- Quatrième vœu
-
On appelle quatrième vœu le voeu spécial introduit à partir du XIe siècle dans certains ordres et congrégations religieuses de l’Église catholique romaine. Prononcé à la suite des trois vœux traditionnels de pauvreté, chasteté et obéissance lors de la profession religieuse qui intègre définitevement dans l‘institut religieux, il exprime généralement le charisme ou l’orientation apostolique particulière de celui-ci.
Histoire
Le monachisme tell qu’il s’est répandu en Occident ne connaissait que le voeu de ‘conversion des mœurs (la conversio morum). Ainsi au chapitre 58 de la règle de saint Benoît. Mais il était compris qu’il incluait les vertus évangéliques de pauvreté, chasteté et obéissance. Une promesse de stabilité monastique était également prononcée lors de la profession religieuse dans les monastères de tradition bénédictine.
A partir du XIe siècle les trois vœux de pauvreté, chasteté et obéissance deviennent la forme habituelle et canonique de consécration religieuse. Ils sont communs à tous les instituts et l’église ne reconnaît plus comme religieux que ceux qui ont fait cette profession religieuse des trois vœux.
Naissance du ‘quatrième vœu’
Les nouveaux ordres, à commencer par les Ordres hospitaliers, se diversifiant et s’engageant de plus en plus dans la vie de l’Église, ont le souci de mettre en évidence leur identité propre en demandant à leurs membres de prononcer un quatrième vœu, ou ‘vœu supplémentaire’, qui exprime la caractéristique de l’institut et son engagement particulier au service du peuple chrétien.
Le quatrième vœu est une réponse évangélique à un besoin criant, ou une situation exceptionnelle dans laquelle se trouve l’Église ou de larges groupes de chrétiens. Il est souvent historiquement conditionné.
Ainsi :
- Chez les Templiers, le vœu de porter assistance aux pèlerins en Terre sainte même au péril de leur vie.
- Chez les Mercédaires, le vœu de prendre la place d’un captif chrétien, s’il risque de perdre la foi.
- Chez les Hospitaliers du Saint-Esprit, le vœu de se consacrer aux pauvres pour être à vie leur serviteur.
- Chez les Croisiers, le vœu de soigner les malades.
- Chez les Minimes, le vœu d’abstinence parfaite et perpétuelle.
- Chez les Frères de Saint-Jean-de-Dieu, le vœu de soigner à vie et gratuitement les malades.
Les temps modernes
Au XVIe siècle, avec la naissance des ordres et congrégations encore plus nettement engagés dans le monde la pratique du quatrième vœu se répand, exprimant de manière forte le charisme de l’institut et son engagement apostolique.
Souvent une spiritualité propre à la congrégation se développe autour du thème du quatrième vœu, renforçant un sentiment identitaire des membres de l’institut religieux. Ainsi :
- Chez les Jésuites, le vœu d’obéissance spéciale au pape.
- Chez les Camilliens, le vœu de soigner les pestiférés.
- Chez les Bethléhémites, le vœu de soigner les malades, même incroyants, atteints de maladie contagieuse.
- Chez les Clercs réguliers mineurs, le vœu de ne briguer aucune dignité ecclésiastique.
La pratique continue au XIXe et XXe siècles. Ainsi (et sans être exhaustif):
- Ches les Sœurs de Notre-Dame de Charité, le vœu de s’employer à la conversion des femmes ‘perdues’.
- Chez les Passionistes, le vœu de propager le culte de la Passion de Jésus.
- Chez les Salésiens, la mission de servir la jeunesse.
- Chez les Missionnaires de la Charité (sœurs de Mère Thérèse), le vœu de se vouer au service des plus pauvres d’entre les pauvres.
Wikimedia Foundation. 2010.
