- Superstitio
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Pour les romains de l'antiquité la superstitio désigne tout culte, croyance, pensée ou attitude intervenant dans un cadre non public et relatif à un dieu.
Une superstitio est le contraire de la religio qui concerne le culte public rendu aux dieux de la cité de Rome pour et par celle-ci, en fait par les magistrats et prêtres désignés officiellement. Les citoyens n'ont ainsi pas le droit de rendre sans convocation un culte à un dieu public. La crainte et l'amour des dieux ne sont que pure superstitio : ce n'est pas un comportement civique. « La religio est un mérite, la superstitio est une faiblesse », Cicéron.
L'« Affaire des Bacchanales » (186 av. J.-C.) est ainsi une grave affaire car un culte secret est rendu à Bacchus (le vin coule à flots) par plusieurs personnes. C'est un crime « contre-Cité » de « Cité à l'intérieur de la Cité » par une vénération privée adressée à un dieu ce qui met en danger l'ordre public, c'est aussi un crime privé car seul les pères de familles ont l'autorisation de pratiquer de tels cultes. Les participants au scandale furent particulièrement réprimés dans toute l'Italie.
Bien entendu beaucoup de cultes privés étaient tolérés si :
- ils ne troublaient pas l'ordre public,
- ils se rattachaient à un groupe humain connu et respectable,
- ils n'écartaient pas les citoyens romains du culte civique.
Le Judaïsme puis le Christianisme, le culte de Mithra furent souvent considérés par les autorités romaines comme des superstitio susceptibles de méfiance mais acceptables.
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