- Shoton
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Le trentième jour du sixième mois lunaire dans le calendrier tibétain, débute le festival du yaourt ou shoton (༄༅། ཞོ་སྟོན།). Le terme est parfois transcrit par shodon, zhoton ou shodun.
La fête du Shoton, en français « fête du yaourt »[1], se tient chaque année au Tibet. La date en est fixée en fonction du calendrier tibétain, un calendrier de type lunaire. La fête se déroule pendant le 7e mois, lors des sept premiers jours de la période de la pleine lune, ce qui correspond à une période à cheval sur juillet-août selon le calendrier grégorien.
L'autrichien Heinrich Harrer qui séjourna au Tibet de 1946 à 1951, indique dans Lhassa : le Tibet disparu que chaque année, se tenait au monastère de Drepung, situé à proximité de Lhassa, un grand festival dénommé « Shutun ». Le point culminant du festival était le déploiement d'un Thangka, très certainement un des plus imposants du Tibet après ceux du Potala lors du nouvel an tibétain[2].
La fête du yaourt au Norbulingka
Les festivités, qui durent une semaine, sont marquées par des agapes et des libations dans le parc du Norbulingka.
La fête du yoghourt est marquée également par un festival de danses traditionnelles tibétaines et d'opéras tibétains. Heinrich Harrer indique que chaque année, pendant une semaine, des représentations théâtrales ont lieu dans le parc. Au début du XXe siècle, les troupes de théâtre prises en charge par l'État tibétain se devaient de jouer pendant les fêtes du Norbulingka[3]. Harrer indique que les acteurs, qui appartiennent à toutes les classes de la société, jouent de l'aube au crépuscule. L'ensemble des interprètes sont des Tibétains. Les pièces sont identiques d'une année sur l'autre, les acteurs récitent leur texte accompagnés par des cymbales et des tambours, des danses parsèment ces représentations théâtrales. Harrer précise qu'il appréciait la troupe des « Gyumalungma », spécialisée dans la parodie. La satire n'épargne pas les cérémonies religieuses et les rites les plus sacrés. Le dalaï-lama assiste à ces représentations depuis le premier étage d'un pavillon, les membres du gouvernement tibétain sont situés sur un des côtés de la scène, abrités par des tentes. L'ensemble des spectateurs déjeunent sur place, des serviteurs leur offrent de la tsampa (farine d’orge grillé), du beurre et du thé fournis par les cuisines du dalaï-lama. Chaque jour, matin et soir, les troupes militaires de Lhassa, précédées de leurs fanfares, défilent dans le jardin d'été et rendent les honneurs au dalaï-lama[4]. Harrer précise que « des milliers de Tibétains » participaient aux fêtes dans le parc[5]. Lors de la dernière représentation de la journée, des récompenses étaient offertes aux acteurs, un représentant du dalaï-lama leur remettait une écharpe et une somme d'argent.
Concernant ces festivités, Jean Dif précise que « durant ce temps, on mange, on boit, on fait les fous, on oublie les soucis »[6].
Références
- Une autre dénomination est « fête du lait caillé ».
- Lhassa : le Tibet disparu, texte et photographie de Heinrich Harrer, Édition de La Martinière, 1997 Pages 171.
- Musiques du toit du monde: L'univers sonore des populations de culture tibétaine. Mireille Helffer,
- Sept ans d'aventures au Tibet, Arthaud, 1953, p. 212. Heinrich Harrer,
- Retour au Tibet, Arthaud, 1985, p. 28. Heinrich Harrer,
- Carnet de route d'un voyage au Tibet, septembre-octobre 2004. Jean Dif
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