un viol, les Japonais de l'époque d'Edo la considèrent plus volontiers comme un acte sexuel consensuel illustrant la légende de Tamori, la pêcheuse d'ormeaux, où Tamori vole le diamant du roi des Mers. Ce dernier, aidé de sa troupe (dont des pieuvres) la poursuit. Dans le texte accompagnant la gravure, la plongeuse et deux pieuvres éprouvent une jouissance mutuelle.
Culture
En 1990, Demon Beast Invasion, un manga de Toshio Maeda, est à l'origine d'un « paradigme moderne de pornographie » basé sur des tentacules dans laquelle les éléments d'une agression sexuelle sont exacerbés. Meda explique qu'il a inventé le genre pour rester dans les limites strictes de la censure japonaise qui interdit la visualisation d'un pénis mais apparemment pas une pénétration par un tentacule ou un appendice similaire (souvent celui d'un robot).
L'utilisation d'appendices sexuels existe également, bien qu'avec une fréquence moindre, dans les films européens et américains. Le contexte historique de tentacules érotiques est indéniablement un phénomène d'origine japonaise. Cependant, son apparition dans les films actuels, à la fois ceux de science fiction (films B) et ceux destinés aux adultes, a reçu une impulsion après la parution de Galaxy of Terror (Roger Corman) en 1980. Dans ce film, une astronaute, interprétée par Taaffe O'Connell, est capturée, violée et tuée par un ver géant. Le ver utilise ses nombreux tentacules pour commencer par déshabiller l'astronaute avant de la pénétrer.
Notes et références
- (en) Mariana Ortega-Brena Peek-a-boo, I See You: Watching Japanese Hard-core Animation, ed. Springer New York, Sexuality & Culture, New York, 2009, volume13, numéro 1,pp. 17–31, ISSN : 1095-5143, DOI : 10.1007/s12119-008-9039-5 (Lecture de l'article sur Internet payante).
- (en) Danielle Talerico, Interpreting Sexual Imagery in Japanese Prints: A Fresh Approach to Hokusai’s Diver and Two Octopi, in Impressions, The Journal of the Ukiyo-e Society of America, Vol. 23 (2001).
Annexes
Liens externes
- (en) Japan SAQ — Quelques questions posées sur le Japon.
- (en) Manga Artist Interview Series Part I, Sake-Drenched Postcards—entretien avec Toshio Maeda.
Catégories :- Sexualité dans la culture
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