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Hubert Beuve-Méry
Hubert Beuve-Méry, né le 5 janvier 1902 à Paris et mort le 6 août 1989 à Fontainebleau (Seine-et-Marne), est un journaliste français, fondateur du quotidien Le Monde.
Sommaire
Biographie
Malgré une enfance difficile à cause de la Première Guerre mondiale et issu d'une famille modeste[1], il obtient le soutien lui permettant de faire des études supérieures. Devenu docteur en droit, il part enseigner le droit à l'Institut français de Prague où il devient également conseiller technique au ministère des Affaires étrangères de la jeune république tchécoslovaque[1]. Il y étudie la montée des périls militaristes en Europe et devient également le correspondant de plusieurs quotidiens parisiens, dont Le Temps, qui est le journal officieux du Quai d'Orsay.
En 1938, pour protester contre l'abandon de la Tchécoslovaquie, il démissionne de son poste[1].
En 1940-1941, Hubert Beuve-Méry participe, comme directeur des études, aux activités de l'École des cadres d'Uriage, une école de cadres créée initialement par le régime de Vichy[2], pour fournir des cadres aux chantiers de jeunesse. Dans un article intitulé « Révolutions nationales, révolution humaine », publié dans Esprit en 1941, Beuve-Méry déclare : « Il faut à la révolution un chef, des cadres, des troupes, une foi, ou un mythe. La Révolution nationale a son chef et, grâce à lui, les grandes lignes de sa doctrine. Mais elle cherche ses cadres ».
Lorsque l'École des cadres d'Uriage est fermée par Pierre Laval en décembre 1942, une partie de ses animateurs, dont Beuve-Méry par la suite, s'engagent dans la Résistance. Il participe aux combats de la Libération avec le maquis du Tarn. En 1943-1944, il est lieutenant aux Forces françaises de l'intérieur (FFI).
À la veille du débarquement de Normandie, en 1944, Beuve-Méry écrit : « Les Américains constituent un réel danger pour la France (...) Les Américains peuvent arrêter une révolution nécessaire, et leur matérialisme n'a pas la grandeur tragique du matérialisme des régimes totalitaires »[3].
En octobre 1944, Hubert Beuve-Méry est rédacteur en chef de l'hebdomadaire Temps présent quand il est appelé par le général de Gaulle à créer, avec l'aide du gouvernement français, un quotidien de référence pour remplacer le quotidien Le Temps[1]. C'est ainsi que naît Le Monde dont le premier numéro sort le 18 décembre 1944 (daté du 19), dont il va être le directeur jusqu'à sa retraite en 1969[1], en publiant des éditoriaux sous le pseudonyme de Sirius, nom sous lequel « il exerce une critique permanente de la politique gaulienne »[1].
Il est lauréat de la plume d'or de la liberté en 1972.
Notes et références
- ↑ a , b , c , d , e et f Jean Planchais, « Hubert Beuve-Méry 1902-1989 », Universalia 1990, Encyclopædia Universalis, 1990, p. 565-566.
- ↑ [pdf] L'école de cadre d'Uriage, Musée de la Résistance et de la déportation de l'Isère
- ↑ Cité par Jean-François Revel in L'Obsession anti-américaine : son fonctionnement, ses causes, ses inconséquences, Plon, 2002.
Publications
- Réflexions politiques 1932-1952
- Le Suicide de la IVe République
- Onze Ans de règne
Bibliographie
- Paroles écrites, texte mis en forme par Pierre Henry Beuve-Méry à partir d'entretiens réalisés par Jean-Claude Barreau et Pierre-André Boutang.
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