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Bibliothèque publique d'information
Pour les articles homonymes, voir BPI.La Bibliothèque publique d’information, également connue sous le sigle BPI ou Bpi, est la principale bibliothèque publique parisienne. Constituée sous forme d'établissement public national, elle a le statut d'organisme associé au Centre Georges-Pompidou, au sein duquel elle est physiquement implantée. Elle contient environ 400 000 documents, dont 360 000 volumes.
Sommaire
Histoire
Genèse du projet
Le projet d'une grande bibliothèque de lecture publique dans le centre de Paris, destinée à désengorger la Bibliothèque nationale avait pris de la consistance avec la décision de transférer les Halles centrales à Rungis, en 1963-1965. L'administrateur général de la Bibliothèque nationale, Étienne Dennery, avait suggéré de profiter de l'emplacement libéré pour implanter cet équipement.
Un comité interministériel pour la lecture publique fut créé en 1966 sous l'impulsion de Georges Pompidou, qui attachait une grande importance à cet enjeu, et la nouvelle bibliothèque fut prévue au Ve Plan. Elle devait offrir 1 300 places, 1 000 000 de volumes et 2 000 périodiques sur 11 000 m2, et être ouverte à tous. Le programme fut approuvé par le ministre de l'Éducation nationale, Alain Peyrefitte, le 11 décembre 1967. Le 24 octobre 1968, sous l'impulsion de René Capitant, le Conseil de Paris fixa l'emplacement de la bibliothèque publique sur le plateau Beaubourg, propriété de la Ville de Paris. Un projet architectural, qui prévoyait la construction de plusieurs bâtiments au milieu d'espaces verts, fut élaboré par l'architecte Bernard Faugeron.
Selon Jean-Pierre Seguin, à l'époque conservateur en chef à la Bibliothèque nationale et qui devait devenir le premier directeur de la Bpi : « Sa vocation sera celle d'une bibliothèque d'information et la composition de ses fonds sera orientée vers l'étude générale non spécialisée. Les collections intéresseront toutes les disciplines et concerneront la production étrangère aussi bien que la production française. »[1] À la crise, alors largement reconnue et dénoncée de la lecture, qui se manifestait en particulier par le déclin de la pratique de la lecture, Jean-Pierre Seguin proposait de répondre avec un équipement qui aurait vocation non pas la lecture mais l'information. Pour lui, la bibliothèque est un « centre vivant de culture et d'information »[2] dont l'usager, muni de tous les moyens nécessaires pour s'orienter, doit pouvoir faire son choix en toute liberté, et qui n'a pas à guider le lecteur vers tel ou tel type d'ouvrage. Le nouvel établissement, écrit Jean-Pierre Seguin, « sera destiné à l'information plus qu'à la simple lecture, cette information consistant alors à permettre aux usagers de disposer d'un inventaire tenu à jour des fonds des autres bibliothèques, d'analyser le contenu des documents acquis, de bibliographies sélectives, et d'un service de réponses par téléphone »[3].
Mise en œuvre
À la suite de la décision prise en décembre 1969 par le président de la République, Georges Pompidou, de créer sur le plateau Beaubourg un nouveau musée d'art moderne, il fut décidé, en février 1970, de réunir les deux projets au sein d'un même équipement culturel. Dans la conception du président Pompidou, la bibliothèque devait attirer des visiteurs qui pourraient ensuite découvrir les autres activités culturelles proposées.
D'emblée, le nouvel équipement fut vivement critiqué par les bibliothécaires, qui contestaient l'absence de prêt des livres ainsi que, plus profondément, le concept même de bibliothèque d'information, tournant le dos à la politique traditionnelle de développement de la lecture publique.
La nouvelle bibliothèque se voulait un établissement pilote, vitrine de toutes les innovations en matière d'information et de lecture publique. Outre le libre-accès aux collections d'imprimés et de périodiques, elle devait proposer aux lecteurs d'accéder, dans les mêmes conditions, aux nouvelles technologies, c'est-à-dire, au moment de son ouverture, à des documents audiovisuels. Jean-Pierre Seguin, son fondateur, avait également voulu que la Bpi fût la première bibliothèque de France à disposer d'un système informatique ; de plus, de manière alors visionnaire, car la technique disponible n'était pas encore à la hauteur de cette ambition, ce système informatique devait être non un outil de gestion au service des bibliothécaires, mais un outil de recherche au service des lecteurs.
Le réaménagement de 1997-2000
A l'automne 1997, le Centre Pompidou et ses différents départements ferment pour un réaménagement général qui s'achève fin 1999. Durant cette période, la Bpi ouvre des locaux provisoires et étroits dans le quartier voisin, rue Brantôme, tout en menant un projet de réinformatisation globale de son système documentaire. Le Centre Pompidou rouvre ses portes en janvier 2000 : l'accès à la bibliothèque se fait désormais par l'arrière du Centre; elle s'étend sur 3 niveaux totalement ou en partie. A sa réouverture, elle offre un système documentaire beaucoup plus développé : à partir d'un même poste, l'utilisateur peut accéder au catalogue et aux différentes bases de données de la bibliothèque, ainsi qu'aux cédéroms et sites Internet sélectionnés. Elle offre également une consultation de ses documents sonores via des robots. En 2004, elle modernise la consultation de son fonds de films documentaires : les films sont désormais consultables sur les postes multimédia, au même titre que les bases de données, le catalogue et les sites Internet sélectionnés. En 2006, elle met en service un portail documentairequi se substitue au système précédent en apportant des améliorations substantielles : consultation thématique des différents types de ressources électroniques (films, sites Internet etc.).
Missions et organisation
La Bpi présente certaines caractéristiques qui la distinguent de la majorité des autres bibliothèques publiques :
- établissement public national : ce n'est pas une bibliothèque municipale, mais un établissement public national sous tutelle du ministère chargé de la Culture (c'est une « bibliothèque nationale », comme l'indique le décret qui l'a créée) ;
- pas de prêt : elle ne pratique pas le prêt à domicile et ses collections sont réservées à la consultation sur place ;
- pas de magasin : toutes ses collections sont en libre accès, la Bpi ne disposant d'aucun magasin de stockage. De ce fait elle a été pionnière dans l'introduction en France du désherbage, c'est-à-dire du fait de retirer chaque année des collections autant de documents qu'il en rentre ;
- portail documentaire en ligne : elle donne accès depuis le printemps 2006 à partir de son site web et dans ses espaces publics, à un portail documentaire, qui permet de rechercher ses documents de façon thématique et regroupe les accès à ses différentes bases de données ;
- mission de coopération nationale : elle exerce également une mission de coopération nationale. Dès le départ, la Bpi devait dresser un catalogue des fonds des autres bibliothèques françaises et le mettre à jour en temps réel, qui pourrait ensuite être utilisé par d'autres bibliothèques. Ce projet ne vit jamais le jour, mais il illustrait la vocation de « tête de réseau » que Jean-Pierre Seguin avait souhaité donner à la Bpi.
La Bpi offre des services d'autoformation, au départ médiathèque de langues, qui proposent au visiteur d'apprendre seul la langue de son choix, et qui ont remporté un grand succès.
Le statut de la Bpi est fixé par le décret n° 76-82 du 27 janvier 1976. Elle est administrée par un conseil d'administration dont le président est de droit le président du Centre Georges-Pompidou, et dirigée par un directeur nommé par décret du Président de la République sur proposition du ministre de la Culture et après avis du président du Centre.
Directeurs de la Bpi
- 1976-1977 : Jean-Pierre Seguin[4]
- 1977-1983 : René Fillet[5]
- 1983-1990 : Michel Melot[6]
- 1990-1993 : Jacques Bourgain[7]
- 1993-2001 : Martine Blanc-Montmayeur[8]
- 2001-2006 : Gérald Grunberg[9]
- depuis 2006 : Thierry Grognet[10]
Références
- ↑ Le Monde, 22 octobre 1968
- ↑ Jean-Pierre Seguin, Comment est née la Bpi ? Invention de la médiathèque, Paris, Bibliothèque publique d'information, 1987 (télécharger le livre, format PDF)
- ↑ ibidem
- ↑ décret du 29 janvier 1976
- ↑ décret du 10 août 1977
- ↑ décrets du 31 août 1983 et du 29 octobre 1986
- ↑ décret du 14 mars 1990
- ↑ décret du 22 mars 1993
- ↑ décret du 10 janvier 2001
- ↑ décret du 16 novembre 2006
Voir aussi
Article connexe
Liens externes
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