Taffard de Saint-Germain

Taffard de Saint-Germain

Taffard de Saint-Germain est homme politique et un intrigant français.

Biographie

Il apparaît dans les Mémoires de Mme de la Rochejacquelein[1]. Hobereau provincial, son rôle et son influence deviennent sensibles, surtout après la révolte des Vendéens et des Chouans, succédant à la Révolution française de 1789, dans la région bordelaise. Après les évènements de Cholet et l’affaire Cadoudal, il va se rapprocher définitivement de Louis XVIII, dont il devient le commissaire et l'agent[2], adhérant au royalisme par conviction, et duquel il reçoit des consignes, jouant particulièrement un rôle de coordinateur et d'émissaire. Impliqué dans le contexte diplomatique, il est l’un des premiers meneurs de l’organisation royaliste : avec Rollac et Bontemps-Dubarry, notamment, il permet d’établir des relations durables entre Wellington, le Duc d’Angoulême[3], et les chefs connus pour leur fidélité d’appartenance[4], de même qu’avec La Rochejacquelein ou le maire de Bordeaux, Jean-Baptiste Lynch, qui s’adresse directement à lui à Paris en 1813, avant de consolider l'entente mutuelle ([5] et[6]). Au-delà des réunions nocturnes où il rencontre La Rochejacquelein, de Gombault, de Saluces, de Pommier, Queryaux, Du Barry, Luetkens, Macarty, Gauthier et Mondenard, ainsi que des émigrés, il se présente comme l'un des principaux artisans de la venue du Duc d’Angoulême à Bordeaux[7]. Il participe à des opérations diverses, notamment en Espagne et en Angleterre, qui préparent l’avènement et le retour de Louis XVIII[8]. Après la chute de l’Empire Napoléonien, il devient Commissaire Royal de Guyenne. Il a logé un temps à l’Hôtel Duffau de Lamothe, 13 rue Thiac, où il fut commandant en chef de la Garde Royale et Président du Conseil.

Bibliographie indicative

  • Mémoires de la marquise de La Rochejacquelein, 1817 [1]
  • Histoire de la restauration : 1814-1830, 1837, Volume 1 par F.P. Lubis [2]
  • Mémoires pour servir à l’histoire de France de Jacques Barthélemy S. Salgues, 1826 [3]
  • Histoire de la chute de l’Empire de Napoléon d’Eugène Labaume, 1820 [4]
  • Le Consulat et l’Empire ou Histoire de la France et de Napoléon Bonaparte d’Antoine-Claire Thibaudeau, 1835 [5]
  • Biographie nouvelle des contemporains d’Antoine-Vincent Arnault, Antoine Jay, Étienne de Jouy, Jacques Marquet de Norvins, 1822 [6]
  • Histoire des campagnes de 1814 et de 1815, par M. Alphonse de Beauchamp, 1816 [7]
  • Victoires, conquêtes, désastres, revers et guerres civiles des Français de Charles-Théodore Beauvais de Préau, Jacques-Philippe Voïart, 1821 [8]
  • Vie de Louis XVIII : roi de France et de Navarre, M. Alphonse de Beauchamp, 1821 [9]
  • Histoire des émigrés français, depuis 1789, jusqu’en 1828 d’A. Antoine de Saint-Gervais, 1828 [10]
  • Exposé fidèle des faits authentiquement prouvés qui ont précédé et amené la journée de Bordeaux, au 12 Mars 1814 de J.-S. Rollac, 1816 [11]
  • Nobiliaire universel de France de Nicolas Viton de Saint-Allais, Ange Jacques Marie Poisson de la Chabeaussière, Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles, Abbé de Lespines, de Saint-Pons, Ducas, Johann Lanz, 1816 [12]
  • Le royalisme prouvé par les faits, ou Exposé authentique des causes et des résultats de la journée de Bordeaux au 12 Mars 1814, Jacques Sébastien Rollac, 1820 [13]
  • Biographie des hommes vivants, ou histoire, par ordre alphabétique, de la vie publique de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs actions ou leurs écrits, 1818, rédigé par une société de gens de lettres et de savants. [14]

Témoignages et notes

  1. « En 1808, l'enlèvement des princes d'Espagne excita une vive indignation à Bordeaux. M. de Rollac organisa un plan avec MM. Pedesclaux, consul d'Espagne, Taffard de Saint-Germain, Roger et quelques autres, pour enlever Ferdinand VII et le conduire à la station anglaise. Ils envoyèrent M. Dias, maître de langue espagnole à Bordeaux, pour l'en prévenir, et il vint à bout de s'introduire quelques instants dans sa chambre, et de lui parler : mais le prince ne prit aucune confiance dans une personne inconnue ; ces messieurs attendirent en vain ses ordres, et le projet manqua. M. de Rollac fit, peu de temps après, un complot pour livrer Pampelune aux Espagnols : il fut sur le point de réussir ; mais, étant découvert, il fut obligé de fuir. M. Taffard, son ami, le fit embarquer pour l'Angleterre ; il emporta un mot de ma mère pour mon oncle de Lorge, et, par ce moyen, fut accrédité du roi, parla du dévouement des Bordelais, et surtout du courage et du zèle de M. Taffard auquel il devait la vie. Les relations avec Bordeaux se trouvèrent ainsi rétablies. Il n'en résulta rien pendant quelques années ; mais lorsqu'en 1813 la retraite de Moscou eut fait renaître l'espérance, M. Latour arriva à Bordeaux, apportant à M. Taffard une lettre de son ami, pour l'inviter à rallier le parti royaliste : M. Latour l'en chargea de la part du roi. Il était loin de s'attendre à cet honneur ; peu riche, ayant une famille nombreuse, sans ambition, M. Taffard n'avait songé, en servant M. Rollac, qu'à remplir les devoirs de l'amitié ; et tout attaché qu'il était à la maison de Bourbon, il n'avait pas eu l'idée de former un parti : les ordres du roi lui parurent sacrés. M. Latour était chargé par S.M. de voir aussi M. de la Rochejaquelein, et de lui dire qu'elle comptait sur lui pour la Vendée. Mon mari se rendit à Bordeaux, et eut, dès le soir, une conférence de quatre heures avec MM. Latour et Taffard. » (Mémoires de Madame la marquise de la Rochejacquelein... 1817, p. 456-457).
  2. « Une agence fut spécialement constituée à Bordeaux, sous la conduite de M. Taffard de Saint-Germain, qui reçut le titre de commissaire du roi. M. Taffard de Saint-Germain avait mission de se concerter avec le marquis de la Rochejaquelein, et de combiner, au besoin, les mouvemens de Bordeaux et de la Vendée. » (Histoire de la restauration : 1814-1830, 1837, Volume 1 par F.P. Lubis, p. 124).
  3. « Nous avons vu que les royalistes de Bordeaux étaient depuis long-temps en relation avec Louis XVIII ; favorisés par les évènements, ils obtinrent l’autorisation de former un comité dont M. Taffard de Saint-Germain fut le chef ; sa prudence et sa loyauté inspiraient la confiance générale. Ce comité, composé d’un grand nombre de personnes de toutes les classes, renfermait beaucoup d’artisans dont le zèle était d’autant plus louable qu’il était très désintéressé. M. de Gombault, sous le prétexte de former une association pieuse, réunit une société politique à laquelle s’attacha M. Louis de Larochejacquelin, frère du célèbre vendéen de ce nom. Depuis l’origine de la Révolution, cette famille nourrissait le désir de contribuer au rétablissement de l’ancienne monarchie, avec une constance et une ardeur que les dangers et les persécutions ne purent ni ébranler ni refroidir. Le comité, rassemblé sous la direction de M. Taffard de Saint-Germain, avait long-temps délibéré sans rien conclure : celui qui le présidait, voyant que Wellington tenait en échec l’armée du duc de Dalmatie, et que Napoléon, pressé par la confédération européenne, ne pouvait disposer d’aucune force contre Bordeaux, déclara qu’un mouvement royaliste dans l’intérieur, influerait sur les déterminations des Souverains étrangers auxquels il était urgent de prouver que la dynastie des Bourbons avait encore des partisans. », p. 304-305 de l'Histoire de la chute de Napoléon d’Eugène Labaume daté de 1820. Il est fait mention de la marquise de Donissan à la p. 474 dans Le Consulat et l’Empire ou Histoire de la France et de Napoléon Bonaparte... 1835, d’Antoine-Claire Thibaudeau.
  4. Voici ce que mentionne la biographie de Durfort Boissière, à la p. 270 : « (Alphonse, comte de), né le 19 Janvier 1753, fut nommé lieutenant-général après la rentrée du roi en 1814. Il avait été particulièrement employé pendant l’émigration à entretenir une correspondance secrète entre les royalistes du dehors et ceux du midi de la France. Il présenta aux ministres de Louis XVIII à Londres, ainsi qu’au ministre anglais, M. Jacques Sébastien Rolac, de Bordeaux, qui était venu proposer des plans pour la rentrée des Bourbon en France. M. Taffard Saint-Germain, nommé par le roi commissaire commandant en Guiénne, et chargé d’organiser un corps de royalistes dans cette province, devait, ainsi que M. Rolac, à son retour, correspondre avec le comte de Durfort Boissière, le duc de La Châtre et le comte de Blacas. Il paraît que c’est à ces négociations entretenues depuis plusieurs années, que le comte de Durfort Boissière attribua le succès de la cause royale en 1814 : lui-même les a fait connaître et en a fait sentir toute l’importance. En Août 1816, ayant reçu une députation de la garde nationale de Bordeaux, qui vint le complimenter sur son arrivée en cette ville, il lui fit la réponse suivante : « C’est aux relations ouvertes entre Londres et Bordeaux qu’est dû l’heureux résultat de la journée du 12 Mars, et à cette mémorable journée la séparation du congrès de Châtillon, les évènements du 31 Mars à Paris, et enfin la paix générale. » » (Biographie nouvelle des contemporains, 1820, d’Antoine-Vincent Arnault, Antoine Jay, Étienne de Jouy, Jacques Marquet de Norvins).
  5. Dès Mars 1813, selon Alphonse Beauchamps, la confédération royale, soutenant la dynastie légitime, composée des Ducs de Trémouille, de Fitz-James, de Duras, de MM. de Polignac, Ferrand, de Montmorency, de la Rochefoucauld, Barente, d’Autichamp, Sesmaisons (illisible), comportait un comité secret regroupant Taffard de Saint-Germain, de Gombault, Laroche-Jacquelein, Alexandre de Saluces, selon la note de la p. 247 des Victoires, conquêtes, désastres, revers et guerres civiles des Français, 1817, de Charles-Théodore Beauvais de Préau et Jacques-Philippe Voïart.
  6. En ce qui concerne le maire de Bordeaux, en 1814 : « Le 27 Février, M. Taffard se décide à sonder le maire lui-même et lui fit remettre une lettre par M. de Mondenard. Le soir même, M. Taffard et M. Lynch eurent leur première entrevue. Le commissaire du roi trouva le maire dans de bonnes dispositions. » (Le royalisme prouvé par les faits, ou Exposé authentique des causes et des résultats de la journée de Bordeaux au 12 Mars 1814, Jacques Sébastien Rollac, 1820, p. 45-46). Voir aussi la biographie de Jean-Baptiste Lynch, au sein de la Biographie des hommes vivants, ou histoire, par ordre alphabétique, de la vie publique de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs actions ou leurs écrits, 1818, rédigé par une société de gens de lettres et de savants, p. 269.
  7. « Le 12 Mars, la ville de Bordeaux saluait par des acclamations unanimes l'arrivée dans ses murs de monseigneur le duc d'Angoulême. Depuis l'année précédente, le comité royaliste dont nous avons déjà parlé, augmenté d'un certain nombre d'émigrés, et où se trouvaient le marquis de la Rochejacquelein et M. Luetkins son ami, MM. Ravez, de Perrin, de Rollac, de Pommiers, de Budos, Fefaut de la Tour, Taffard de Saint-Germain ; ce comité, disons-nous, avait travaillé avec autant de zèle que de prudence à préparer cet heureux évènement qui eut la plus grande influence sur la marche rapide des alliés sur Paris. », p. 124, dans l'Histoire des émigrés français, depuis 1789, jusqu’en 1828 (1828) d’A. Antoine de Saint-Gervais.
  8. Dans le Nobiliaire universel de France (1814) de Nicolas Viton de Saint-Allais, Ange Jacques Marie Poisson de la Chabeaussière, Jean-baptiste Pierre Julien de Courcelles, Abbé de Lespines, de Saint Pons, Ducas, Johann Lanz... la mention tout à fait éloquente au sein du résumé historique concernant François Benoît du Noguès de Castel-Gaillard, aux p. 166 et 167 : « monsieur Taffard de Saint-Germain le chargea d’organiser secrètement un corps ; il lui fournit une liste d’individus dévoués, qui concoururent aux évènements du 12 Mars, comme le prouve le certificat que lui a donné monsieur le chevalier de Taffard de Saint-Germain », où Taffard de Saint-Germain est surtout mentionné par référence à l'évènement en question.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Taffard de Saint-Germain de Wikipédia en français (auteurs)

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