- René Ngongo
-
René Ngongo, né en octobre 1961 à Goma, au Congo-Léopoldville (aujourd’hui Congo-Kinshasa), est un biologiste, écologiste et militant politique congolais. Il est connu pour son combat pour la protection de la forêt congolaise et son activité au sein de l'Organisation Concertée des Ecologistes et Amis de la Nature (OCEAN). Il est récipiendaire du prix Nobel alternatif en 2009.
Sommaire
Biographie
René Ngongo grandit à l’ombre du Parc national des Virunga, parc que ses populations de gorilles et sa biodiversité ont rendu célèbre dans le monde[1]. C'est dans cet environnement que naît sa passion pour les forêts. Je rêvais de devenir conservateur, raconte-t-il. Je trouvais extraordinaire que des gens puissent consacrer leur vie entière à cette nature magnifique.[2]. Aujourd'hui, il vit à Kinshasa avec son épouse et ses quatre enfants, qu'il considère comme une source d'inspiration pour son travail.
En 1987, il est diplômé de l'Université de Kisangani en biologie et se spécialise dans la protection de la faune. A la fin des années 1980, la publication de cartes satellite est un déclic pour René Ngongo, qui avait noté la raréfaction du gibier. On a constaté que la savane remplaçait progressivement la forêt ! [2].
Les forêts, proies faciles pour l’industrie forestière et monnaie d’échange évidente dans les relations internationales prennent alors une place prépondérante dans l'action de René Ngongo, ce militant dans l'âme. Même pendant la guerre (1998-2003) et malgré des conditions dangereuses, il ne cesse jamais de faire pression afin de mettre fin à l'exploitation illégale des ressources naturelles de son pays, rassemblant de nombreuses preuves de l'exploitation des forêts et des minerais[3]. La forêt congolaise est la deuxième forêt tropicale au monde[4].
En 1994, il crée l'Organisation Concertée des Ecologistes et Amis de la Nature (OCEAN) pour donner une voix et des infrastructures à la société civile congolaise dans sa lutte contre la destruction des forêts.
Expert dans le domaine des impacts de la destruction environnementale dans le bassin forestier du Congo, René Ngongo travaille également beaucoup avec les communautés forestières afin de promouvoir leurs droits relatifs à la protection des forêts et à la conservation de l'environnement. La déforestation[Note 1] est responsable de 20% des émissions annuelles de gaz à effet de serre, soit plus que le secteur global du transport[5] : Elle n'est pas un bon moyen de répondre à la pauvreté du Congo. "Des villageois se voient offrir des boulots, grassement payés : 1 dollar par jour ! Et cela les amène à délaisser leurs cultures vivrières....[6].
L'objectif premier de René Ngongo est de promouvoir des modèles durables d'utilisation des terres pour combattre la « culture sur brûlis »[1] et pour assurer, à la population locale, nourriture, bois et un meilleur revenu; car la forêt est tout à la fois un supermarché, une pharmacie et un héritage[3].Depuis 2004, René Ngongo collabore avec Greenpeace. A partir de 2008, il devient Conseiller politique du premier bureau de Greenpeace à Kinshasa, et défie gouvernements et organisations internationales afin d'assurer la transparence dans les réformes forestières[4].
En décembre 2009, René Ngongo a écrit, au nom de Greenpeace, une lettre ouverte adressée au ministre de l'Environnement de la République Démocratique du Congo lui demandant de prendre ses responsabilités.
Prévenir la dégradation de la forêt est aujourd’hui, plus que jamais, le combat de celui qui, enfant, admirait tant les éléphants[2].Reconnaissance
René Ngongo est récipiendaire du prix Nobel alternatif en 2009, « pour son courage à affronter les forces qui détruisent les forêts tropicales du Congo et le soutien politique pour leur conservation et utilisation durable ».
Citations
Nous avons besoin de protéger les forêts du bassin du Congo afin d'assurer la survie des générations futures. La riche biodiversité de nos forêts pourrait très bien nous aider, et aider nos enfants à s'adapter à un climat qui change, ce qui est, hélas, de plus en plus nécessaire. Nous ne parviendrons à sauver les forêts du bassin du Congo qu’en travaillant ensemble au niveau local, national et international Discours d'acceptation du prix Nobel alternatif 2009.
Notes et références
Notes
- Elise Odiekyla et 2007 p 24 La déforestation a deux sources : les exploitants forestiers et les communautés locales. Argument développé dans la Revue &CO.
Références
- Autres sources
Annexes
Articles connexes
- OCEAN dont les principales activités sont la sylviculture associée à des cultures vivrières, la plantation d'arbres en milieu urbain, les pépinières de reboisement des espèces les plus menacées, la distribution de fourneaux de cuisine améliorés, la surveillance de l'exploitation des ressources naturelles, l'éducation, en particulier à travers la radio et de télévision, et le plaidoyer et le lobbying au niveau local, national et international.
Bibliographie
- Geseko von Lüpke et Peter Erlenwein, "Nobel" alternatif, 13 portraits de lauréats, Sète, La Plage, 2008, 213 p. (ISBN 978-2842211912), p. 173 à 183
- (fr) « Les 50 personnalités qui font la RD Congo : René Ngongo, prix Nobel "alternatif" 2009, 49 ans », in Jeune Afrique, nos 2572-2573, du 25 avril au 8 mai 2010, p. 39
Autres sources
Sites en français
- (fr) Flipo Blandine, « Coupes sombres au Congo-Kinshasa », in : Libération.fr sur [1], Libé, 2006. Mis en ligne le 22 mars 2006, consulté le 17 février 2010
- (fr) Odiekila Elise, « Paroles aux acteurs », in : &CO, le magazine de la coopération belge en RDC Numéro spécial : Nos Forêts sur [2], CTB, 2007, p. 24. Mis en ligne le 1er juin 2007, consulté le 17 février 2010
- (fr) Ngongo René, « Je rêvais de devenir conservateur », in : LaLibre.be sur [3], Libre Belgique, 2009. Mis en ligne le 25 juillet 2009, consulté le 15 février 2010
- (fr) Batenbaum Jean-Charles, « Ngongo prix Nobel alternatif », in : Actualitésnews@nvironnement sur [4], Recyconsult, 2009. Mis en ligne le 14 octobre 2009, consulté le 17 février 2010
- (fr) Radio Okapi, « Ngongo couronné », in : Congo Planète sur [5], Recyconsult, 2009. Mis en ligne le 14 octobre 2009, consulté le 17 février 2010
- (fr) Dietlind Lerner, « le défenseur des forêts congolaises », in : la Conscience sur [6], 2009. Mis en ligne le le 5 décembre 2009, consulté le 17 février 2010
- (fr) Cartographier les ressources pour assurer la survie (OCDH), in : Revue en ligne de sur [7], afrigeo, 2010. Mis en ligne le le 7 février 2010, consulté le 23 février 2010
Sites étrangers
Liens externes
Catégories :- Naissance en 1961
- Biologiste
- Militant
- Écologiste congolais
- Personnalité politique congolaise (RDC)
- Lauréat du Prix Nobel alternatif
Wikimedia Foundation. 2010.