- Sharpie 9 m2
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Sharpie 9 m2 Silhouette d'un Sharpie 9 m2Type dériveur léger Fonction régate Équipage 1, sans trapèze Gréement Cat-boat Débuts 1937 Longueur de coque 5 m Longueur flottaison 4,58 m Maître-bau 1,44 m Tirant d'eau 0,11 m / 1,10 m Appendice dérive Tirant d'air 6,40 m Voilure Grand-voile : 9 m2 Déplacement 185 kg Architecte Staempfli modifier Le Sharpie 9 m2 est un dériveur monotype, gréé en cat-boat, imaginé en 1937 par les membres du CVP et dessiné par Staempfli. Prévu pour l'entrainement en solitaire, son succès est lié paradoxalement à l'Occupation durant laquelle il obtient le label de "série officielle". Dès lors il devient le support de toutes les championnats "pour homme seul" jusqu'au milieu des années 1950.
Sommaire
Historique
Après la victoire de Jacques Lebrun au J.O. de Los Angeles, les Français partent confiants pour les épreuves de voile des J.O.de Berlin-Kiel. Pourtant, tous nos bateaux terminent dans les profondeurs du classement si bien que l'ensemble de l'équipe de France de voile, composée en très grande majorité par des membres du Cercle de la Voile de Paris, se remet en question. En particulier Jacques Lebrun qui a régaté à Kiel sur la Yole Olympique que les allemands appellent Olympia Jolle et que les Français et Anglais désignent sous le nom de "Monotype Olympique de 1936". Ce bateau performant exige une condition athlétique sans reproche pour faire du rappel. Ainsi ces champions français comprennent que l'entrainement ne peut être poursuivi sur les anciens monotypes Snowbird (surnommés "Bidets") ni sur des quillards comme le "Chat".
Aussi, Jacques Lebrun, Jean-Jacques Herbulot, François Laverne, Jean Peytel et Henri Perrisol, tous représentants olympiques et champions de France, travaillent en 1937 sur un cahier des charges pour un nouveau dériveur d'entrainement en solitaire, dont le faible coût constitue l'un des éléments principaux. Sur cette base, Pierre Staempfli dessine le "Monotype A", un sharpie très simple au gréement rudimentaire. Aussitôt, J.-J. Herbulot construit le prototype et le groupe décide de le modifier profondemment : Herbulot revoit entièrement le gréement et les appendices, il donne aussi un léger V aux fonds initialement plats. Pourtant, ce nouveau bateau qui doit tant à Herbulot sera signé "Staempfli" en 1938 à cause d'un protocole d'accord signé préalablement entre l'architecte suisse et le Cercle de la Voile de Paris.
Dans la foulée, une association de propriétaires est fondée au sein du CVP (propriétaire des plans), donnant à la série une structure parisienne. En 1940, 80 unités naviguent, toutes au CVP. Et toutes seront détruites, par l'occupant suivant le discours officiel, par le Génie français devant l'invasion allemande d'après leurs propriétaires. Avec l'Occupation, l'Etat Français se met en place avec sa politique des sports ordonnée par Borotra. Les dirigeants de la toute nouvelle Fédération Française de Voile (d'anciens de la défunte Union ses Sociétés Nautiques Françaises) donnent au Sharpie de 9 m² le statut de "Série Officielle". Comme c'est précisemment pour ces rares séries officielles que Borotra délivre des "Bons Matières" qui permettent d'acquérir à bas prix tous les matériaux nécessaires, leurs constructions vont bon train dans cette France des Lacs et Rivières. La parution, en 1942, de l'ouvrage "Construis toi-même ton sharpie" par G.P. Thierry n'a fait que relayer l'impulsion de la construction amateure. Si bien que pour les championnats de France de 1943 à Andernos, on voit apparaître les numéros 400 à 425 de la série.
A la Libération, on compte 600 Sharpie de 9 m² naviguant souvent dans de nouveaux clubs créés sur les eaux intérieures, l'ancien "Comité des Lacs et Rivières" s'étant scindé en trois "Ligues Régionales" (Seine, Loire, Rhône) au sein de la nouvelle "Fédération Française de Yachting à Voile". Mais si la dénomination change, les instances fédérales ne bougent pas trop. Avec la même politique de "Séries Officielles", la classe va bénéficier tout comme le Caneton de règles veillant à ne pas multiplier les séries mais plutôt d'accroître les unités au sein de ces séries. Ainsi le nombre de 1500 unités est obtenu au milieu des années 1950, au moment où les sportifs abandonnent le Sharpie de 9 m² pour le Finn.
Les écoles de voile et les loueurs ont profité de l'aubaine durant quelques années. Maintenant, plus de cinquante ans après le déclassement du Sharpie de 9 m², une vingtaine d'unités sont répertoriées. Quelques unes finissent dans des musées, mais il est à noter qu'une dizaine naviguent encore en groupe au sein de "L'Association des Sharpie de 9 m²".
Caractéristiques
La coque du Sharpie de 9 m² se singularise par des formes très originales en France au moment de son lancement comme maintenant : Les lignes d'eau sont extrèmement pincées à l'avant, les fonds presque plats et la tonture est inversée. Le maître couple immergé est réduit à 0,11 m², ce qui marque son aptitude dans le petit temps, d'autant qu'on doit le diminuer encore en naviguant gité ce qui allonge la flottaison. Les bordés des côtés participent alors nettement à l'augmentation de la surface anti-dérive, ce qui en fait un redoutable bateau de près. En revanche, les fonds presque plats et la faible importance du volume avant interdisent toute tentative de planning. Plus grave, les allures portantes par fort vent peuvent être dangereuses avec du clapot : l'avant plonge et l'eau embarquée accentue le phénomène de sous-marin d'une coque cloisonnée par les varangues et pas prévue pour l'auto-vidage.
La construction de cette coque, souvent surnommée "caisse", reste très simple. Les amateurs en ont profité d'autant que le génie de J.-J. Herbulot fut de simplifier au maximum l'accastillage. De même que la coque est faite de surfaces développables, toutes les pièces d'accastillage sont découpées dans de la tôle puis pliées au besoin.
La voile présente en haut un fort rond de chute maintenu par 3 lattes forcées.
La forte monotypie de la série, prévue dès son avénement, fut amendée en 1948 pour améliorer la sécurité et le rendement vélique. La forme de la dérive fut modifiée pour laisser passer un hâle-bas, le vît-de-mûlet devint réglable de même que l'étai.
Autres voiliers de compétition portant le nom de « Sharpie »
Le Sharpie 12 m2, puis le Sharpie australien et le modifier] Autres dériveurs français conçus à la même époque
Monotype de la Côte Vermeille (1934), Alouette (1936), Marsouin (1937), Moth (1929 mais premiers Moth français en 1937), Sharpie de 11 m² (1939), Dinghy Herbulot (1941), Dinghy 5,5 m (1942), Licorne (1942), Pélican (1942).
Notes et références
- Monotypes et Voiliers de Course, Pierre Belugou, Paris, Librairie Nautique du Yacht, 1949
- Cercle de la Voile de Paris, 1858 - 1958, Collectif, Paris, CVP, 1958
- Le Yachting Français et les Jeux Olympiques de 1960, Supplément au Bulletin du Yacht Club de France du 3ème trimestre 1960
- A Travers un Siècle de notre Yachting de Course à Voile, G. P. Thierry, Paris, Société d'Editions Géographiques, Maritimes et Coloniales, 1948
- Construis toi-même ton Sharpie, G. P. Thierry, Paris, Société d'Editions Géographiques, Maritimes et Coloniales, 1942
- Le Sharpie de 9 m², Louis Pillon, in Le Chasse-Marée N° 179
Liens externes
- L'Association des Sharpie de 9 m² : http://sharpies-de-9-m-carres.synthasite.com/
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