Biens publics

Biens publics

Bien public

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Page d'aide sur l'homonymie Ne doit pas être confondu avec Bien commun ou Bien de club.

Un bien public est, en science économique, un bien ou un service dont l’utilisation est non-rivale et non-exclusive, c’est-à-dire que la consommation du bien par un individu n'empêche pas sa consommation par un autre (non-rivalité), et qu’il n’est pas possible d’empêcher une personne de consommer ce bien (non-exclusion)[1].

La non-exclusion résulte de l'impossibilité d'empêcher les agents d'avoir accès à ce bien ou ce service. Par exemple, un route publique sans péage, le contrôle des épidémies, la défense nationale.

La non-rivalité correspond au fait que les agents ne sont pas en rivalité, en concurrence pour l'usage de ce bien ou de ce service. Par exemple, le fait que j'utilise la route n'empêche pas les autres automobilistes de passer eux aussi sur cette route (sauf saturation mais c'est un cas particulier), le fait que je respire ne prive pas les autres d'air, etc.

On parle de biens publics mondiaux (qualité de l'air, biodiversité, situation climatique mondiale,...).

L'eau en revanche n'est pas un bien public mondial mais un bien commun car s'il n'y a pas d'exclusion possible, car c'est une ressource naturelle qui coule (tout le monde peut prendre un seau et aller chercher de l'eau dans une rivière, il est matériellement impossible d'empêcher tous les agents de prendre de l'eau), il y a rivalité pour son usage entre les différentes catégories d'utilisateurs car c'est une ressource renouvelable limitée (voir aussi bien public impur).

Deux autres types de biens : le bien de club et le bien commun ou bien public impur.

Sommaire

Classification des biens

Selon que le bien est rival ou non, excluable ou non, il est classé différemment :

Classification des biens
Bien excluable / excluabilité Bien non-excluable / non-excluabilité
Rivalité (Oui) Bien privé Bien public impur ou Bien commun
Rivalité (Non) Bien de club Bien public pur ou Bien collectif pur

Si les deux conditions (non-rivalité, non-excluabilité) sont pleinement vérifiées, les biens publics sont dits purs. Lorsqu'une condition seulement est remplie, ils sont dits impurs :

  • La condition de non-rivalité ne se vérifie plus quand on approche de la saturation (ex : une piscine de 50 m2 avec plus de 50 personnes dedans) : on parle alors d'embouteillage.
  • La condition de non-exclusion dépend surtout des possibilités techniques (et politiques) permettant (ou non) l'instauration d'un contrôle d'accès. Lorsque l'on peut instaurer un contrôle d'accès, on parle alors de bien à péage ou encore de bien de club. La télévision cryptée en est l'exemple type. Lorsqu'il y a rivalité entre les agents, on parle de bien commun.

Un bien public, dit aussi bien collectif, est un bien qui n'est pas divisible et dont le coût de production ne peut être imputé à un individu en particulier, ce qui rend difficile, voire impossible, la fixation des prix. La consommation de ce bien par un individu ou par plusieurs est identique : un consommateur supplémentaire n'implique donc pas un coût supplémentaire pour l'opérateur.

Un bien public à libre accès peut faire l'objet de gaspillage.

Biens privés

À l'inverse du bien public, le bien privé est objet d'échanges, durant lesquels sa propriété (ou son usage) change de mains. Les biens privés possèdent donc, le plus souvent, les propriétés d'exclusivité et de rivalité (tout le monde ne peut pas en profiter en même temps). Exemples de biens privés : logement, habits, voitures, jouets, etc.

Bien public et service public

Un service public ne peut pas être un bien public.

Prix du bien public

Même s'il n'est pas possible d'empêcher quelqu'un d'utiliser le service, il est parfois possible de savoir qu'il l'a utilisé, voire quelle quantité a été consommé : dans ce cas, le bien public peut faire l'objet d'une facturation classique, au forfait dès que l'usage est constaté, voire à l'unité réellement consommée.

Dans le cas contraire, le bien n'a pas de demande identifiée, ce qui est économiquement équivalent à un prix nul. Cela ne pose pas de problème tant qu'il s'agit d'un bien naturel (et qu'il n'est pas encore épuisé...), en revanche, pour un bien qui résulte d'un travail de production, cela signifie qu'il faut trouver une autre source de financement :

  • une redevance :
  1. identifier les bénéficiaires par un moyen théorique quelconque (par exemple, on peut supposer que tout le monde profite du bien, ou que tout propriétaire d'une télévision profite du service de télédiffusion),
  2. forcer, par un système ou un autre (corvée ou impôts), les bénéficiaires à contribuer à la production ;
  • lier le service à une contrainte qui bénéficie à un tiers, qui peut alors avoir intérêt à payer (exemple : financement de la radiodiffusion par la publicité) ;
  • utiliser une ressource qui n'a pas de lien avec le bien (les impôts, un gisement minier, le mécénat, ...).

Ces différentes sources ne sont évidemment pas exclusives (exemple : la télévision, qui peut bénéficier à la fois d'une redevance, de ressources publicitaires, et d'une subvention financée par l'impôt).

Quel que soit le financement, c'est le prix de production qui est le facteur déterminant. La façon dont ce prix sera réparti entre les différents financements dépend de considérations macro-économiques ou idéologiques, et non de calculs irréfutables. La doctrine administrative française, par exemple, telle qu'enseignée aux hauts fonctionnaires, a longtemps été de facturer tous les bénéficiaires au coût marginal (celui de la dernière unité produite), ce qui produit mécaniquement un déficit (le coût moyen étant supérieur au coût marginal), et de combler celui-ci par l'impôt. Dans ce cadre, un service comme l'éclairage public ou la défense, qui ne coute rien de plus à fournir à une personne de plus, a un coût marginal nul, et sera financé par les impôts.

Les biens de clubs

Article détaillé : Bien de club.

Un bien de club désigne une situation dans laquelle l'avantage qu'un utilisateur retire d'un réseau est d'autant plus important que le nombre d'utilisateurs est important et que les prestations proposées sont fournies. Les entreprises de réseaux sont concernées par les « effets de club ».

Exemple :
Cinq voisins achètent une tondeuse en commun. Il n'y aura pas encombrement/embouteillage (ils s'arrangent pour ne pas devoir l'utiliser en même temps), néanmoins ce bien est privé car personne d'autre ne l'utilise.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

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