- Ricardo Soberón Garrido
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Ricardo Soberón (nom complet Francisco Ricardo Soberón Garrido) est un avocat péruvien, militant des droits de l'homme et nommé en août 2011 par le président Ollanta Humala à la tête de la DEVIDA (Comisión Nacional para el Desarrollo y Vida sin Drogas, Commission nationale pour le développement et la vie sans drogues). A ce titre, il a rang de ministre d'Etat [1]. Soberón avait été un critique important du précédent gouvernement d'Alan García.
Biographie
Avocat et diplômé d'un master en relations internationales du Peace Studies Department de l'Université de Bradford (Angleterre), Soberón a fondé en 1983 l'APRODEH (Asociación Pro Derechos Humanos) qu'il présida. Celle-ci fut à la pointe de la lutte pour l'extradition de l'ex-président Alberto Fujimori, accusé de crimes contre l'humanité[2]. Il fit partie de la Coalition pour la Cour pénale internationale (en) et vice-président, pour l'Amérique latine, de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) de 1997 à 2001. Son engagement lui valu notamment l'Ordre national du Mérite délivré par la France ainsi que le Letelier-Moffitt Human Rights Award (en).
Il critiqua l'« usage excessif de la force » contre les mouvements sociaux par le président Alan García lors de son second mandat (2006-2011) [2]. En avril 2009, après une embuscade de factions survivantes du Sentier lumineux contre des soldats péruviens, il dénonça « l'échec total de la stratégie de l'Etat en matière de luttes contre la drogue et le terrorisme », affirmant que « le gouvernement a tellement dit et redit qu'il allait sauver Vizcatán (es) que les terroristes en sont partis. Mais ils se sont réinstallés à des points stratégiques, comme le prouve cette attaque » [3]. Le gouvernement García l'accusait aussi de « soutenir le terrorisme » suite à son intervention devant le Parlement européen, lors de laquelle il avait demandé de retirer le Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru de la liste des organisations terroristes au motif que le groupe avait été dissous huit ans auparavant [2].
Il est également membre du Transnational Institute, ONG pour laquelle il rédigea des analyses sur la politique en matière de stupéfiants [4]. Il est également fondateur et directeur du Centro de Investigación “Drogas y Derechos Humanos à Lima. A cet égard, il est très critique vis-à-vis de la politique d'éradication de la coca (en) menée par les États-Unis, considérant que malgré celle-ci, les cultures illégales de coca ne cessent d'augmenter au Pérou. Sa nomination à la tête de la DEVIDA, en charge, entre autres, de la lutte contre le trafic de stupéfiants, sonne ainsi comme un coup de tonnerre [5].
Références
- Site de la DEVIDA (Para un mejor cumplimiento de sus objetivos cuenta con un Consejo Directivo que estará presidido por un Presidente Ejecutivo con rango de Ministro, designado por el Presidente de la República mediante Resolución Suprema )
- Peru putting human rights at risk, groups say, Reuters, 5 mai 2008
- Treize soldats péruviens tués dans une embuscade du Sentier lumineux, Le Monde, avril 2009, mis en ligne par le Transnational Institute Chrystelle Barbier,
- Bio de Ricardo Soberon sur la page du TNI
- Un "tsar" antidrogue, Le Monde, 28 septembre 2011
Voir aussi
- Gouvernement du Pérou
- « Guerre contre la drogue » et Andean Trade Promotion and Drug Eradication Act de 2002
Catégories :- Avocat péruvien
- FIDH
- Ordre national du Mérite
- Ministre péruvien
- Personnalité politique péruvienne
- Personnalité de la défense des droits de l'homme
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