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Temple Guan di
Vue du temple Guan diPrésentation Géographie Pays France Région La Réunion Département La Réunion Ville Saint-Pierre Coordonnées Géolocalisation sur la carte : La Réunion
modifier Le temple Guan di est un des quatre temples chinois qui se situe sur l'île de La Réunion, à Saint-Pierre, dans le sud de l'île. Il dispose de quatre autels latéraux dédiés à différentes divinités, ce qui en fait une des pagodes la plus grandes de l'île.
Installée à cet endroit depuis 1920, la pagode est dédiée à Guan Di (Guandi), dieu du commerce, de la littérature et de la guerre, cependant la construction d'un nouveau centre culturel dédié à Guan di est en cours.
Sommaire
Géographie
Saint-Pierre est considérée comme la sous-préfecture de La Réunion. La pagode Guan di se situe dans le centre ville en attendant la construction d'un nouveau temple courant 2012.
Historique
À l’origine, ce temple était une simple bâtisse qu’on avait bâtie à l’attention des Chinois engagés. En effet, c'est vers le milieu du XIXe siècle que sont arrivés les premiers Chinois.
L'immigration : les premiers Chinois à la Réunion
La première vague d'immigrés a été celle des travailleurs engagés sous contrat ; La France ayant eu recours à cette main-d'œuvre étrangère pour remplacer les esclaves dans les plantations. Ce premier contingent arrive à la Réunion en 1844, en provenance de Malaisie et non directement de Chine. Ces hommes étaient destinés aux travaux de l'agriculture, d'endiguement des rivières ou encore à la sériciculture. Mais dès 1846, l'Administration coloniale arrête le recrutement des Chinois, considérés comme « mauvais travailleurs » à la suite d’actes de révoltes et de violences perpétrés par certains d'entre eux. Les conditions de vie et de travail dans les plantations n’étaient pas très éloignées de celles que connurent les esclaves africains ou malgaches. La recherche de la rentabilité à tout prix était la principale motivation des maîtres ou propriétaires de plantations. Une deuxième vague (en provenance de Chine, cette fois)arrive sur l'ile dés le début du XIXème siècle, mais les conditions de travail déplorables et les contrats non respectés leur font quitter l'ile dés 1907.
Parallèlement à ces engagements contractuels, La Réunion a bénéficié de travailleurs engagés librement, grâce à un décret en 1862 favorisant l'engagement libre.
Ces premiers immigrants furent suivis d'autres travailleurs, recrutés dans le même but, les uns par leur propre initiative et souvent avec l'aide et la protection de leur famille déjà installée sur place, les autres sont poussés à immigrer à cause des événements politiques comme la guerre sino-japonaise, entre autre.
Ainsi, lors de ces immigrations contractuelles ou libres, deux groupes étaient à distinguer : - les Hakkas, natifs pour la plupart de Shin-Nen et de No-Yen ; les Cantonnais proprement dits, de Nam-Hoy et Soun-Tac. Bien que lisant les mêmes caractères et pratiquement la même langue, ces deux groupes parlaient et parlent encore un dialectes différents.
La communauté chinoise aujourd'hui
Très vite, ces Chinois abandonnèrent les travaux agricoles pour prendre le statut d'épiciers, d'employés de commerce local, surtout dans l'alimentation, où ils ont connu des réussites éclatantes. Actuellement, les réunionnais d'origine chinoise détiennent une part importante du commerce de détail et de l'importation. On les trouve, en outre, dans l'administration et dans les professions libérales.
Le complexe
A l'origine sur l'emplacement du temple, s'élevait le local de réunion des premiers chinois de la région de "Moyenne" ou "Mei Xian" (Hakka people). C'est la raison pour laquelle, certains ont gardé la dénomination de "Moyenne Koung Si" ou "Société de Moyenne".
L'implantation du temple Guan di s'est fait bien plus tard et n'avait au départ qu'une petite chapelle qui s'est agrandie au fil du temps pour devenir ce qu'il est aujourd'hui.
Tout autour du temple qui occupe le bâtiment central, 2 autres sculptures ont été rajoutées : vers l'arrière une chapelle annexe et les cuisines préparant des plats traditionnels pour plus de 900 convives ; vers la droite, le "local" siège du club "Qiao Lian Che" ("Les amis de St Pierre). A l'étage, plusieurs grandes salles servant pour des banquets ou des projections et tout au fond, les nouvelles cuisines. Tout le complexe fut édifié par tranche, selon les besoins, ce qui explique le caractère hétérogène de l'ensemble.
Le Temple
Il est constitué d'une grande salle aux murs rouges, aux fenêtres et portes multicolores.
La couleur rouge est très présente dans la culture chinoise ; en effet, elle est synonyme de bonheur, de fêtes, de divinités.
Le temple Guan di de St Pierre est décoré de 2 piliers portant des inscriptions à la gloire du dieu. Au plafond, le temple est arboré de bannières de soie couvertes de broderie et d'inscriptions, autant de dons apportés par les fidèles.
Lorsque vous passez la porte, sur le parvis, vous trouverez un brule encens où chaque chinois, lorsqu'il vient se recueillir, brule 3 bâtons d'encens : un pour le ciel, un pour la terre, un pour l'humanité.
Les autels
Le temple de Guan di de St Pierre se caractérise par le fait qu'il possède 4 autels dédiés à 4 différentes divinités dont Guan di.
a) L'autel de GUAN DI
La statue dorée de Guan di, au port majestueux et à la barbe respectable se situe au fond du temple. La légende dit que la statue ne doit être nettoyée qu'une fois par an, le jour de son anniversaire. A ses pieds, brule continuellement une lampe à l'huile.
Devant Guan di, 3 grandes tables ornées de bougies et de vases dans lesquels sont mis les fameux bâtons d'encens. La plus grande table est utilisée lors des cérémonies.
De part et d'autre de la statue, se trouvent les autels annexes : Dieu de la Justice et de la Fortune (coté droit) , le Dieu des Taoïstes et l'autel des Ancêtres sur la gauche.
Guan di
Sources
- DUBARD Colette et Sully, ( ?) : Immigrants de la Réunion, La Réunion, Collection Racines Réunionnaises.
- Gilles Gérard, Les Réunionnais d'origine chinoise, Université de Bordeaux III, 1989, 332 p. [présentation en ligne]
- Edith Wong-Hee-Kam, L'engagisme chinois : révoltes contre un nouvel esclavagisme, Conseil général de la Réunion, 1999, 72 p. (ISBN 978-2-9070-6434-7) [présentation en ligne]
- Edith Wong-Hee-Kamm, La diaspora chinoise aux Mascareignes : le cas de la Réunion, L'Harmattan, 1996, 496 p. (ISBN 978-2-7384-4513-1) [présentation en ligne]
Liens externes
- Live Yu-Sion, « Illusion identitaire et métissage culturel chez les « Sinoi » de la Réunion » sur http://perspectiveschinoises.revues.org, Perspectives chinoises, juillet-août 2003. Mis en ligne le 2 août 2006, consulté le 8 novembre 2011
- Des engagés Chinois aux ’’passagers libres d’engagement’’ sur http://www.clicanoo.re/, 2005. Mis en ligne le 1er novembre 2005, consulté le 8 novembre 2011
- Marc Kichenapanaïdou, « Il y a 165 ans, les premiers Chinois arrivèrent à La Réunion » sur http://www.temoignages.re/, Témoignages, 14 avril 2009. Consulté le 8 novembre 2011
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