- Scarification (incision)
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Pour les articles homonymes, voir Scarification.
La scarification est une pratique consistant à effectuer une incision superficielle de la peau humaine.
La scarification est une pratique médicale ou bien sociale, un type de modification corporelle ou un acte d'automutilation ou plus précisément de « lésion auto-infligée ».
Sommaire
Étymologie
Le mot vient du latin scarificare, qui signifie « inciser ».
Scarification médicale
La scarification à but médical est ancienne, pratiquée depuis l'antiquité, c'est surtout du XVIe siècle au XVIIIe siècle qu'elle est une pratique répandue lors des saignées superficielles.
De nos jours, la scarification médicale a pour but de traiter des maladies de peau ou pour traiter des zones se trouvant à proximité intérieure de l'épiderme. La scarification est aussi utilisée dans certains cas de vaccination ou pour traiter des cas virulant de Rosacée.
Scarification sociale
La scarification en Afrique
La scarification sociale a une origine ancienne. On la trouve couramment pratiquée en Afrique (particulièrement en Afrique de l'Ouest) où elle a remplacé le tatouage qui se distingue mal sur les peaux sombres. La scarification sociale revêt une signification particulière, rituelle de passage à l’âge adulte ou appartenance à un groupe restreint. Elle s'effectue à l'aide d'outils coupant tel que morceaux de pierre, de verre, de coque de noix de coco, de couteaux.
La scarification en Australie et Nouvelle-Guinée
Les Aborigènes d'Australie et certaines tribus de Nouvelle-Guinée pratiquent ou ont pratiqué la scarification.
La scarification en Occident
En Occident, cette pratique a attiré les adeptes de modification corporelle qui la nomme parfois cutting (ou burning/branding bien que dans ce cas la pratique ne soit pas véritablement une scarification). La scarification laisse volontairement des cicatrices visibles, lorsque l'aspect esthétique est au cœur de la démarche, elle fait partie des modifications corporelles et s'apparente au tatouage, mais lorsque la douleur et la volonté de détruire s'érigent en but, elle devient une mutilation révélatrice d'un comportement pathologique. Cette scarification (principalement sur la partie intérieure des avant-bras) est très répandue chez certains groupes de jeunes.
Méthodes de scarification
Dans le cadre des modifications corporelles, on distingue deux sortes de scarification : les scarifications en relief et les scarifications en creux. Les premières s'obtiennent en incisant simplement la peau, les deuxièmes en enlevant une partie de l'enveloppe superficielle de celle-ci, toutes ces blessures restant bénignes (cutting). Une autre méthode encore consiste à brûler superficiellement la peau (burning, ou branding). Un traitement est ensuite appliqué directement sur la scarification pour à la fois limiter les risques d'infection et empêcher les blessures de cicatriser normalement. Les motifs demeurent mystérieux.
Dangers et précautions
La scarification consiste à causer volontairement un dommage à sa peau et n'est donc pas sans danger. Elle doit donc être pratiquée avec précaution, dans le respect de règles d'hygiène stricte.
- Les infections sont possibles, non seulement par le matériel, mais également pendant que la plaie n'est pas totalement refermée. Le matériel doit être à usage unique pour éviter de transmettre des maladies d'un individu à l'autre (comme le SIDA par exemple). De plus, la cicatrice nécessite d'être régulièrement nettoyée avec un désinfectant.
- La scarification artistique doit être faite par un professionnel averti qui a de bonnes connaissances en anatomie afin de ne pas entailler la peau trop profondément, ou de la brûler ou refroidir trop (suivant la méthode utilisée).
- Pour la méthode par brûlure, il faut impérativement porter un masque pour se protéger d'éventuelles maladies qui passeraient dans les fumées lorsque la peau brûle.
Scarification comme automutilation
La scarification permet parfois l'expression d'une souffrance psychologique. Les personnes pratiquant cette automutilation témoignent généralement d'un mieux-être après s'être mutilées. Cela peut paraître paradoxal mais cela s'explique par le fait que des endorphines sont libérées durant la scarification, ce qui peut amener la personne à un certain bien-être, voire à une addiction à cette pratique.
La scarification est aussi une punition infligée à soi-même qui procure certes un mieux-être dans l'immédiat, ainsi qu'une certaine addiction, mais qui enferme encore plus dans sa souffrance[1].
Notes et références
- Albin Michel, 2006. Dr Xavier Pommereau, Ado à fleur de peau,
Xavier Pommereau, Michael Brun, Jean-Philippe Moutte, L'Adolescence scarifiée, Paris, L'Harmattan, 2009.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (fr) Scarification médicale
- (fr) Exemple de vaccination par scarification
- (en) Article du National Geographic sur les Scarifications sociales (en Anglais)
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- Immunologie
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